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Terrains vagues desservis

La surtaxe des terrains vagues fait des mécontents à Lévis

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Selon le maire de Lévis, Gilles Lehouillier, la taxation des terrains vagues desservis s’inscrit dans un processus d’équité entre les contribuables et les promoteurs. (Photo : Archives - Gilles Boutin)

26 mars 2024 01:40

Quelques mois seulement après l’adoption du règlement visant à doubler le taux de taxes imposé aux propriétaires de terrains vagues desservis à Lévis, plusieurs citoyens se sont plaints de leur situation lors du conseil municipal du 25 mars.

Rappelons que, lors de la séance ordinaire du conseil municipal du 22 janvier, l’administration Lehouillier avait adopté ce règlement quant à la taxation, la faisant passer à quatre fois le taux d’un lot régulier. Cette mesure permettra notamment à la Ville de Lévis de toucher des revenus de 11,5 M$.

Le maire de Lévis, Gilles Lehouillier, avait défendu ce règlement en mentionnant qu’il était question «d’équité entre les promoteurs et les contribuables» et que c’était une façon «d’accélérer la densification».

Témoignages de citoyens

Cependant, plusieurs citoyens, qui ne sont pas des promoteurs, font les frais de cette taxe. Ainsi, une dizaine d’entre eux se sont présentés tour à tour au micro lors du conseil municipal avec des documents et des photos pour questionner le maire à ce sujet et présenter leur situation.

«À côté de chez moi, j’ai un terrain vague desservi que j’essaie de vendre, mais je ne suis pas capable de le vendre puisqu’il y a un lampadaire de la ville au milieu du lot. La ville refuse de le déplacer et on ne peut pas construire d’entrée. Je ne veux pas fusionner le terrain, je veux le vendre. Je n’ai jamais eu de nouvelle de la ville», a d’abord mentionné la citoyenne de Breakeyville, Louisette Couillard.

«J’ai, à côté de chez moi, un terrain vague qui se trouve à être une forêt accidentée. Je suis maintenant rendu à 6 000 $ de taxes à payer pour ce terrain. J’ai l’impression que c’est comme si on décidait de notre façon de procéder dans nos vies. Ça ne me convient pas du tout. Je n’ai pas l’air d’un promoteur en tout cas», a indiqué Hélène Therrien, une résidente de Saint-Romuald.

«Je suis promoteur d’un projet immobilier, mais nous nous sommes fait refuser le droit de changement de zonage sur le terrain. Nous sommes prêts à adapter le projet, mais il faut une ouverture de la ville. Vous ne pouvez pas avoir le beurre et l’argent du beurre. On surtaxe pour construire, mais on ne permet pas de construire», a lancé Olivier Lessard, un promoteur qui veut construire des unités sur un terrain zoné commercial.

Le conseiller de Saint-Étienne, élu sous la bannière de Repensons Lévis, Serge Bonin, qui s’était d’ailleurs joint aux promoteurs qui dénonçaient la hausse de taxation en mentionnant que l’administration Lehouillier «étouffe le développement avec de nouvelles taxes» en janvier dernier, a de nouveau émis des doutes concernant cette mesure.

«En discutant avec l’administration, on se rend compte que ça donne un casse-tête assez complexe de fusionner un terrain et on ne sait pas si on va pouvoir le défusionner par la suite. C’est une loi qui a été mise en place pour accélérer le développement des villes. À Lévis on prévoit environ 850 portes chaque année, mais on en accorde en moyenne 1 500, alors je me demande si on a vraiment besoin d’accélérer le développement. Je questionne encore cette surtaxe», a expliqué Serge Bonin.

Le maire défend la taxe

Après les nombreuses interventions citoyennes, le maire de Lévis a ensuite rappelé qu’il s’agit d’un processus «équitable» pour la population.

«On ne peut pas discriminer avec cette taxation. On ne peut pas dire qu’on ne met pas la taxe à un tel type de propriétaire et qu’à un autre type on la met. La taxation doit porter sur un ensemble donné. Nous avons déjà indiqué aux promoteurs que nous allons aller chercher les sous qui nous reviennent. Peut-être que ça ne vous convient pas, mais collectivement, les citoyens vont comprendre que notre objectif est de refiler la facture à nos promoteurs, ce n’est pas aux citoyens de payer», a conclu Gilles Lehouillier.

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