«Il n’y a pas de panique en la demeure, dans le sens que nos plans d’action ont déjà été déposés au ministère de l’Environnement qui est bien au fait de ce qu’on entend faire dans les prochaines années et jusqu’à maintenant, il estime que notre plan est très proactif […] Pour le moment, il y a certaines zones de la ville où il faut carrément arrêter l’évolution parce que la cadence est trop élevée», a expliqué le premier citoyen.
Alors que la municipalité croyait que les nouvelles constructions allaient réduire au cours de l’année 2024, c’est plutôt une année record en termes de nouvelles unités d’habitation qui a été enregistrée, avec l’octroi de permis représentant près de 3 200 unités de logement.
Ce sont les secteurs Saint-Nicolas et Desjardins qui seront les plus touchés. Selon ce que rapporte la Ville, les projections théoriques issues des données 2019 de l’Institut de la statistique du Québec estimaient que Lévis atteindrait 156 000 citoyens en 2046, cette cible a été atteinte l’an dernier.
«On ne peut pas en ajouter sur le tas pour le moment parce qu’on est à la limite de ce qu’il peut être fait. Quelles mesures allons-nous prendre? On y travaille avec l’ensemble des directions, et ce, depuis 2021, rassure le maire de Lévis. Le développement va quand même se poursuivre à un rythme suffisamment intéressant pour les prochaines années, mais nous allons intervenir à ce niveau.»
Prochainement, des recommandations seront effectuées auprès du conseil municipal et plusieurs actions ainsi que mesures sont en cours ou à venir.
Traitement des eaux usées
Si la municipalité mentionne que c’est en raison de la capacité de ses infrastructures de traitement des eaux usées qu’elle doit ralentir son développement, elle assure que les citoyens ne connaîtront aucun impact à ce niveau. C’est plutôt le souci d’atteindre les cibles du ministère de l’Environnement et de s’y conformer à l’usine de traitement des eaux usées que Lévis entamera ce ralentissement.
«Ce qu’il faut savoir, c’est qu’il n’y aura pas d’impact sur le citoyen. On ne parle pas d’aqueduc, il faut vraiment évacuer la question de l’eau potable, elle n’est pas concernée par ces enjeux-là. C’est vraiment que le traitement des eaux usées», a conclu Dominic Deslauriers, directeur général de la Ville de Lévis.
L’opposition accuse une «perte de contrôle»
En réaction à cette mise au point, le parti d’opposition à l’Hôtel de Ville, Repensons Lévis, croit que cette situation découle d’une «mauvaise planification du développement en permettant un terrain de jeu sans trop de limites aux promoteurs».
«Comment pouvons-nous mentionner avec fierté que nous ‘‘pulvérisons’’ les prévisions démographiques estimées pour l’an 2046? Le schéma d’aménagement était pourtant clair, la Ville planifiait 850 nouvelles portes par an, et non 3 200, a soutenu par voie de communiqué Serge Bonin, conseiller du district Saint-Étienne et chef de Repensons Lévis. À court et moyen terme, la Ville devra investir des centaines de millions de dollars pour combler ce retard et moderniser nos infrastructures. Ce retard nous coûtera beaucoup plus cher collectivement. Inévitablement, cela se traduira par une pression supplémentaire sur la dette de la Ville et le compte de taxes.»
Selon l’opposition, la qualité de vie des citoyens est déjà impactée par ce développement, notamment en raison des temps de déplacement et de la congestion majeure sur le territoire lévisien ainsi que des tours de logements à proximité de quartiers résidentiels.