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Cinéma québécois : oui, mais pour tous svp

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20 févr. 2014 12:34

Le propriétaire des cinémas Lido à Lévis et des Chutes à Saint-Nicolas, Sylvain Gilbert, endosse à 100 % les propos tenus par le président de l'Association des propriétaires de cinéma du Québec (APCQ), Vincent Guzzo, à l'émission Tout le monde en parle.

Par Cynthia St-Hilaire
cynthiasthilaire@journaldelevis.com

«Il y a un tollé qui est soulevé pour dire que lespropriétaires de cinéma ne veulent pas jouer de films québécois. C'estcomplètement faux. Guzzo le premier n'a jamais refusé un film québécois», lanceSylvain Gilbert.

M. Guzzo, propriétaire de 10 complexes de cinéma, a profitéde la tribune qui lui était offerte pour inviter les créateurs québécois àrevenir à des formules gagnantes. «On avait une recette gagnante sans avoir dephotocopie : Bon Cop Bad Cop, Séraphin, Starbuck, la Grande Séduction (…)Si on veut garder notre cinéma, il faudrait peut être retourner en arrière etregarder ce que le monde voulait voir et arrêter d'essayer d'éduquer etd'obliger les cinéphiles à aimer ce que l'on fait.»

Dans son plaidoyer, Vincent Guzzo a reproché aux cinéastesquébécois de favoriser leurs intérêts au détriment de ceux du grand public. «Jene trouve pas ça correct que celui que l'on finance pour faire son film seretourne et dise moi je m'en fous du public, moi je fais mon art pour moi. Çac'est de l'arrogance de jeunesse.» Le président de l'APCQ a aussi reproché auxcréateurs d'avoir un faible pour la dépression depuis quelques années. « Toutd'un coup, y'en a un qui a pogné un bogue de dépression (…)»

Celui qui est dans le monde du cinéma à Lévis depuis 40 ansest bien d'accord «Absolument, il y en a qui font des films pour eux,lance-t-il. La SODEC veut juste financer des films qui vont à l'Excentris(cinéma montréalais qui présente des films de répertoire).»

M. Gilbert insiste sur le fait qu'il n'a rien contre lecinéma de répertoire. D'ailleurs, à compter du 26 février, un film de répertoire sera présenté dans cescinémas une fois par mois. Plusieurs tentatives du genre ont eu lieu sans grandsuccès dans le passé. L'homme d'affaires tente le coup à nouveau pour répondreà la demande de quelques clients. Il est toutefois conscient que le cinéclubn'attirera pas autant que «Robocop pour lequel on refuse des clients non-stop.»

Une question de business

Le propriétaire des cinémas de Lévis ne le cache pas, sonrôle est de faire du commerce d'abord et avant tout. «Les opérations coûtenttellement cher, alors il faut que ça marche.» Ce dernier peut toutefois comptersur les doigts d'une main, les films québécois qui lui ont permis de faire del'argent au cours des deux dernières années.

En 2013, Louis Cyr, Gabrielle et Il était une fois les boyssont des productions québécoises pour lesquelles M. Gilbert a enregistré un bonnombre d'admissions. Le film Diego Star, réalisé par le Lévisien FrédérickPelletier a toutefois été une déception. «Je lui ai rendu service parce quec'est un producteur de Lévis. Le film a rapporté 1000 $ en 2 semaines.»

Sylvain Gilbert a aussi donné un coup de pouce auréalisateur et acteur Samuel Thivierge en présentant son film La fille duMartin. L'homme d'affaires a voulu encourager ce créateur de Saint-Félicien quin'a touché aucune subvention de la SODEC pour tourner son film. « Nous avonsmême organisé une première, mais il y a eu une tempête ce soir-là. Je l'ai jouédeux semaines, on est arrivé kif kif. Je n'ai pas fait d'argent.»

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