«Faire briller le métier»
Ce projet, qui représente un investissement de plus de 10 000 $, a reçu l’appui du ministère de l’Éducation, au moyen d’une aide financière de 10 000 $, et de la ministre de la Condition féminine, Martine Biron, grâce à une aide de 400 $.
«La réalisation de ce projet est une superbe opportunité pour nous de faire connaître le montage de lignes à toutes les femmes au Québec et de susciter chez elle le goût de dépassement et de sortir des sentiers battus», a mentionné la directrice du CFML, Sonia Goupil, dans la capsule disponible sur le site Web du programme.
«Ouvrir la voie à d’autres femmes»
Pour les deux étudiantes actuelles du CFML, Léane Lemieux-Harvey et Ève Gauvreau, aller dans un programme rempli de garçons «n’était pas intimidant» et elles n’ont «nullement hésité à intégrer le DEP».
«Quand j’étais petite, j’avais autant le côté masculin que le côté féminin. Je ne crois pas qu’il faut nécessairement être très masculinisé pour exercer ce métier. C’est plus une question de caractère, de force physique et de compétences», a indiqué Léane Lemieux-Harvey.
En ce qui a trait à la sélection, le tout se divise en trois épreuves, soit le test psychométrique, le test physique et l’aisance en hauteur. Si l’intégration «n’a pas été difficile du tout», les deux étudiantes avouent cependant qu’au niveau de l’aspect physique, «une bonne préparation est nécessaire» afin d’intégrer le programme.
«Une fille qui veut se joindre au programme doit quand même beaucoup se préparer avant. Au niveau de la force physique, c’est certain que ce n’est pas quelque chose qui est naturel ou inné. Je pense que c’est important de s’entraîner fort. Nous, avec l’escalade, ça nous a avantagés. C’est certain que nous avions un stress lors des tests parce que nous voulions nous démarquer puisque nous sommes avec des garçons», a admis Ève Gauvreau.
Cependant, les deux filles avouent que l’encadrement qui leur est offert au programme est «excellent pour les femmes».
«En général, les enseignants vont porter une attention particulière aux filles, surtout parce que nous n’en avons pas beaucoup. On veut s’assurer qu’elles se sentent bien dans le groupe et dans les exercices. Les filles d’aujourd’hui ont un avantage. C’est-à-dire qu’elles n’ont plus à faire leur place comme avant», a mentionné l’enseignant du CFML, Vincent Fauteux.
«Nous voulons augmenter notre effectif féminin et notre nombre de diplômées. Nos objectifs sont tant d’amener les femmes à envisager la possibilité d’exercer ce métier non traditionnel, à s’inspirer de femmes qui ont fait ce choix et qui en sont satisfaites qu’à augmenter à 5 % le nombre de femmes en montage de lignes. Toutes les femmes sont visées, dont celles faisant partie des minorités visibles, ethniques ou autochtones», a ajouté Sonia Goupil.
Des exemples de réussite
Même si «peu de femmes se lancent dans ce métier», il existe de nombreux exemples de réussite, dont Vicky Coulombe et Justine Rondeau, monteuses à l’emploi d’Hydro-Québec, qui sont toutes deux passées par le CFML.
«Ce n’est pas facile. Il faut le mentionner, ce n’est pas un métier facile. Il faut être bonne physiquement et parfois c’est beaucoup de travail mental à faire. Il ne faut pas se décourager et c’est très important de croire en soi», a conclu Vicky Coulombe.