Par Serge Lamontagne - La Voix du Sud - Collaboration spéciale
Celui qui est à l’emploi des Résidences adaptées de Bellechasse, à Sainte-Claire, est un adepte des défis sportifs et cherchait un moyen de venir en aide à l’Albatros qui forme des accompagnants en soins palliatifs œuvrant dans le Grand-Lévis, mais également dans les secteurs de Pintendre, Saint-Henri et Saint-Anselme, où plusieurs bénévoles sont aussi à l’œuvre.
Lui-même a suivi la formation de 36 heures offerte aux bénévoles souhaitant accompagner des personnes en fin de vie ou atteintes de maladies dégénératives.
Cette expédition, qui aura lieu au plus tard en octobre, n’est pas la première pour Marc Gaulin qui a, notamment, atteint le camp de base de l’Everest, en 2003, en compagnie de personnes en fauteuil roulant, avant de monter le Kilimandjaro en 2005. Il a aussi grimpé des volcans en Équateur pour le compte de Leucan, en plus de prendre part à des expéditions en Russie, au Maroc et en Inde où il souhaitait franchir le cap des 6 000 mètres d’altitude, ce qu’il n’a pu réaliser pour des raisons de santé à ce moment.
«Cela m’a toujours resté dans la tête, de franchir ce cap est symbolique pour moi. Le camp de base de l’Everest est à 5 400 mètres d’altitude et le plus près est le Kilimandjaro avec ses 5 985 mètres. Il n’y avait que la cordillère des Andes ou l’Himalaya pour me permettre d’atteindre cet objectif. La Bolivie était l’endroit tout désigné pour moi en raison de sa proximité, d’où l’idée de grimper le Sajama et ses 6 542 mètres», indique M. Gaulin en précisant que le défi sera grand pour lui puisqu’il s’agira d’une randonnée en haute altitude et que la dernière section se fera de nuit sur une surface glaciaire, ce qui nécessitera bien sûr un habillement en conséquence, l’utilisation de crampons et une bonne gestion de ses énergies.
Qu’est-ce qu’Albatros Lévis ?
Résidente de Saint-Anselme et présidente du conseil d’administration d’Albatros Lévis, Louise Lessard souligne que la formation offerte aux bénévoles de l’organisme est dispensée par le Mouvement l’Albatros de Trois-Rivières, maison-mère de la fédération des Albatros qui comprend 14 organismes en province, dont ceux de Québec, Lévis et Thetford Mines.
L’organisme lévisien, qui fêtera ses 35 ans en 2025 et dont le siège social est situé à la Résidence Cœur-de-Marie de Charny, a d’ailleurs offert cette formation aux bénévoles d’Accueil-Sérénité Bellechasse, à leur demande, au début du mois de mai.
«Les services que nous offrons le sont en fonction des demandes émanant des familles ayant un proche dans cette condition. Cela permet par le fait même d’offrir du répit pour la personne proche aidante. Nos bénévoles accompagnent la personne, peu importe son milieu de vie, que ce soit à son domicile, en RPA, en CHSLD ou même à l’unité des soins palliatifs de l’Hôtel-Dieu de Lévis», précise-t-elle.
«On ne charge jamais de frais pour nos services, mais on récolte des dons et récemment, on a reçu des sommes du Programme de soutien aux organismes communautaires et de la Fondation Saputo. On vient d’embaucher une directrice générale et une adjointe administrative, qui sont en poste depuis l’automne dernier. Auparavant, les opérations étaient menées uniquement par des bénévoles», ajoute-t-elle.
Marc Gaulin souligne qu’avant de suivre sa formation, il n’avait jamais entendu parler de l’organisme avant l’an dernier où il voyait des chroniques dans le Journal de Lévis. «Personne ne veut entendre parler de la mort. Ce n’est pas un sujet qui est attirant. C’est en discutant avec l’ancienne présidente qui m’a dit que je pouvais suivre la formation si je le voulais et que ça ne m’engageait à rien par la suite, qu’il n’y avait aucune obligation. C’est une formation en développement personnel qui est enrichie, avec 12 modules», partage-t-il en ajoutant que dans cette démarche, il faut être serein avec soi-même, «car si on est dans une période bouleversée de notre vie, ce n’est pas le bon temps pour suivre la formation».
Un dollar du mètre
En prévision de son départ pour la Bolivie, Marc Gaulin a lancé une campagne de financement au profit d’Albatros Lévis. Il souhaite amasser, à tout le moins, l’équivalent des 6 542 mètres du Sajama, soit 6 542 $.
«Si c’est plus, ce sera tant mieux», indiquait-il en mentionnant que tous les fonds amassés seront remis à l’Albatros et qu’il assumera personnellement l’ensemble des dépenses associées à son périple, y compris son billet d’avion et l’embauche du guide qui va l’accompagner sur place.
Pour l’aider dans son objectif de 6 542 $, M. Gaulin vend des chandelles d’eau au coût de 20 $ et les gens peuvent faire un don se rendant sur la plateforme Zeffy que l’organisme utilise déjà pour recevoir des dons. Des reçus pour fins d’impôt seront offerts pour tous les dons supérieurs à 20 $. On peut y accéder via la page Facebook de l’organisme.