mardi 28 janvier 2025
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Coupures : le CISSS-CA abolit 122 postes avec titulaires

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Photo : Archives - Gilles Boutin

24 janv. 2025 12:30

C’est au cours de la dernière semaine que le Centre intégré de santé et des services sociaux de Chaudière-Appalaches (CISSS-CA) a annoncé qu’il devrait couper près de 130 postes au sein de ses effectifs afin d’assurer son équilibre budgétaire. En date du 24 janvier, le CISSS-CA a finalement précisé que ce seront 122 postes avec titulaires qui seront abolis.

Selon la répartition du CISSS-CA, dans l’ensemble de son territoire, ce sont 13 postes de gestionnaires (2,4 % des effectifs totaux chez les gestionnaires) et 109 postes parmi le personnel syndiqué (0,7 % des effectifs totaux chez le personnel syndiqué).

Du côté de Lévis, on parle de 47 effectifs, dans Lotbinière, on en répertorie 7 tandis que dans Bellechasse, on en compte 5. Notons que la majorité de ces abolitions de postes se retrouvent dans les CLSC et CHSLD.

«Ce sont des effectifs coupés qui sont en surplus de notre base budgétaire. Cependant, nous avons des postes vacants dans notre base budgétaire et on croit qu’avec ces coupures, on sera en mesure d’en replacer une bonne partie sinon la majorité. Notre objectif, c’est 100 %», explique Renée Berger, directrice générale adjoint, performance, soutien et administration au CISSS-CA.

L’organisation soutient que «les employés concernés par ces abolitions de postes seront accompagnés et soutenus par leur gestionnaire et les équipes des ressources humaines».

Afin d’assurer les services aux usagers, 45 % de ces coupures se retrouvent dans le secteur administratif et de soutien de l’organisation alors que ce dernier constitue 16 % des effectifs totaux.

Le CISSS-CA ajoute qu’il a bon espoir de repositionner ces salariés au sein de son organisation alors que plus de 300 postes sont actuellement disponibles et qu’environ 650 seront affichés à l’interne dès février prochain.

C’est en raison du contexte de la pénurie de main-d’œuvre, qui est maintenant chose du passé pour le moment au CISSS-CA, que l’organisation s’est retrouvée avec un surplus au niveau de ses postes de jour. Cette dernière avait mis en place des mesures de rétention agressive du personnel qui se faisait rare à ce moment. Ainsi, comme la situation s’est stabilisée, un besoin dans les quarts de travail moins populaires a été constaté.

«Pour l’instant, on ne touche pas aux services à nos usagers et à la qualité de nos soins. Pour nous, c’est vraiment une priorité. Ce que l’on souhaite, c’est de stabiliser notre offre de services, notamment au niveau de nos CHSLD parce qu’on a des postes vacants le soir, la fin de semaine et la nuit», ajoute la représentante du CISSS-CA.

Le SPSCA déçu

De son côté, la présidente du Syndicat des professionnelles en soins de Chaudière-Appalaches (SPSCA), Carole Mercier, déplore la situation alors qu’environ 19 de ses membres sont affectés directement par cette mesure.

«On comprend mal ces abolitions dans le contexte actuel. On dirait que ça a été fait de façon aléatoire, qu’on avait un certain montant à couper et qu’on a procédé comme ça, martèle-t-elle. Pour les postes vacants, ce sont souvent des postes qui ne sont pas attractifs. On parle des quarts de soir, de nuit ou des doubles quarts. Ce n’est pas nécessairement intéressant pour les travailleurs et si ça ne leur plaît pas, ils vont quitter l’organisation. C’est préoccupant.»

En ce qui concerne la qualité des soins, la présidente du SPSCA croit que la qualité des services pourrait être affectée par ces abolitions de postes.

«Les personnes qui sont coupées, c’est du service directement à la clientèle vulnérable. Il y a plusieurs coupures en CHSLD, ça nous inquiète de se retrouver avec des services à découvert en région. On parle aussi de coupures en jeunesse et dans les guichets d’accès, expose Carole Mercier. Autant pour les gens qui partent que pour ceux qui demeurent en emploi, la situation est inquiétante parce que les tâches seront redivisées et ce sont les salariés qui devront absorber les départs au détriment de leurs pauses ou dîners. On ne peut pas donner des soins de qualité à cette vitesse et dans ce contexte.»

Rappelons que le SPSCA représente environ 3 700 infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes en Chaudière-Appalaches.

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