Basé sur le modèle des Alcooliques anonymes, les OA proposent douze étapes et traditions afin de supporter de la meilleure façon possible les gens qui participent à ces rencontres. Les OA accueillent et tendent la main à ceux qui ont un rapport excessif avec la nourriture.
«Ça s’adresse à toutes les personnes qui ont des comportements inadéquats avec la nourriture. Il ne faut pas penser que ce ne sont que des obèses qui se présentent aux rencontres des OA. Ce sont les gens obsédés par la nourriture, quand elle prend toute la place», explique Denise, une membre des OA qui fréquentent ces réunions depuis 38 ans.
Elle mentionne que «la compulsion alimentaire est une maladie» et que les outremangeurs sont souvent plus affectés par cette obsession que physiquement. C’est ce rapport excessif avec la nourriture qui guette les outremangeurs. «On ne mange pas nécessairement parce qu’on est malheureux. Manger, c’est festif et social! La nourriture peut jouer plusieurs rôles dans la nos vies», partage la OA.
Une démarche qui gagne à être connue
Plusieurs rencontres axées sur différents aspects de la maladie se tiennent un peu partout au Québec. À Lévis, les rencontres prennent la forme de lectures de la littérature des OA et des AA suivies de partages sur ces lectures et, mensuellement, un membre invité vient partager sa démarche chez les OA et parler de ses expériences avec la compulsion alimentaire.
Pour Denise, les OA lui ont «sauvé la vie». «On se le dit à nous-même et on se le fait dire aussi, mais plusieurs croient que c’est un manque de volonté, mais ça va au-delà de ça. C’est tout ce côté obsessif de la maladie, ce n’est pas qu’une question de volonté. De découvrir que je n’étais pas seule à vivre avec ça, oh wow, maintenant je sais que je ne serai plus jamais toute seule», expose-t-elle.
Ces partages permettent d’apprivoiser cette maladie qu’est la compulsion alimentaire puisqu’elle sera toujours présente en dormance chez les outremangeurs, rapporte la OA qui a appris à vivre avec cette obsession pour la nourriture au fil des années et des rencontres avec différents groupes de partage.
Selon elle, les OA sont une pièce importante de la solution.
«On souhaite simplement lever un petit drapeau pour que les gens sachent que ça existe et que les médecins ainsi que les nutritionnistes proposent la partie de solution que sont les OA à leurs patients. […] On suggère fortement de consulter un professionnel de la santé pour créer un plan alimentaire, mais on les invite à venir à nos rencontres. Ils auront du soutien et seront avec des gens qui les comprennent», souligne Denise.
Le processus d’intégration des OA est très simple, il ne suffit que de se présenter à une rencontre, aucune carte de membre n’est exigée et aucuns frais ne sont à défrayer. «Le but, c’est que ce soit simple pour n’importe qui. Déjà, ce n’est pas facile de l’accepter et d’y aller, mais c’est important de le faire. Les gens disent trop souvent “Si j’avais su, je l’aurais fait avant”», conclut la OA.
Pour plus d’information ou connaître l’horaire des réunions du groupe lévisien, visitez le www.oaquebec.org/reunions-oa.html.