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Conférence annuelle à la CCIGL

Lehouillier défend encore son changement de philosophie

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Gilles Lehouillier a présenté les nouvelles orientations de la Ville quant au développement et à la fiscalité municipale, devant les membres de la CCIGL. Photo : Érick Deschênes

14 févr. 2024 03:04

C’est devant près de 300 personnes que le maire de Lévis, Gilles Lehouillier, a livré sa traditionnelle conférence annuelle devant les membres de la Chambre de commerce et d’industrie du Grand Lévis (CCIGL), le 14 février au Centre des congrès de Lévis. Lors de sa présentation Ensemble, imaginons le Lévis de demain, le premier citoyen a défendu le plus récent budget adopté par son administration ainsi que son désir d’imposer de nouvelles redevances aux promoteurs immobiliers, impopulaires chez plusieurs représentants de la communauté d’affaires.

Dans la première partie de sa conférence, Gilles Lehouillier a rappelé que Lévis a connu une croissance extraordinaire au cours des dix dernières années. Il a alors notamment rappelé qu’avec ses quelque 156 000 habitants en 2023, sa ville a atteint un sommet que l’Institut de la statistique du Québec prévoyait que Lévis atteindrait seulement en 2046, lors d’une analyse en 2019.

Du même souffle, Gilles Lehouillier a souligné que Lévis avait une moyenne de construction de 1 500 nouvelles unités d’habitation par année entre 2015 et 2023, alors que la municipalité prévoyait l’apparition de 850 unités d’habitation par année dans son schéma d’aménagement en 2015.

Face à cette croissance, le maire de Lévis a une nouvelle fois réitéré, le 14 février, que le choix de son administration d’imposer une importante hausse de taxes en 2024 aux propriétaires lévisiens était le bon.

«Est-ce qu’on coupe dans les camps de jour? Ce qui provoquerait plusieurs problèmes pour les parents. Est-ce qu’on coupe dans le communautaire? Alors que les problèmes causés dans la population par l’inflation sont en augmentation. Le maintien des services est lié à notre orientation de poursuivre le développement de la ville. Vous ne pouvez pas couper dans les services tandis que vous accueillez des milliers de nouveaux citoyens chaque année. Quand la croissance dans une ville est à zéro, c’est facile de couper», a illustré M. Lehouillier.

 Les promoteurs devront faire leur part

 Plus tard au cours de sa présentation, le premier citoyen de Lévis a livré un nouveau plaidoyer pour que Lévis diversifie ses revenus au cours des prochaines années. Rappelant que la Ville obtient près de 90 % de ses revenus grâce à la taxe foncière, Gilles Lehouillier a tenu à rassurer les gens d’affaires présents lors de l’événement en indiquant que la Ville entendait poursuivre sa croissance, autant en ce qui a trait au résidentiel qu’aux secteurs commercial et industriel (secteur qui donnera la plus grande part des nouveaux revenus), au cours des prochaines années.

Balayant du revers de la main les critiques de l’opposition à l’hôtel de ville qui s’inquiète que Lévis n’a pas la capacité dans ses infrastructures pour poursuivre un développement effréné, le maire a annoncé qu’entre 2023 et 2025, Lévis prévoit notamment que plus de 6 000 nouvelles unités d’habitation seront construites. Du même souffle, il a ajouté que 23 000 nouvelles unités d’habitation pourraient être développées graduellement sur le territoire à moyen terme.

Toutefois, le maire a martelé que ce développement avait un coût. Gilles Lehouillier a, entre autres, souligné que Lévis investira environ 170 M$ pour la période 2024-2028 afin d’améliorer ses infrastructures en eau ainsi que ses stations de traitement des eaux usées.

Ainsi, pour assurer «une équité», le premier citoyen de Lévis estime qu’une redevance imposée aux promoteurs qui font de la densification et du redéveloppement dans la ville est nécessaire. Contrairement aux promoteurs qui créent des quartiers résidentiels et qui doivent payer l’ensemble des infrastructures qui sont ensuite remises à la municipalité, ces derniers ne paient actuellement que leur permis de construction pour que le projet profite des services municipaux, a imagé le maire.

«Si je n’investis pas les nouveaux revenus obtenus par la Ville dans la qualité de vie grâce au développement, il n’y aura plus d’acceptabilité sociale. Les citoyens qui sont déjà là se disent que c’est bien beau de nouvelles tours, mais qu’ils n’en profitent pas. On ne peut pas transférer uniquement aux citoyens les coûts liés au développement. Il faut trouver une voie de passage. […] Sinon, je crains qu’il n’y ait plus de tolérance de la population lévisienne envers le développement», a argué Gilles Lehouillier.

Notons finalement qu’à plusieurs reprises, le maire a tenu à préciser que la Ville n’avait pas encore pris une décision sur ce qui sera demandé aux promoteurs pour assurer cette équité. Gilles Lehouillier a promis qu’une consultation aura lieu avec les gens d’affaires afin que les mesures à prendre soient déterminées.


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