Plusieurs citoyens de Saint-Étienne-de-Lauzon ne comprennent toujours pas pourquoi un passage piétonnier projeté dans le quartier des Peintres sera remplacé par la Ville de Lévis par une rue qui prolongera la rue Cézanne. Plus de 350 citoyens ont signé une pétition demandant à la municipalité de faire marche arrière dans ce dossier.
«On ne trouve pas ça normal que la Ville ne réponde pas à notre demande de tenir une consultation citoyenne sur le dossier. Avec le développement prochain de la nouvelle phase du projet de développement du quartier, il est minuit moins une parce que si la Ville maintient son autorisation, on perd cet espace vert. Ce que je déplore, c’est qu’on fait des revendications, mais on n’est pas écouté», a d’emblée lancé Gilbert Coutu, un résident de la rue Gauguin qui milite contre le prolongement de la rue Cézanne.
Lors de l’ouverture du quartier qui allait notamment accueillir les résidents de la rue Cézanne au cours des années 70, l’ancienne municipalité de Saint-Étienne-de-Lauzon avait prévu construire une rue dans le prolongement de ce qui allait devenir la rue Cézanne. Selon Gilbert Coutu, cette décision était logique comme le développement du secteur se faisait alors par «îlots» plutôt que par grandes phases, comme c’est le cas maintenant avec la construction des nouveaux quartiers à Lévis.
Désormais, les environs de cette partie de Saint-Étienne-de-Lauzon sont en plein boom immobilier avec le développement du Bourg du Petit-Saint-Jean. Dans le cadre d’une étude d’impact sur la circulation réalisée en 2017, il était recommandé que l’espace entre la rue Gauguin et le prolongement de la rue Courbet, dans l’axe de la rue Cézanne, devienne un passage piétonnier. Présentement, ce corridor est un terrain vague, notamment utilisé par des résidents de la rue Gauguin pour se rendre à l’arrière de leurs terrains.
En 2019, la Ville de Lévis a toutefois décidé de prolonger la rue Cézanne entre les rues Gauguin et Courbet lors de la phase trois du développement, une étape qui se concrétisera bientôt. Une décision suscite l’incompréhension chez les résidents du secteur.
«La firme APEX Expert Conseil recommandait un sentier piétonnier/cyclistes afin de favoriser l’écoulement de la circulation provenant de la rue Courbet vers l’intersection existante Lagueux/du Bosquet/Barbizon, comme elle dispose de feux de circulation et d’éviter ainsi un débordement inutile sur la rue Gauguin, les nouveaux déplacements générés par le nouveau secteur domiciliaire prévu n’ayant aucun impact significatif sur le réseau routier existant. Pourquoi donc permettre le prolongement? La Ville de Lévis ne cesse de promouvoir la nécessité d’implanter beaucoup plus d’espaces verts en milieu urbain. Voilà une belle occasion d’atteindre cet objectif», a soutenu M. Coutu.
Le conseiller demande une période de réflexion
Interpellé sur ce dossier par M. Coutu depuis son arrivée au conseil municipal, Serge Bonin, le représentant de Saint-Étienne et seul élu de l’opposition à l’hôtel de ville (Repensons Lévis), estime que la Ville de Lévis devrait réfléchir avant de prolonger la rue Cézanne.
«L’étude de 2017 dit que cette nouvelle petite rue n’allait pas changer grand-chose à la circulation automobile dans le secteur et il n’y a pas de conduites de tuyaux qui passeront sous cette nouvelle rue. J’ai demandé au bureau de projets de la Ville pour retarder le prolongement de la rue Cézanne lors de la phase 4 du développement, mais cela ne serait pas possible. J’aimerais qu’on prenne le temps pour mesurer si cette nouvelle rue est nécessaire et aura un réel impact sur la circulation. S’il n’y pas d’impact, je suis bien d’accord avec les citoyens qui veulent conserver ce site comme espace vert. Le nouveau schéma d’aménagement de Lévis prévoit davantage d’espaces verts. Il y a de belles valeurs inscrites à l’intérieur de ce plan, mais il va aussi falloir passer à l’action», a déclaré M. Bonin.
L’administration Lehouillier garde le cap
Pour sa part, le cabinet du maire de Lévis, Gilles Lehouillier, a fait savoir que la municipalité entendait toujours aller de l’avant avec le prolongement de la rue Cézanne à Saint-Étienne-de-Lauzon comme des élus l’ont indiqué lors d’une séance ordinaire du conseil municipal du 28 mars dernier.
«Dans le plan de cadastre de l’ancienne municipalité de Saint-Étienne-de-Lauzon», cet espace a toujours été considéré comme (réservé) pour un prolongement de rue. On a reviré toutes les pierres. En termes d’ingénierie, l’administration municipale nous a démontré noir sur blanc que ce prolongement de rue était nécessaire en vue du développement de la phase quatre du projet immobilier. […] Dans un processus d’urbanisation, une ville ne peut pas remettre en question un bon matin les stratégies d’urbanisme qu’elle a prévu développer dans une ville. On peut le faire quand il y a des révisions de plans d’urbanisme, mais toutes ces révisions, qui font l’objet de consultations publiques, ont été faites», répondaient le président de la commission consultative d’urbanisme et d’aménagement, Guy Dumoulin, et Gilles Lehouillier à la suite d’une question de M. Coutu sur ce dossier.