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Dossier sur la maltraitance

Un portrait difficile à dresser

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Photo : Eberhard Grossgasteiger - Unsplash

16 avr. 2024 05:00

Alors que pour certains types de violence ou de maltraitance, il est plus facile d’obtenir des statistiques par région, la maltraitance envers les aînés reste étudiée à l’échelle du Québec. Dans la province, ce sont près de 6 % des personnes aînées vivant à domicile qui ont déclaré avoir vécu au moins un type de maltraitance au cours des 12 derniers mois en 2019, selon l’Institut de la statistique du Québec.

«De façon générale, il y a des études qui sont faites au Québec [qui montrent] qu’en moyenne, 6 à 8 % de la population [aînée vit de la maltraitance]. Mais ça, c’est la pointe de l’iceberg. Les gens ne le voient pas nécessairement que c’est de la maltraitance», souligne Mélanie Pinault, directrice générale de l’Association québécoise de défense des droits des personnes retraitées et préretraitées (AQDR), section Lévis-Rive-Sud.

Organisme ayant pour mission la prévention, la promotion et la défense collective des droits des retraités et préretraités, l’AQDR fait de l’éducation populaire, de la mobilisation, de l’action politique non partisane, des concertations et tient un groupe expert-conseil qui réunit des intervenants de tout milieu qui luttent contre la maltraitance.

«On ne peut pas enrayer la maltraitance, on peut essayer de dénouer des choses. Le but c’est surtout de réduire les méfaits et ne pas en créer d’autres en essayant d’intervenir. Il faut regarder la situation de maltraitance, oui pour la personne victime, mais aussi pour la personne maltraitante. On n’a pas de pourcentage, mais ce n’est pas tout intentionnel, il y a des situations multifactorielles», ajoute Mélanie Pinault.

La maltraitance touche d’ailleurs deux axes : la violence et la négligence. Le deuxième est plus sournois et difficile à identifier pour plusieurs aînés, souligne Mélanie Pinault. La maltraitance intervenant aussi souvent dans une relation de dépendance où la personne aînée a besoin de son proche aidant, il peut être difficile d’intervenir de peur de perdre la personne de confiance.

En plus de la maltraitance envers les aînés qui sont à domicile, Mélanie Pinault souligne «qu’on ne commence qu’à mettre au grand jour la maltraitance organisationnelle». soit dans les institutions de soins ou les résidences.

 Du soutien à Lévis

L’AQDR est une ressource qui peut être utilisée pour comprendre ou recevoir des conseils sur une situation. L’organisme peut être une porte d’entrée vers d’autres services où les aînés touchés peuvent être redirigés.

Le Centre intégré de services sociaux de la Chaudière-Appalaches (CISSS-CA) est aussi un acteur présent sur le terrain. Ce dernier possède, entre autres, une politique de lutte contre la maltraitance envers une personne aînée et toute autre personne majeure en situation de vulnérabilité, une procédure de gestion des situations de maltraitance, des formations obligatoires, des outils de repérage et participe à la concertation avec l’AQDR et d’autres organismes communautaires de Lévis.

Le CISSS-CA souligne qu’ «une des clés pour lutter contre la maltraitance réside dans la concertation et l’intervention interdisciplinaire».

D’autres ressources sont présentes à Lévis pour venir en aide aux personnes en situation de vulnérabilité ou au proche aidant. Le Service pour les proches aidants de Lévis-Saint-Lambert, La Rescousse, les différents services d’entraide n’en sont que quelques exemples. Le 211 est aussi une ligne qui permet d’obtenir les bonnes ressources.

Si vous ou un proche vivez une situation ou avez des questions sur la maltraitance, la Ligne aide maltraitance adultes Aînés (LAMAA) est une ligne téléphonique d’écoute, de référence et d’accompagnement qu’il est possible de joindre au 1 888 489-2287.

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