Par Henri Paquette
Ces dernières années, les deux responsables ont remarqué que la plupart des élèves n’ont souvent pas de stratégies d’étude efficaces. Pour cette raison, elles ont jugé nécessaire d’élaborer des activités ludiques pour bien faire comprendre le processus d’apprentissage du cerveau aux élèves, afin qu’ils puissent en tirer des effets positifs dans leurs résultats scolaires.
«Les élèves les connaissent les stratégies, souvent, mais ils ne les mettent pas en application, puisqu’ils ne voient pas l’efficacité. Ils ne voient pas que [si] tu mets un petit peu plus de temps, un petit peu plus d’efforts, ça va être plus efficace au bout.[…]Ils sont beaucoup dans l’instantanéité.[…]En expliquant le cerveau, on vient légitimer le fait que les efforts […]ça prend du temps. Ton cerveau doit s’adapter, doit s’ajuster, doit changer», dit Dominique Dufour, orthopédagogue.
Les ateliers créés présentent divers contenus et prennent différentes formes. Par exemple, les jeunes devaient représenter, avec de la pâte à modeler, le phénomène de la neuroplasticité, qui est la capacité du cerveau à se modifier en créant de nouvelles connexions neuronales. Pour plusieurs, l’activité a été fort stimulante. «Moi, c’était la pâte à modeler, parce que ça faisait aussi travailler tes mains [pour] essayer de faire les bonnes formes», précise Henri Filteau, élève pour qui cette activité a été la préférée, puisqu’il se dit manuel.
Des activités de mise en scène impliquant les élèves et des notions liées à l’apprentissage ont aussi été pensées pour captiver leur curiosité. «T’as pas l’impression d’être en classe pendant cette activité-là. C’est plus le fun», mentionne à cet effet Elliot Proulx, élève de première secondaire.
Grâce aux stratégies d’étude proposées, les élèves ont constaté des impacts positifs dans leurs travaux scolaires. Marianne Roy a retenu la méthode Pomodoro, mentionnant que celle-ci l’«a aidé pour faire [ses] études et [ses] devoirs». Cette méthode suggère aux élèves d’organiser leurs séances d’étude en période de 25 minutes, pour ensuite prendre une pause de 5 minutes.
«Ça m’a aidé pour un gros travail en histoire que je n’avais pas encore commencé[…], et avec la méthode Pomodoro, je me suis avancé aux trois quarts», ajoute Eliott Proulx, pour démontrer l’efficacité de cette technique.
Des organisatrices bien fières
En plus des effets bénéfiques sur les élèves, ce projet pédagogique aura permis à mesdames Dufour et Roy de se sentir accomplies et d’avoir un sentiment de fierté. «Je peux vous dire que quand elles l’ont su, elles étaient vraiment contentes d’être invitées au Gala!», précise Jimmy-Éric Talbot, directeur général du Juvénat.
«Quand ils présentaient notre projet, quelqu’un a dit vraiment fort : ‘’Eille wow!’’.[…]Que nos collègues de travail reconnaissent que notre projet était un ‘’wow!’’, ça valait tout l’or du monde», ajoute Émilie Roy, éducatrice spécialisée, pour témoigner de sa fierté.
Selon ses dires, l’enthousiasme des jeunes par rapport au projet contribue aussi grandement à cette fierté. «Que les élèves nous disent : ‘’On a hâte que vous veniez en classe!’’, ‘’Yes, c’est aujourd’hui!’’, ça vaut vraiment, vraiment beaucoup», conclut-elle.