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Arénas lévisiens

Deuxième glace à l’Aréna de Lévis : une nécessité ?

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Selon la Ville de Lévis, un manque à gagner de 3 500 heures de glace sur le territoire lévisien est enregistré. - Photo : Archives - Xavier Nicole

13 août 2024 09:54

Après un second refus dans le cadre du Programme d’aide financière aux infrastructures récréatives, sportives et de plein (PAFIRSPA) du gouvernement du Québec en juillet dernier pour l’ajout d’une deuxième glace à l’Aréna de Lévis, le Journal a effectué une demande d’accès à l’information à la Ville de Lévis afin d’obtenir plus de détails quant à l’utilisation des glaces lévisiennes. Ainsi, ce sont les chiffres des saisons 2022-2023, 2023-2024 et celle à venir, 2024-2025, qui ont été fournis par la Ville. On y constate en moyenne plus de 2 800 heures de glace non utilisées par année.

En effet, si on décortique les chiffres de la saison 2022-2023, ce sont 4,75 heures non utilisées sur les 477,5 heures disponibles à l’Aréna André-Lacroix qui ont été enregistrées (nombre d’heures réduit en raison des travaux sur la dalle de béton), 648 heures sur 4 223 heures à l’Aréna de Lévis, 513,25 heures sur 3 719,75 heures au vieil aréna de Saint-Romuald, 982,92 heures sur 3 994 heures à l’Aquaréna Léo-Paul-Bédard et 579,62 heures sur 3 773,75 heures à l’Aréna BSR. Ce qui équivaut à un total de 2 728,54 heures non utilisées cette saison-là.

Pour la saison 2023-2024, on parle de 490,83 heures inoccupées sur 3 674,75 heures à l’Aréna André-Lacroix, 626,42 heures sur 4 174,75 heures à l’Aréna de Lévis, 299,33 heures sur la baisse marquée d’heures disponibles de 2 300 heures au vieil aréna de Saint-Romuald, 896 heures sur 3 915,25 heures à l’Aquaréna Léo-Paul-Bédard et 647,17 heures sur 3 729,25 heures à l’Aréna BSR, pour un total de 2 957,75 heures non utilisées sur le territoire.

Enfin, pour la saison à venir, 2024-2025, la municipalité prévoit que 472,75 heures seront inutilisées sur 3 754,25 heures à l’Aréna André-Lacroix, 589,25 heures sur 4 217,75 heures à l’Aréna de Lévis, 212,5 heures sur 2 398 heures au vieil aréna de Saint-Romuald, 900,92 heures sur 3 940 heures à l’Aquaréna Léo-Paul-Bédard ainsi que  595,17 heures sur 3 749,25 heures à l’Aréna BSR, équivalant à un total d’heures disponibles de 2 770,59 heures sur les glaces lévisiennes.

Notons également que le nombre d’heures allouées au Complexe 2 glaces Honco de Saint-Romuald est demeuré stable à 3 679 heures depuis 2022. Du côté, du Centre Bruno-Verret, ce sont 3 000 heures pour 2022-2023 et 3 060 heures pour 2023-2024 et 2024-2025 chacun qui ont été allouées à la Ville.

Ajoutons que 60 heures ont été achetées lors de la saison 2023-2024 au Centre de glace de Québec pour le patinage de longue piste.

Entre 2023-2024 et la saison à venir, on constate une augmentation de la demande de 187,16 heures de glace.

Un réel besoin, répond la Ville

Malgré ces données, la Ville de Lévis estime qu’on peut attribuer ces heures inoccupées à l’entretien des arénas et des glaces. Selon les communications de la municipalité, on justifie ce nombre d’heures disponibles par le resurfaçage des glaces, le nettoyage des chambres des joueurs et l’entretien général de la bâtisse. Également, des heures sont allouées pour le repos de la glace et les périodes de décongélation nécessaires au bon fonctionnement de l’infrastructure.

«Au moment de la finalité du projet (dans le cadre du PAFIRSPA), les besoins en heures de glace avaient déjà excédé l’offre, dans les trois grands volets de pratique, c’est-à-dire, les besoins des organismes et associations sportives, les besoins des écoles, programmes scolaires et sports-études ainsi que les autres besoins en attente et les besoins en pratique libre», mentionne la Ville dans un échange de courriels avec le Journal.

Selon ce que rapporte la municipalité, les associations sportives doivent au total en moyenne louer des glaces à l’extérieur de Lévis pour combler 1 250 heures d’activités avec un manque à gagner de 550 heures par rapport à leurs vrais besoins.

«Dû à cette pénurie, l’ensemble des associations de sports de glace achète, depuis les cinq dernières années, pour environ 250 000 $ d’heures de glace à l’extérieur de la Ville de Lévis», partage la direction des communications de la Ville.

Au niveau des organisations scolaires, ce sont 700 heures manquantes avec lesquelles elles doivent jongler chaque année tandis que pour les autres besoins en attente et la pratique libre, la municipalité calcule un manque à gagner de 1 000 heures de glace.

«L’offre actuelle d’heures de glace, par manque d’infrastructure, nous place malheureusement dans une position où certains groupes se voient réduire leurs heures, et d’autres groupes se retrouvent complètement exclus et pour lesquels les sports de glace sont tout simplement inaccessibles. (Notamment), le hockey-luge ne fait pour l’instant pas partie de l’offre de la Ville par manque d’installation adaptée pour les parasportifs. Le hockey féminin au collégial se retrouve sans aucune possibilité d’avoir une équipe par manque de temps de glace.»

«En somme, le déficit global est de 3 500 heures, déficit qui est en augmentation en raison de la forte croissance de la population», martèle la municipalité.

Un projet jugé «pertinent»

Malgré ce nombre d’heures disponibles, le ministère de l’Éducation a indiqué au Journal dans un échange de courriels que «le projet a bien répondu aux critères d’évaluation», mais que «dans le contexte, bien que le projet réponde aux critères d’évaluation et a été jugé pertinent, l’enveloppe disponible n’a pas permis de le soutenir».

Rappelons que la Ville de Lévis demandait une aide financière de 20 M$ dans le cadre du PAFIRSPA alors que le ministère avait une enveloppe qui s’élevait à 300 M$. Selon ce que rapporte le ministère, c’est la priorisation des projets d’importance qui a joué en la défaveur de la Ville puisque les demandes reçues dans le cadre du programme totalisaient 2,7 G$ à travers la province. Également, le gouvernement ne s’est pas penché sur l’utilité d’un tel projet en termes de nombre d’heures actuellement disponibles sur le territoire.

«De nombreuses demandes de grande qualité ont été déposées pour des projets d’envergure similaire à ce projet et un nombre restreint d’entre elles ont pu être retenues, explique-t-on. Le ministère évalue les projets en fonction des arguments soulevés par les demandeurs, aucune analyse supplémentaire permettant de quantifier le nombre d’heures de glaces non utilisées n’a été effectuée.»

Consultez l'article La réalité des heures de glace vue par les organisations.

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