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Sifflets de train

Lévis et le CN toujours loin d’une entente

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Le dossier d'abolition des sifflets de train à Charny pourrait voir des avancés prochainement. (Photo : Archives - Gilles Boutin)

27 mars 2024 02:37

Face à une bonne dizaine de citoyens présents lors de la séance ordinaire du conseil municipal du 25 mars pour réclamer, de plus belle, l’abolition des sifflets de train à Charny, le maire de Lévis, Gilles Lehouillier, a affirmé être encore loin d’une entente avec le Canadien National (CN).

Depuis la fin des années 1990, les sifflets de train irritent les citoyens de Charny. L’abolition de ceux-ci est un dossier qui traine depuis 2013, alors qu’à la suite de demandes citoyennes, l’administration Lehouillier s’était penchée sur le dossier afin d’atténuer ou d’abolir l’usage des sifflets de train en plein cœur de Charny.

À la suite du dépôt de deux pétitions, en 2014 et en 2020, la Ville de Lévis avait entamé, en novembre 2020, des démarches pour que les trains du CN cessent de siffler lors de leurs passages sur quatre traverses de ce quartier, situées sur les avenues des Églises et des Générations, le chemin de Charny et la rue de la Traverse.

S’inspirer de Sherbrooke

Maintenant, en 2024, avec le dossier bloqué, de nombreux citoyens ont pris la parole lors de la dernière séance du conseil municipal de la Ville de Lévis pour interroger le maire à ce sujet.

«Pour avoir concerté personnellement des maires et des directeurs généraux de plus de 20 villes, de Rimouski à Montréal, le problème des sifflets de train a été réglé entre un an et demi et trois ans de leur côté. Lors de l’élaboration de votre stratégie et tout au long du cheminement de ce dossier, depuis 2013, avez-vous discuté avec les autres municipalités?», a d’abord lancé le résident de Charny, Alain Bilodeau.

«Est-ce que le conseil municipal pourrait considérer la participation active du comité de citoyens à l’arrêt des sifflets de train lors des prochaines rencontres comme il se fait à Sherbrooke et dans d’autres villes», a ensuite questionné un autre résident de Charny, ce à quoi le maire a répondu par l’affirmative.

Un dossier bloqué

«L’exemple de Sherbrooke, on le suit de très près. C’est certain que leur réalité n’est pas la même que la nôtre parce que chaque secteur a ses problèmes particuliers. Par contre, nous sommes en contact avec Sherbrooke et nous pensons même faire front commun avec eux pour infléchir l’action», a répondu le maire de Lévis, Gilles Lehouillier.

Cependant, ce qui a créé l’impasse dans le dossier, ce sont «les trop grandes demandes du CN», selon le maire. Ce dernier s’est d’ailleurs dit «exaspéré» de cette situation. En effet, Lévis se dit prêt à offrir environ 2,5 M$, alors que le CN attend environ 6 M$.

«On sait ce qu’on a à faire, on sait les mesures de mitigation et on a consulté notre population. Par contre, c’est comme si le CN nous demandait de payer la modernisation de leur équipement en plus. Il n’existe aucun organisme de médiation et l’office national des transports refuse de se mêler à ça parce que c’est la Loi sur la sécurité ferroviaire qui s’y applique. On fait quoi nous quand on est dans un dilemme comme cela? De plus, à Charny, il y a le plus gros centre de transferts ferroviaire de tout l’est du Canada», a indiqué Gilles Lehouillier, qui a aussi mentionné que la Ville a également entrepris des démarches avec la Santé publique de Chaudière-Appalaches.

Une lueur d’espoir?

Puis, le maire de Lévis a ajouté qu’il lancera un ultimatum au Canadien National prochainement et que cette approche représente «un espoir possible».

«Dès la prochaine assemblée publique, nous avons demandé d’adopter une résolution pour demander une rencontre ultime avec le CN, c’est la seule façon d’y arriver. Aussi, à compter du 15 avril, il se pourrait qu’on ait, de la part des gouvernements, un nouveau programme d’aide des passages à niveau. Si le programme voit le jour, on pourrait obtenir des subventions pour la réalisation de nos travaux. On nous a aussi indiqué que nous aurions l’appui du bureau de Martine Biron si l’on dépose un projet. Nous pourrions donc avoir une aide financière de l’ordre de 50 % de Transports Canada et 37 % du provincial, alors ça commence à être intéressant», a conclu Gilles Lehouillier.

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