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Rencontre de la CCIGL

Pierre Fitzgibbon veut du changement en innovation et en production

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Photo : Xavier Nicole

25 avr. 2024 06:04

Le ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie et ministre responsable du Développement économique régional, Pierre Fitzgibbon, était l’invité du dernier rendez-vous politique de l’année de la Chambre de commerces et d’industrie du Grand Lévis (CCIGL), le 25 avril. Il a notamment abordé les retards du Québec en innovation, l’électrification des transports et le projet des terres de Rabaska.

Un changement de mentalité s’impose

Le ministre a d’abord abordé la situation de l’innovation au Québec, où «un changement de mentalité s’impose» selon lui.

«Côté économique, nous sommes encore sous-productifs au Québec. Mon patron est obnubilé par l’écart de richesse avec l’Ontario et avec raison. En cinq ans, nous avons amélioré notre sort puisque cet écart est passé de 16 % à 13 %, mais on en a beaucoup à faire encore. Nous n’avons pas encore le réflexe d’innovation ici. On doit inculquer au Québec une culture d’innovation et promouvoir les start-ups. Nous n’avons pas de start-ups! Il faut favoriser l’échec plutôt que le pénaliser», a indiqué Pierre Fitzgibbon.

Dans un même ordre d’idée, ce dernier a aussi noté «un changement de mentalité nécessaire en ce qui a trait à l’énergie nucléaire et à la transition énergétique».

Effectivement, selon lui, «les Québécois ne sont pas ouverts au nucléaire pour différentes raisons comme la fermeture de Gentilly-2, qui a eu lieu dans un contexte où le Québec avait de grands surplus d’électricité».

Il a cependant mentionné qu’il n’y a jamais eu de discussions à savoir si le nucléaire est mieux que ce qu’il était. Même s’il doute d’un éventuel lancement de programme nucléaire, il soutient «que ce type d’énergie sera présent pour la décarbonation».  

L’électrification des autobus scolaires

Par ailleurs, lors de la période de questions du public, une représentante de la Fédération des transporteurs par autobus (FTA) a questionné le ministre quant aux difficultés d’approvisionnement et d’efficacité des autobus électriques.

Concrètement, cette dernière a rappelé que l’objectif d’électrification de la flotte d’autobus scolaire au Québec est de 65 % pour 2030, alors qu’actuellement, seulement 1 000 des 8 000 véhicules le sont.

«Ces véhicules sont dans la cour du fabricant, faute d’approvisionnement, ou dans la cour de nos membres, parce qu’on a des difficultés à être efficaces sur les parcours scolaires. Vous comprendrez qu’il risque d’y avoir des bris de services en électrification. J’ai plus de 104 entreprises de transport scolaire qui ont été vendues depuis trois ans, faute de support», a détaillé Chantale Dugas, directrice générale adjointe de la FTA.

En réponse à la question, Pierre Fitzgibbon a indiqué l’ouverture du gouvernement Legault à revoir les cibles initiales.

«Effectivement, il est clair que nous allons avoir un choix à faire même s’il y a eu du progrès. Nous avons rehaussé les subventions pour les transporteurs, mais il y a un niveau que nous ne dépasserons pas. Conséquemment, la question est “Est-ce que nous allons trop vite?” et c’est une question très valable. Je préfère retarder l’adoption des véhicules électriques plutôt que de subventionner si nos cibles sont trop ambitieuses», a répondu Pierre Fitzgibbon, qui a aussi affirmé qu’une rencontre avec le ministre de l’Éducation et député de Lévis, Bernard Drainville, le ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, Benoit Charrette, et la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, est déjà à l’horaire.

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Ensuite, il a été question de la diminution du taux d’achat local au Québec et ce qui devra être fait pour rehausser ce taux.

«À cause de l’inflation, il y a moins d’intérêt pour l’achat local. Par contre, si on a un gros développement industriel, ça va favoriser l’achat local et tout ça naturellement. On doit aussi montrer l’exemple et inculquer chez les gens que le prix n’est pas si important. Peut-être que c’est plus cher, mais le service peut compenser pour ce prix plus élevé», a avoué le principal intéressé.

Puis, ce dernier a aussi pris un moment pour glisser un mot sur le récent achat des terres de Rabaska par le gouvernement du Québec et ce qui en sera fait.

À la question «Qu’est-ce que nous faisons avec ça?», le ministre répond qu’il faut une thématique industrielle, mais qu’il ne faut pas «accepter la première idée de projet».

«J’ai aimé l’approche du ministre. Nous sommes d’accord sur le fait qu’il ne faut pas faire n’importe quoi. Ce n’est pas un parc industriel banal, il va falloir aller chercher des créneaux d’excellence. J’étais très content aussi de l’entendre dire qu’il va certainement y avoir un volet pour la construction navale sur le site», a conclu le maire de Lévis, Gilles Lehouillier.

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