Plus précisément…
Au 55, une petite quantité d’hommes et de femmes, réparties relativement également, fréquentent nos services depuis leur ouverture, c’est-à-dire en octobre 2022. Pour certains d’entre eux, nous les connaissons depuis bien plus longtemps, puisque nous les côtoyions en travail de proximité depuis des années. Pour eux, survivre à l’itinérance fait partie de leur routine, mais elle n’a jamais été consciemment souhaitée, évidemment. Leur parcours dans nos services est marqué par l’itinérance ou la précarité résidentielle, des hospitalisations, des incarcérations, etc. Bref, malgré les nombreux écueils traversés au quotidien, ces personnes méritent qu’on s’attarde à chaque « petite » victoire vers la réappropriation de son pouvoir personnel. C’est dans cette volonté que nous souhaitons rendre hommage à quelques-uns d’entre eux et souligner leur résilience. Sachez que le contenu nominatif des exemples qui suivent est fictif, mais le contenu historique est réel autant que ces mots sont écrits noir sur blanc.
Thomas, tu sembles avoir appris à tolérer la présence des voix que tu entends auprès de toi. Tu es de plus en plus réceptif à nos interventions quand celles-ci deviennent envahissantes. À cet égard, tu choisis parfois de quitter les lieux par toi-même avant que nous te demandions de sortir prendre l’air. Petit à petit, tu t’impliques avec une patience qu’on ne connaissait pas chez toi dans des démarches pour reprendre du contrôle sur ta vie. Tu as même repris contact avec un membre de ta famille nucléaire dernièrement… Thomas, malgré tes choix musicaux peu populaires, on apprécie ta présence auprès de nous au 55.
Josée, tu fréquentes nos services régulièrement, mais en coup de vent. Malgré tes courtes visites, ta présence influence considérablement le déroulement des activités au 55. De la préparation complète d’un pâté chinois au micro-ondes au bricolage de poupées pour le 55, on cherche à tisser un lien de confiance, voire un filet de sécurité, auprès de toi. On apprend à connaître tes zones de confort comme tes limites. Par ton mode de vie actuel, tu as su nous remettre en question nos propres jugements et nos attentes concernant ta sécurité, entre autres. En raison de la survenue de situations traumatiques, il t’est très difficile d’être entourée de 4 murs et un toit et c’est pourquoi tu perçois ta situation d’itinérance comme une situation de liberté pour le moment. Josée, la débrouillardise qui t’habite est ahurissante.
Mario, tu choisis de nous transmettre des informations sur ton histoire de vie, marquée par les traumatismes, à la pièce. On ne te presse pas et surtout, on ne te juge pas et on accueille le tout avec bienveillance. Malgré ton physique délicat, tu peux être réactif et imprévisible lorsque des situations te rappellent ton passé douloureux. À cet égard, tu demeures très sensible aux souffrances et aux ressentis des autres. La détermination dont tu fais preuve pour reprendre du pouvoir sur ta vie est effarante. Mario, continue d’accepter l’aide et l’accompagnement qui t’est offert.
Par ces courts éditoriaux, nous souhaitons favoriser une rencontre mutuelle entre l’Humain au-delà de sa situation d’itinérance et la communauté. Instinctivement, par malaise ou je ne sais trop, on cherche à éviter le regard des personnes qui nous semblent marginales. Pourtant, la plus simple façon d’aider les personnes désaffiliées de notre communauté, c’est de s’arrêter et la saluer avec respect, sans plus. Essayez pour voir… Vous y prendrez goût !
Par l’équipe du 55
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