Rappelons que construit en 1835 par Benjamin Dubois et Flavien Loignon, le moulin a été exploité à partir de 1871 par la famille Gosselin, pour l'industrie du bois. En 1970, la veuve de Joseph Gosselin a vendu le moulin au célèbre peintre lévisien Albert Rousseau. En 1971, pour la huitième Exposition champêtre, le moulin à scie deviendra le Moulin des Arts et sera le lieu privilégié pour l’événement artistique de son fondateur, Albert Rousseau. Les expositions succédant seront données au même endroit.

De plus, le Moulin des Arts deviendra le lieu d’apprentissage par la possibilité de suivre des ateliers libres de peinture, de dessin, de sculpture, de céramique et de gravure sous la supervision de Rousseau. Le fils d’Albert Rousseau, Marcel, reprend l’endroit en main au décès de son père, en 1982. Le Moulin des Arts a finalement fermé ses portes en 1997.

D'ailleurs, le riche passé du bâtiment situé le long de la rivière Beaurivage est l'un des arguments avancés par Action patrimoine pour réclamer le refus de la démolition du Moulin Gosselin.

«Le moulin, construit en 1835 et exploité par la famille du même nom jusqu’en 1970, est le dernier encore debout sur le territoire de Lévis. Il possède une valeur historique importante, car en plus de sa vocation initiale il abrita, jusqu’en 1997, un centre d’arts fondé par le peintre Albert Rousseau», a argué l'organisme, dans la lettre transmis à la secrétaire du comité de démolition.

«Manque d'entretien» dénoncé

Également, Action patrimoine argue que les Entreprises lévisiennes, propriétaire actuelle du Moulin Gosselin, se «doivent de respecter» le règlement sur l’occupation et l’entretien des bâtiments.

Ce règlement exige notamment que «tout bâtiment principal, autre qu’un bâtiment agricole localisé en zone agricole, ainsi que tout autre bâtiment utilisé à des fins d’habitation doivent être maintenus en tout temps dans un état propice à l’occupation humaine et les travaux d’entretien et de réparation nécessaires doivent être effectués afin de le conserver dans cet état».

«La situation est connue depuis des années et force est de constater, que l’application de la réglementation n’a pas été effectuée par la Ville de Lévis. Il est inacceptable qu’un bâtiment de cette valeur soit acheté, sans être entretenu correctement, puis fasse l’objet d’une demande de démolition parce que son état s’est dégradé. (...) Action patrimoine s’oppose à la démolition du moulin Gosselin et nous vous demandons de refuser cette demande, afin d’inciter le propriétaire à effectuer les travaux nécessaires», a conclu Action patrimoine.