jeudi 23 janvier 2025
Votre Journal. Votre allié local.

Les arguments contre Rabaska s'empilent

Les + lus

11 févr. 2008 12:00

Le déversement de mazout lourd concrétise les risques d'accidents.

L'incident survenu le 26 janvier dernier à la raffinerie Jean Gaulin donne un argument de plus aux opposants au projet de terminal méthanier à Lévis. Le gouvernement est blâmé une fois de plus pour son manque de transparence, particulièrement le ministère de l'Environnement pour la façon dont il a traité l'incident.

Par Marie-Christine Patry
info3@journaldelevis.com

« Ils ont dit que la situation était sous contrôle, que c'était 10 000 litres, mais on apprend plus tard que c'était 200 000 litres », a affirmé Yves Saint-Laurent, porte-parole du Collectif Stop Au Méthanier. Il a dit être inquiet puisque le Ministère est, selon lui, supposé de voir à la sécurité des citoyens. « On ne peut pas avoir confiance », a-t-il poursuivi. Il déplore le fait que ce sont les journalistes qui ont dû sortir la nouvelle pour que les citoyens soient informés.

À ce sujet, le vice-président aux affaires publiques et gouvernementales chez Ultramar, Louis Forget, a indiqué que le Ministère avait été avisé dans la minute et que le premier objectif avait été de déployer les effectifs pour minimiser les dégâts. Le deuxième objectif du Ministère était d'informer la population. La première évaluation était, selon lui, approximative et le but était d'informer les citoyens le plus rapidement possible.

Pour les opposants au terminal méthanier, l'incident de la raffinerie Ultramar rend réelle la possibilité d'un accident pour Rabaska. Cela inquiète particulièrement le président de l'Association pour la protection de l'environnement de Lévis (APPEL), Jacques Levasseur, qui soutient que « ce bris accidentel d'une conduite de trois pouces à l'origine d'une fuite d'environ 200 000 litres de mazout démontre encore une fois que même avec les meilleures technologies, la possibilité d'un accident doit toujours demeurer présente à l'esprit. »

Dans le cas de Rabaska, M. Saint-Laurent et M. Levasseur s'accordent pour dire qu'un accident pourrait avoir des conséquences beaucoup plus désastreuses. En effet,le gaz naturel étant volatil, il voit son volume s'amplifier de 600 fois tout en se transformant en un nuage de gaz asphyxiant et hautement inflammable aussitôt qu'il entre en contact avec l'air.

La question qui inquiète plus particulièrement M. Levasseur est : « Combien de familles, de personnes faudra-t-il évacuer à Lévis, à Beaumont et à l'Île d'Orléans advenant ce genre d'accident chez Rabaska? Aurait-on seulement le temps de procéder à une telle évacuation », a-t-il ajouté. À cette question, M.Saint-Laurent a affirmé qu'ils répondront «qu'ils ne le savent pas ».

Rappelons que trois autres ministères, soit la Sécurité publique, les Transports et les Ressources naturelles, ont soulevé les doutes de la population en refusant de rendre public les avis sur Rabaska. De plus, deux ministères n'auraient produit aucun rapport écrit.


Les + lus