Le forum Parlons éducation s’est arrêté à Saint-Nicolas, les 5 et 6 mai derniers, afin de permettre à plusieurs dizaines de personnes liées au réseau de l’éducation de discuter de l’état et de l’avenir de l’école québécoise. Lors des rencontres, les participants ont notamment convenu qu’une plus grande équité et du soutien pour le personnel des écoles étaient nécessaires.
Rappelons que le forum Parlons éducation a été lancé par quatre collectifs de citoyens intéressés par les questions touchant l’éducation, soit Debout pour l’école, École ensemble, Je protège mon école publique (JPMÉP) et le Mouvement pour une école moderne et ouverte (MÉMO). Devant le refus du gouvernement provincial de tenir des états généraux sur l’éducation, ces organisations ont décidé de lancer une consultation similaire à cet exercice, les derniers états généraux sur l’éducation au Québec remontant à 1995-1996.
Pour Martin Hogue, responsable du comité organisateur du forum de Lévis et président du Syndicat de l’enseignement des Deux Rives, un groupe lié à la CSQ qui appuie les organisateurs de Parlons éducation, il était primordial que les gens de la région aient pu s’exprimer dans le cadre de l’initiative, comme ils rencontrent des problèmes rapportés précédemment dans d’autres forums.
«Comme ailleurs au Québec, les gens de la région ont pu discuter sur leur vision de la mission de l’école d’aujourd’hui et de demain, l’équité dans le réseau de l’éducation, l’inclusion sociale et culturelle de toutes les populations scolaires, les compétences des personnels scolaires et la démocratisation du système. On voulait vraiment avoir le pouls citoyen sur ces questions», a souligné M. Hogue.
Prendre soin et être plus équitable
Selon le responsable du comité organisateur du forum de Lévis, les discussions entre les participants ont permis d’en arriver à deux constats. D’abord, ils estiment que le gouvernement devra améliorer les conditions des travailleurs de l’éducation, autres que le salaire, alors que le nombre de démissions enregistrées dans le réseau «est hallucinant» cette année. Ensuite, ils croient fermement que Québec devra s’attaquer à «l’école à trois vitesses».
«On se retrouve dans une dynamique qui est sans cesse négative. La perception dans la population, c’est que la classe de formation générale, ce n’est pas souhaitable pour son enfant. Donc, ça prend de plus en plus de programmes particuliers. Et plus on crée de programmes particuliers, plus on vient écrémer la classe régulière. C’est là que des mouvements citoyens disent que ça n’a plus d’allure. On est très loin de ce que devrait être le système d’éducation, le premier vecteur de promotion sociale. Selon des rapports du Conseil supérieur de l’éducation, on se retrouve avec le système d’éducation le plus inégalitaire en Amérique du Nord», a résumé Martin Hogue.
Devant ces constats identifiés un peu partout au Québec, le responsable du comité organisateur du forum de Lévis souhaite que le gouvernement provincial consulte le rapport global de Parlons éducation, fruit à venir des consultations menées au cours des derniers mois dans les régions du Québec.
«On espère que ça va permettre de maintenir la pression sur l’appareil politique pour que des états généraux se tiennent. Que le ministre de l’Éducation souhaite modifier la Loi sur l’instruction publique ou le régime pédagogique, c’est correct. Il faut que cela s’appuie toutefois sur quelque chose de plus fondamental que quelques vues de l’esprit», a conclu M. Hogue.