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Protection de la jeunesse

Nouvelle hausse des cas retenus pour la DPJ de la Chaudière-Appalaches

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Photo : Xavier Nicole

18 juin 2024 12:10

La directrice de la protection de la jeunesse (DPJ) du Centre intégré de santé et de services sociaux de Chaudière-Appalaches (CISSS-CA), Caroline Brown, a effectué, le 18 juin, en compagnie de son homologue de la Capitale-Nationale, son 21e bilan annuel.

Malgré une diminution du nombre de signalements total, on constate une augmentation du nombre de cas retenus tant à l’échelle provinciale que régionale.

D’abord, à l’échelle de la province, il est question de 134 871 signalements traités, dont 42 378 retenus, une baisse de 0,2 % par rapport aux 12 mois précédents. De ce nombre, 12,5 % représentent des cas liés à la violence conjugale. C’est d’ailleurs sur ce point que les DPJ ont voulu mettre l’accent lors du bilan.

«Les enfants exposés à la violence conjugale peuvent souffrir de troubles psychologiques, notamment des symptômes physiques, des pensées envahissantes, de la dépression, de l’anxiété, du stress post-traumatique, des difficultés relationnelles, des comportements agressifs, des problèmes scolaires ou des comportements à risque. En tant que DPJ/DP, nous devons assurer la sécurité et le développement des enfants et soutenir les parents, légalement tenus de protéger leur enfant», a indiqué Caroline Brown.

Pour la région de la Chaudière-Appalaches, on dénombre 7 644 signalements traités au cours de l’exercice allant du 1er avril 2023 au 31 mars 2024, une diminution de 2,15 % comparativement à l’an dernier, où ce nombre était de 7 812. Tout comme au niveau provincial, ceux retenus ont cependant grimpé de 9,49 %, passant de 2 623 l’an dernier à 2 872 cette année. Encore une fois, la majorité des signalements ont été effectués par des employés d’organismes publics (43%)

Le taux de rétention des signalements (nombre de signalements retenus/nombre total de signalements) a aussi connu une hausse en 2023-2024 en Chaudière-Appalaches, ayant passé de 33,6 % à 37,6 %.

Plus spécifiquement dans les deux secteurs du territoire lévisien au CISSS-CA (Desjardins et Chutes-de-la-Chaudière), le nombre de signalements retenus a vu une légère baisse comparativement au bilan de 2022-2023. Effectivement, ce sont 708 cas qui ont été retenus, alors que l’an dernier, le nombre s’élevait à 741.

Selon les dires de Patrick Corriveau, l’augmentation des cas retenus serait due à un changement de discours au sein du réseau des DPJ. Maintenant que la situation semble «se stabiliser», la représentante de la Chaudière-Appalaches espère que les chiffres entameront ensuite une diminution dans les prochaines années.

«J’aime à penser que c’est parce que nos signalements sont de plus en plus pertinents. On comprend que plus le taux de rétention va être élevé, plus on va être dans les bonnes situations. Au cours des dernières années, on a eu un changement de discours. À une certaine époque, on disait signalez, signalez, signalez, alors que maintenant, on dit signalez les bonnes situations», a expliqué le directeur de la DPJ du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Capitale-Nationale.

Les délais judiciaires, toujours une problématique

Les deux représentants présents ont aussi pris un moment pour adresser la situation des délais judiciaires, qui représentent «toujours un irritant pour les DPJ».

«C’est un irritant majeur pour les DPJ dans l’ensemble du Québec. Actuellement, les délais judiciaires sont autour de sept à huit mois dans la région. La lueur d’espoir, c’est que nos deux ministres (Lionel Carmant, ministre responsable des Services sociaux, et Simon Jolin-Barrette, ministre québécois de la Justice) ont mis sur pieds une Table nationale visant à réduire les délais en matière de protection de la jeunesse pour justement adresser l’ensemble des délais judiciaires au Québec. Ce comité doit sortir un plan d’action dans le courant de l’automne, donc on a beaucoup d’espoir. […] Ces délais ont un impact sur les enfants. Les délais judiciaires sont plus longs que certaines de nos mesures en protection de la jeunesse. […] On souhaite une amélioration marquée», ont indiqué les deux représentants.  

Des besoins en main-d’œuvre  

En terminant, Caroline Brown a aussi adressé la situation de la main-d’œuvre. Malgré une «amélioration» à ce niveau, il y a toujours «un certain besoin» du côté des DPJ.

«Ce sera toujours un défi dans l’ensemble du réseau et on en fait partie. Actuellement, en Chaudière-Appalaches, j’ai 90 % de mon personnel en place à l’évaluation et environ 75 % de mon personnel en place à l’application de mesures. Ce n’est pas parfait, mais c’est excellent», a conclu Mme Brown.

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