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Clément Gravel

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Clément Gravel, alias Papy, avec sa toile Prédateur Humain, qui lui a été inspirée des guerres et des conflits qui touchent le monde actuellement. Photo : Catherine D'Amours

03 mai 2024 07:11

À l’aube d’atteindre ses 100 ans en septembre prochain, le peintre lévisien Clément Gravel, alias Papy, continue de se lever en pleine nuit pour peindre les idées qui le submergent. Voici le parcours de celui qui s’est remis d’un important deuil par la pratique de l’art.

Originaire de Chicoutimi, Clément Gravel a toujours été un amoureux de la forêt. Dès ses quatre ans, il a commencé à la découvrir et à l’apprivoiser. «Je suis un forestier bohème. Je suis allée en foresterie pour essayer de comprendre la forêt», raconte Clément Gravel.

Ce dernier a travaillé, entre autres, au Service de recherche au ministère des Terres et Forêts. «La forêt, je la connaissais. J’ai représenté le gouvernement à l’ONU. Dans toutes les grandes périodes périssement des érablières, etc.», souligne Clément Gravel. Ce dernier a aussi enseigné au niveau universitaire en foresterie.

Malgré son expérience, Clément Gravel n’a jamais complété ses études en génie forestier: il en a toutefois réalisé plus de la moitié à l'Université Laval. Il a tout de même tenté sa chance par le passé afin d’être reconnu dans l’Ordre des ingénieurs forestiers du Québec.

En 1986, il reçoit un extrait du procès-verbal d’une réunion du comité d’examinateurs de l’Ordre des ingénieurs forestiers du Québec quant à sa demande de reconnaissance. Alors que «la secrétaire du comité d’examinateurs lui a aussitôt répondu qu’il n’était pas éligible puisqu’il ne détenait pas de diplôme universitaire en sciences forestières», M. Gravel avait joint à sa cause plusieurs personnes qui ont pu témoigner de ses connaissances et de son expérience en «pédologie, écologie, sylviculture, pathologie et aménagement».

À ce moment, M. Gravel était déjà âgé de 61 ans et avait accumulé 40 ans de carrière. Grâce aux personnes qui ont poussé pour faire reconnaître M. Gravel, ce dernier a donc reçu la recommandation du comité qu’on lui délivre «un permis d’exercice de la profession d’ingénieur forestier».

En 2020, il a aussi reçu, en reconnaissance des années qu’il a consacrées à la profession d’ingénieur forestier, une ordonnance de membre à vie de l’Ordre des ingénieurs forestiers du Québec.

 Inspiré par l’art

Ayant commencé à peindre à l’âge de 91 ans, ce dernier a pris les pinceaux alors que sa femme était en fin de vie à l’hôpital. Depuis ce jour, il n’a cessé de peindre et compte désormais à son actif plus de 500 tableaux. Chez lui, ses œuvres recouvrent les murs, le sol et chaque tablette disponible. Les arbres de sa cour sont aussi ornés de ses peintures, mêlant son amour des arbres à celui de l’art.

Sous son nom d’artiste, Papy, ce dernier est guidé par son inspiration qui lui arrive très souvent en pleine nuit. Il descend alors dans son sous-sol pour peindre les pensées qui envahissent son esprit. «Mes mains sont dictées par ma pensée.»

Alors que la peinture s’est imbriquée dans sa vie dans une période de deuil qu’il a vécu en peignant, Papy souhaite continuer de promouvoir l’art et la mise en action chez les personnes âgées.

«Je peins pour inspirer les autres personnes âgées. Ça a toujours été mon but. Mes expositions ont toujours été faites dans ce but-là», ajoute l’artiste.

Parmi les expositions que Clément Gravel a réalisées, il a exposé au Musée national des beaux-arts du Québec en 2022-2023 dans le cadre d’une série sur le potentiel thérapeutique de l’art. Bien qu’il ait souvent exposé ses œuvres, Clément Gravel est catégorique : ses œuvres ne sont pas à vendre. Il en a donné à plusieurs personnes, membres de sa famille ainsi qu’au profit de causes.

Alors que son centième anniversaire approche, Clément Gravel continue de peindre et de promouvoir l’activité et l’action pour vivre jusqu’au bout.

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