Après avoir pris part à la WRO 2022 en Allemagne avec une chaise vaccinatrice, les deux adolescents ont décidé de se donner un défi supplémentaire cette année. Pour leur nouveau robot conçu majoritairement avec des blocs Lego alors qu’ils complétaient leur secondaire 2 à l’École secondaire Guillaume-Couture, Louis-Félix Beaulieu et Nathaniel Aubin ont changé de catégorie.
«Ça demandait du courage parce que leurs chances de se qualifier pour la WRO auraient été meilleures s’ils avaient proposé un projet dans Innovateurs du futur, une catégorie qui est moins recherchée par les écoles en raison des exigences plus importantes de cette classe. Et comme Louis-Félix et Nathaniel avaient eu du succès dans cette division l’an dernier, j’étais sûr qu’ils allaient continuer dans la même catégorie. Mais ils se sont lancés dans RoboMission, une catégorie plus relevée où la programmation est plus importante, un gros choix qui s’est avéré payant», se rappelle Louis Audet, enseignant qui pilote le programme de robotique à Pointe-Lévy.
Dans le cadre de leur participation au processus menant à la WRO et avec l’aide de Jonathan Auger (qui pilote le programme de robotique à Guillaume-Couture), Louis-Félix Beaulieu et Nathaniel Aubin ont donc dû créer un nouveau robot pouvant déplacer et soulever des blocs sur un parcours. Leur création a bien fait lors de la sélection régionale et les deux adolescents ont pu obtenir leur billet pour la finale nationale disputée en juin à Montréal, étape qualificative pour la WRO qui a fait passer les deux résidents de Saint-Henri par toute la gamme des émotions.
«Je suis ami avec le fils de l’un des organisateurs de la compétition et j’ai pu me rendre avec lui dans les coulisses, et c’est là que j’ai entendu qu’une organisatrice ne voulait qu’une seule équipe obtienne son billet dans la catégorie RoboMission pour la WRO. Je me suis dit alors que c’était terminé (le rêve de se qualifier de nouveau pour la WRO), comme nous avions terminé au deuxième rang. Lors de la cérémonie de clôture, on a toutefois appris qu’on faisait partie des équipes sélectionnées. J’ai eu peur sur le coup comme on n’avait pas obtenu un bon pointage, (ce fut un soulagement)», se rappelle Louis-Félix.
Travailler sur plusieurs plans
Heureux de pouvoir prendre part de nouveau à la WRO, Louis-Félix et Nathaniel continuent de travailler d’arrache-pied pour préparer leur robot pour la finale internationale de l’événement, qui aura lieu du 7 au 9 novembre à Panama City. Les deux adolescents effectuent ce travail de moine, particulièrement en ce qui a trait à la programmation, en parallèle de la poursuite de leur parcours au programme de robotique à Pointe-Lévy où ils planchent sur la participation à une autre compétition robototique, la VEX Robotics Competition.
«On est rendus à environ 200 heures de travail sur le robot depuis la dernière année scolaire. Après la sélection nationale à Montréal, on a notamment détruit notre robot en arrivant de la Métropole pour le reconstruire, pour le simplifier tout en le complexifiant, afin de corriger des problèmes de stabilité et de robustesse», image Louis-Félix Beaulieu, qui a découvert la robotique au primaire tout comme Nathaniel Aubin grâce à diverses activités du Centre de services scolaire des Navigateurs (CSSDN).
Avec ces efforts, le duo de Saint-Henri espère bien obtenir un autre bon résultat, alors qu’il avait terminé au sixième rang sur 23 dans la catégorie Innovateurs du futur l’an dernier. «Être dans le top 10, ce serait bien. Je crois que c’est un rêve impossible de battre notre performance de l’an dernier. La première journée, on fera face au même défi qu’à Montréal, mais avec une règle surprise. La deuxième journée, on a les mêmes objets et le même tapis, mais on fait face à un défi surprise», partage Nathaniel.
Tandis que les deux adolescents travaillent sur leur robot à plusieurs moments de la semaine afin d’être fin prêts pour la compétition de Panama City, leurs parents et enseignants s’activent à réunir les sommes nécessaires pour rembourser les coûts de leur participation à l’événement international.
En plus du don de drapeaux du Canada et d’épinglettes par la députée fédérale de Bellechasse-Les Etchemins-Lévis, Dominique Vien, Louis-Félix et Nathaniel ont chacun reçu un chèque de 1 000 $ du CSSDN. Également, le duo a obtenu une aide financière de 1 200 $ des Chevaliers de Colomb de Saint-Henri et un appui du même montant du Centre d’entraide familial de Saint-Henri. Près de 7 500 $ ont été amassés jusqu’à maintenant, mais les deux adolescents doivent réunir entre 9 000 et 10 000 $ pour payer tous les frais engendrés.
D’ailleurs, les personnes intéressées à leur donner un coup de pouce financier peuvent joindre Sylvie Lacasse, la mère de Nathaniel Aubin, à sylvie_lac@hotmail.com, ou visiter le groupe Facebook WRO Smart Devil.
Un programme en pleine expansion
En plus des performances remarquées de ses élèves à différentes compétitions, le programme de robotique des écoles Champagnat/Guillaume-Couture et Pointe-Lévy bonifiera son parcours dès l’an prochain, en raison de sa popularité.
En effet, les élèves évoluant dans le programme auront désormais accès à une passerelle de robotique secondaire/collégial, qui permettra aux adolescents désirant suivre ce cursus d’obtenir trois diplômes en trois ans.
Concrètement, avec un horaire adapté similaire à celui des élèves évoluant dans les programmes arts-langues-sports (PALS) de Pointe-Lévy, les élèves inscrits à la passerelle pourront étudier pendant 450 heures au programme de formation professionnelle d’électromécanique de système automatisée, en secondaire 4 ainsi qu’en secondaire 5.
Ensuite, lors d’un «secondaire 6», ils pourront obtenir leur diplôme d’études professionnelles d’électromécanique de système automatisée en complétant les 900 heures restantes du programme tout en obtenant une attestation d’études collégiales en robotique industrielle du Cégep de Lévis (4 mois). Après leur passage dans cette passerelle, les élèves pourront, s’ils le désirent, poursuivre leur parcours en génie au cégep ainsi qu’à l’université.
«Quand j’ai annoncé aux parents la création de la passerelle le 12 septembre, c’était comme un accouchement pour moi. Je suis très content qu’on puisse offrir ce cheminement qui permettra aux élèves d’accéder à la formation professionnelle dès le secondaire 4. Tous les partenaires sont emballés d’offrir cette nouvelle possibilité, que nous croyons sera un succès», s’est réjoui Louis Audet, enseignant qui pilote le programme de robotique à l’École Pointe-Lévy.