Comme dans d’autres régions du Québec, le Centre intégré de santé et de services sociaux de Chaudière-Appalaches (CISSS-CA) a lancé un projet pilote de clinique de dépistage mobile pour détecter davantage de cas d’infection au nouveau coronavirus. Dès le 2 juin, la clinique de dépistage mobile circulera à Lévis afin de faciliter l’accès au test pour les populations vulnérables de la ville.
«En Chaudière-Appalaches, nous avons un très vaste territoire et la clinique de dépistage mobile permettra de joindre davantage de citoyens. Dans notre évolution épidémiologique, on voit que 80% des cas confirmés sont à Lévis. La situation est maîtrisée dans la région, mais nous voulons être proactifs et effectuer de la prévention. Dans le cadre du projet pilote, la clinique mobile ira dans les quartiers lévisiens où il y a plus de gens vulnérables, où des barrières de transport, linguistiques ou personnelles, comme l’utilisation de drogue, empêchent ces personnes d’appeler pour obtenir un rendez-vous et se rendre dans un établissement pour se faire tester», a d’emblée expliqué la Dre Liliana Romero, directrice de santé publique au CISSS-CA.
C’est grâce à une collaboration entre le CISSS-CA, des organismes communautaires lévisiens et la Ville de Lévis que le projet pilote a pu voir le jour. Les différents partenaires ont ainsi pu déterminer les endroits où la clinique de dépistage mobile s’arrêtera pendant la durée du projet pilote. Par exemple, le 2 juin, la clinique passera la journée au Patro de Lévis (dès 10h).
Concrètement, la clinique mobile sera ouverte du lundi au vendredi, de 9h30 à 16h. Le véhicule récréatif (VR) qui l’accueillera sera stationné dans un endroit précis. Trois personnes seront nécessaires pour donner vie à ce service, soit un agent de sécurité/conducteur du VR ainsi que deux physiothérapeutes formés à cette fin qui effectueront les prélèvements chez les personnes symptomatiques ou asymptomatiques, qui désirent savoir si elles ont contracté ou pas la COVID-19. Au total, le CISSS-CA estime qu’une centaine de tests pourront être effectués chaque jour par la clinique de dépistage mobile.
«On veut rejoindre les personnes vulnérables grâce à ce service de proximité. Nos intervenants pourront aussi sensibiliser les gens, notamment au respect des consignes de la Santé publique, lors du passage de la clinique de dépistage mobile dans les quartiers», a souligné la Dre Romero.
Étendre le projet
Pour le moment, les partenaires derrière le projet pilote n’ont sélectionné les lieux visités à Lévis que pour les deux prochaines semaines(horaire disponible au www.cisssca.com/covid-19-population/cliniques-de-depistage/). Toutefois, le projet n’a aucune date de fin puisque le CISSS-CA entend bien que l’initiative prenne de l’ampleur. En effet, au cours des prochains mois, l’organisation aimerait que d’autres unités mobiles voient le jour dans d’autres territoires de la Chaudière-Appalaches.
«C’est l’idée que nous avons si le projet fonctionne bien. Comme le territoire est grand, dans les zones rurales, cela peut prendre plus de temps aux gens avant d’obtenir les résultats, notamment en raison des temps de déplacement. S’il y avait une éclosion dans un milieu de travail ou dans une école, on pourrait déployer une unité mobile qui testera rapidement beaucoup de gens. […] Détecter et tester la population est un des critères qui nous permettront de réaliser un déconfinement avec succès», a illustré la directrice régionale de santé publique.
D’ailleurs, si la situation n’est pas inquiétante dans la région, Liliana Romero invite encore une fois les résidents de la Chaudière-Appalaches à ne pas baisser la garde face au virus.
«Nous avons plus qu’aplati la courbe. En Chaudière-Appalaches, nous sommes dans une pente descendante et la grande majorité des personnes qui ont contracté la COVID-19 dans la région sont désormais guéries. Il y a de nouveaux cas qui s’ajoutent, mais ce n’est pas une hausse fulgurante. Toutefois, avec le déconfinement, il pourrait y avoir de la transmission communautaire. Il faut donc continuer de respecter les consignes de la Santé publique, soit de se laver fréquemment les mains, de conserver une distance de deux mètres avec les personnes qui ne vivent pas sous votre toit ainsi que de porter un masque lorsque vous utilisez le transport en commun ou si vous allez dans un commerce», a conclu Mme Romero.