Ce balado féministe est animé par la chroniqueuse Manal Drissi et vise à vulgariser des enjeux qui touchent les femmes de la région de la Chaudière-Appalaches. En abordant des thèmes comme la santé mentale, la maternité, le mythe de l’égalité atteinte et l’antiféminisme, le RGFCA espère rejoindre plus directement la population.
«C’est parti d’une idée d’équipe. On se disait qu’il n’y avait pas assez de voix féministes et féminines dans les médias populaires. Comme les balados sont très écoutés, ça nous semblait la meilleure option pour nous exprimer de façon libre et d’avoir plusieurs voix pour parler des enjeux qu’on souhaitait mettre de l’avant», explique Karine Drolet, directrice générale du RGFCA.
Comme les sujets abordés dans ce projet ratissent large, l’organisation croit que celui-ci pourra rejoindre toute la population. L’initiative vise à créer un contenu qui conviendra aux personnes qui ne sont pas au courant des enjeux féministes, comme à celles plus habituées de ces sujets, peu importe leur genre.
«Dans chaque balado, il y a toujours une experte sur un sujet, dont on connaissait la capacité de vulgarisation. Il y a aussi une représentante d’un des 26 groupes de femmes du réseau. On a donc autant le côté plus intellectuel et statistiques que le côté ancré dans la réalité. Avec ce mélange, on trouvait que ça rendait le projet très accessible», assure Karine Drolet.
C’est d’ailleurs dans cet esprit que l’animatrice du balado a été choisie. Manal Drissi, femme portant plusieurs chapeaux professionnels, est native du Maroc et se positionne régulièrement sur divers enjeux féministes sur la place publique. Comme elle est connue du public, le RGFCA considérait qu’elle ferait un pont intéressant entre les intervenantes et le public.
«C’est une femme très politisée avec un bon côté humoristique. En plus, elle a vécu certaines discriminations en lien avec son vécu au niveau de l’immigration. On trouvait que c’était un excellent choix, donc on s’est essayé et ç’a fonctionné», ajoute Karine Drolet.
L’objectif du balado
Si l’objectif premier est de rejoindre la population et d’offrir plus de visibilité aux voix féministes dans la Chaudière-Appalaches, Karine Drolet est consciente qu’il arrive à point pour contrebalancer l’omniprésence de propos à tendance masculiniste dans les médias. Loin de vouloir offrir une plus grande tribune à certains discours problématiques, le balado a plutôt pour but de rassembler derrière une cause importante pour le regroupement.
«Lorsqu’on a réfléchi au projet, on l’a fait sur nos propres bases, pour qu’il y ait plus de voix féministes accessibles. Maintenant que le mouvement masculiniste a évolué au cours des derniers mois, je pense que ça vient faire un poids pour balancer le discours. Les enjeux féministes sont importants pour tout le monde et ils visent à créer une société plus égalitaire. C’est un projet très rassembleur», souligne la directrice générale du RGFCA.
Comme le RGFCA fait partie d’un projet régional pour l’égalité dont les centres de services scolaires de la région font partie, l’organisation compte partager son balado à ses différents partenaires. De ce fait, Karine Drolet encourage les centres de services scolaires à le diffuser dans les écoles pour offrir une voix inclusive et recherchée aux établissements scolaires.
«On encourage aussi les cégeps et les universités à le diffuser, mentionne-t-elle. Dans les écoles secondaires, au niveau de l’inclusion en général, on ressent que les jeunes sont beaucoup moins inclusifs. Il y a beaucoup de stéréotypes et de jugement qui reviennent. Je pense que ça peut vraiment être un outil d’éducation populaire.»
Un nouvel épisode du balado sortira à chaque semaine jusqu’en octobre prochain, pour un total de 18 épisodes, avec une pause de diffusion durant l’été. Les épisodes sont disponibles sur les différentes plateformes d’écoute en ligne.