Rappelons qu’à la fin de 2023, le Journal dévoilait que la paroisse Saint-Joseph-de-Lévis, qui veut se départir de l’église de Pintendre considéré comme un «bien excédentaire», avait trouvé une solution pour assurer l’avenir du site.
Après des consultations avec le milieu, l’organisme lévisien avait décidé de vendre l’église à une compagnie formée de quatre familles de Pintendre. Par contre, la paroisse allait rester actionnaire de l’église, tout en déléguant sa gestion à la corporation.
Pour répondre à l’augmentation du nombre d’élèves fréquentant l’école primaire des Moussaillons, située à proximité de l’église, les investisseurs ont prévu détruire la sacristie pour y aménager un nouveau bâtiment plus moderne accueillant six classes. Quant à elle, la nef de l’église doit être désacralisée pour devenir une salle communautaire à location, futur espace qui serait autant utilisé par les élèves de l’École des Moussaillons que la paroisse pour ses messes à Pintendre.
La corporation désirait amorcer les travaux de réaménagement dès décembre, pour une livraison en juillet. Cependant, l’archidiocèse de Québec a bouleversé l’échéancier. L’organisation, propriétaire légal des églises catholiques sur le territoire, a pris plus de temps que le prévoyaient les partisans du projet avant de donner son feu vert.
«La transaction a été approuvée avec lenteur. Toutes les autres procédures pour lancer les travaux étaient prêtes, mais le transfert de propriété n’a été acceptée que la semaine dernière. […] Le promoteur Marc Gosselin, qui était en charge du projet, s’est retiré (en raison des délais). On va resolliciter les familles de Pintendre qui avaient décidé d’investir et on va se trouver un nouveau chef d’équipe. Ça devrait se faire puisque les gens de Pintendre tiennent à leur église», a expliqué Roger Lachance, marguillier à la paroisse de Saint-Joseph-de-Lévis et responsable des communications du comité de l’organisation sur l’avenir de ses églises.
Appel à Drainville
Roger Lachance, également ancien maire de Pintendre avant les fusions municipales qui a lancé la mobilisation pour trouver un projet de revitalisation de l’église, a donc écrit au ministre de l’Éducation du Québec et député de Lévis, Bernard Drainville, afin d’obtenir son aide.
«Ce projet déjà accepté par les autorités scolaires locales, au moyen d’une proposition de bail à long terme, semble vouloir être abandonné, en conséquence de la lenteur excessive des autorités ecclésiastiques. […] Je vous demande donc d’intervenir directement, pour sauver ce projet et d’une pierre deux coups, favoriser l’épanouissement scolaire des élèves du primaire de Pintendre tout en assurant la pérennité du seul vrai monument historique de cette localité, l’église Saint-Louis-de-Pintendre, qui deviendrait ainsi une école et un espace communautaire non confessionnel», peut-on lire dans la missive de M. Lachance à l’élu caquiste.
Invitée à réagir à cette demande, la conseillère politique responsable de la Chaudière-Appalaches au cabinet du ministre Drainville, Isabelle Lavallée, a souligné que le projet d’ajout de classes n’était mis que sur pause pendant quelques temps dû à des délais.
«Pour la suite des choses, nous allons rester en suivi de ce beau projet porté par le milieu et les soutenir dans leurs recherches de solutions. Nous allons aussi organiser une rencontre entre M. Drainville (circonscription de la fabrique), Stéphanie Lachance (députée de Bellechasse, où se trouve l’église), M. Lachance et d’autres personnes impliquées au niveau du conseil de Fabrique», a ajouté Mme Lavallée.
En plus de cette rencontre à venir avec les élus provinciaux, l’assemblée de fabrique de la paroisse Saint-Joseph-de-Lévis, lors de sa réunion du 13 mars, a formé un comité de soutien aux instigateurs du projet de Pintendre.
Formé d’Anne Carrier, architecte, Bruno Montminy paroissien, et Roger Lachance, marguiller de la paroisse, le comité a pour mandat «d’obtenir toutes les informations relatives à l’état actuel de la situation et de bien identifier les causes et les solutions possibles à l’imbroglio qui met en cause la mise en œuvre d’un projet d’une telle envergure». De plus, le comité devra rencontrer les autorités scolaires locales dans le but de reprendre le dialogue qui avait permis un tel avancement de ce projet.
Le Centre de services scolaire des Navigateurs (CSSDN) a également confirmé que de nouveaux pourparlers devront être menés.
«Nous procédons actuellement à l’analyse d’acquisition de classes modulaires pour la rentrée de septembre 2025. Si leur localisation précise n’est pas encore arrêtée, il est d’ores et déjà assuré que ces locaux seront rattachés à l’une des écoles du secteur Pintendre. Si le projet devait être relancé avec l’église, il faudrait procéder à une nouvelle évaluation en temps et lieu. Il est difficile de s’y engager à l’avance. Notre préoccupation actuelle est de pouvoir loger tous nos élèves pour la prochaine rentrée et nous y travaillons activement», a déclaré Louise Boisvert, porte-parole du CSSDN.