Les sept élèves de la classe de langage du deuxième cycle du pavillon Maria-Dominique de l’École Notre-Dame-d’Etchemin se sont lancés en affaires au mois de novembre passé. Accompagnés de leur enseignante, Marie-Joëlle Vézina, et de l’éducatrice spécialisée de la classe, Marilyn Huppé-Gagné, les élèves de l’école primaire de Saint-Romuald ont créé la Jouet-Thèque.
C’est à la suite d’une rencontre avec l’entrepreneure Cécile Condé, dans le cadre de la Semaine des entrepreneurs à l’école, que Mary-Ann, Lucas, Louis, Félyx, Julien, Antoine et Jasmine ont eu l’idée de mettre sur pied la Jouet-Thèque. L’entreprise propose aux élèves du pavillon Maria-Dominique une bibliothèque de jeux de société qu’ils peuvent emprunter par bulle-classe aux deux semaines.
«On voulait apporter du changement et de la nouveauté dans la vie des élèves parce qu’on est toujours ensemble dans les mêmes bulles-classes. Si on apportait de la nouveauté, ça apporterait moins de chicane et les autres élèves seraient plus heureux (à l’école)», explique Mary-Ann, qui occupe le poste de présidente du conseil d’administration de la Jouet-Thèque.
En plus de la présidente, le conseil d’administration est composé d’un trésorier, Lucas, et d’un secrétaire, Louis.
Pour démarrer leur entreprise, les élèves de la classe de Marie-Joëlle Vézina et Marilyn Huppé-Gagné ont sondé les autres classes du pavillon Maria-Dominique pour connaître leurs préférences concernant les jeux de société. Ensuite, ils ont reçu un don de 500 $ de Mme Condé pour acheter des jeux neufs et ont rédigé une lettre destinée aux parents des élèves de l’école pour les solliciter à donner leurs jeux usagés qu’ils possèdent à la maison. Les parents se sont mobilisés et ont offert une trentaine de jeux à la Jouet-Thèque.
Puis, les élèves de la classe de langage ont étudié les logos d’entreprises existantes et ont tous dessiné une ébauche du logo qu’ils aimeraient comme image de marque pour leur entreprise. À la suite d’un vote au sein de la classe, c’est celui de Mary-Ann qui a été retenu et Charles Demers, le conjoint de Mme Huppé-Gagné, a créé le logo de l’entreprise.
Après avoir lancé un prototype concluant où huit classes y ont participé, la Jouet-Thèque s’est mise à l’œuvre et maintenant, un midi toutes les deux semaines, les jeunes entrepreneurs font le tour d’une douzaine de classes afin de prêter les jeux qu’ils possèdent dans leur bibliothèque. Une fois de retour, les jeux sont placés en quarantaine et nettoyés avant d’être disponibles pour une autre classe.
Un processus bénéfique pour les élèves
La situation pandémique frappe les écoles de plein fouet, les élèves doivent demeurer au sein de leur bulle-classe et cette mesure rend la tâche de développer des liens avec les élèves d’autres classes difficile. Grâce à la Jouet-Thèque, les élèves de la classe de langage brisent cet isolement imposé en parcourant les classes pour qu’elles s’amusent avec leurs jeux.
De plus, la mise sur pied d’une entreprise motive les sept entrepreneurs à se dépasser au quotidien. «Le projet permet aux élèves de développer plusieurs qualités comme le leadership, l’estime de soi, la communication orale, la patience, la coopération, la persévérance, l’entraide, l’autonomie, l’écriture, l’organisation et ça leur procure beaucoup de fierté», expose Mme Vézina.
Le projet connaît un franc succès auprès des classes de l’École Notre-Dame-d’Etchemin, si bien qu’on a demandé à la classe du pavillon Maria-Dominique de déployer ses services au sein des trois pavillons de l’école, une tâche qu’elle a dû refuser puisqu’elle était trop exigeante pour seulement sept élèves. Cependant, la Jouet-Thèque leur a proposé de lancer leur propre entreprise et qu’elle pourrait leur donner un coup de main, si un autre projet venait qu’à se réaliser.
À la fin de l’année scolaire, la classe de langage dissoudra l’entreprise et offrira sa bibliothèque de jeux au service de garde de l’école ainsi qu’au Centre de pédiatrie sociale de Lévis.