La chargée de cours au baccalauréat en soins infirmiers au campus de Lévis de l’Université du Québec à Rimouski (UQAR), Marie-Ève Caron, est la lauréate du Prix Florence dans la catégorie Relève remis par l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec, le 16 juin dernier. La Lévisienne a obtenu cette récompense pour ses diverses implications, notamment dans le domaine de la santé mentale.
Ce sont les deux futures directrices de recherche au doctorat de Marie-Ève Caron qui ont soumis sa candidature au Prix Florence. S’ajoutant à elles, l’équipe du CISSS des Îles où elle a implanté la télépsychiatrie lors de son passage l’été dernier ainsi qu’une infirmière de chez SantéFamille, un organisme que la Lévisienne a lancé au début de l’année 2021, ont soutenu sa candidature.
«J’étais super émue de voir les lettres que mes collègues ont fournies aux juges, prendre le temps de les lire et reconnaître mon engagement, c’est vraiment spécial. Quand on s’implique dans des projets comme ceux que j’ai mis sur pied, on dirait qu’on ne réalise pas que c’est important ce sur quoi on travaille et que ça fait une réelle différence dans la vie des gens. C’est super valorisant et je l’ai accueilli avec beaucoup de motivation à continuer de m’impliquer», a partagé Marie-Ève Caron en entrevue avec le Journal.
C’est sous le couvert de la surprise que l’infirmière, originaire de Rimouski, a appris la nouvelle, elle qui ne visait pas à être récompensée pour ses nombreuses implications.
«C’est un très grand honneur pour moi. C’est sûr que quand on lance des projets, on ne pense jamais être récompensée. C’est tellement une belle reconnaissance pour tout le travail que j’ai fait et pour la santé mentale des Québécois et Québécoises parce qu’on en parle de plus en plus, mais c’est encore extrêmement tabou», a-t-elle expliqué.
Passionnée par la santé mentale
C’est pour combler un besoin dans le département de la psychiatrie que l’aventure de la chargée de cours au campus de Lévis de l’UQAR a démarré. Cette dernière n’avait jamais envisagé de travailler en santé mentale au début de sa jeune carrière d’infirmière et avoue que ce milieu était rempli d’inconnu pour elle.
«J’ai commencé à travailler en psychiatrie et j’ai constaté que c’est un milieu tellement gratifiant qui vient chercher le métier d’infirmière à un autre niveau parce que notre principal outil, c’est nous-même. On va accompagner les gens de façons différentes qui ne sont pas via des techniques de soin, mais plutôt d’accompagnement et de support. C’est venu chercher un autre aspect de la professionnelle et de l’humaine que je suis», a raconté Marie-Ève Caron.
Puis, un de ses proches a développé un problème de santé mentale. C’est lors de cet épisode qu’elle a constaté le manque criant d’outils et de guides pour soutenir les familles de personnes qui souffrent de problèmes de santé mentale. Ainsi, en 2021, elle a fondé SantéFamille, un organisme qui vise à soutenir ces familles via l’apprentissage et le partage d’expériences.
«À mes yeux, ce qui manquait dans le domaine de la santé mentale lorsque j’ai fondé SantéFamille, c’était, oui, l’accès aux soins et services, mais aussi d’améliorer la cohérence entre tout ça. Comment s’y retrouver, où aller chercher l’information, comment identifier, reconnaître et combler son besoin? Avec SantéFamille, j’essaie de rendre cette cacophonie d’information plus cohérente», a indiqué la Lévisienne.
L’organisme offre ses services en ligne et propose notamment de la formation en ligne ainsi que des tables rondes de partage sur la santé mentale. Tous sont invités à y prendre part afin de démystifier les problèmes de santé mentale et d’ouvrir le dialogue.
Rappelons finalement que les Prix Florence visent à récompenser et faire rayonner l’expertise infirmière en mettant en lumière des parcours impressionnants ainsi que les réalisations d’infirmières. Cette année, la Soirée Florence célébrait son 19e anniversaire, ce sont 21 finalistes qui étaient en lice répartis dans sept catégories différentes.