L’organisation avait identifié quatre grandes priorités d’intervention en 2024, soit l’accès aux services de santé, l’accès au logement, la sécurité alimentaire et le transport. Ils seront encore d’actualité en 2025, a soutenu l’une des représentantes du GRAP de  Lotbinière et directrice générale du Centre-Femmes de Lotbinière, Martine Turgeon.

Le GRAP est un regroupement de partenaires qui travaillent ensemble pour faire avancer certains dossiers. Par exemple, l’automne dernier, ils ont fait une offensive de sensibilisation auprès des élus et des médias pour mettre en lumière les difficultés d’accès aux services de santé dans la région.

Mme Turgeon note que les organismes communautaires qui viennent en aide à la population subissent également les contrecoups liés au climat social et économique actuel.

«Nous n’avons pas nécessairement accès à plus de financement. Nous sommes aussi touchés par la pénurie de main-d’œuvre et le roulement de personnel. Les salaires ne croissent pas en fonction de l’inflation et les subventions n’augmentent pas de façon faramineuse», a rappelé Mme Turgeon.

Les organisations doivent poursuivre leur mission dans un contexte où les problématiques vécues par les clientèles se complexifient, mais sans avoir un financement à la hauteur de ces nouveaux besoins.

Incertitude économique

L’assermentation prochaine du président des États-Unis, Donald Trump (20 janvier), amène avec elle son lot d’inquiétudes économiques, ajoute Martine Turgeon. Jusqu’à présent, ce dernier persiste et signe sur l’imposition de tarifs douaniers de 25 % sur la marchandise en provenance du Canada. Si cette menace se concrétise, «il y aura des impacts sur les entreprises d’ici. Si elles exportent moins, il y aura peut-être des mises à pied. C’est quand même inquiétant», évalue Mme Turgeon.

Combiné aux effets de l’inflation, cela pourrait ajouter une pression supplémentaire sur les organisations communautaires de la région qui pourraient être sollicitées davantage.

La roue tourne

Malgré un portrait peu encourageant, Martine Turgeon note des avancées sur plusieurs enjeux qui sont sur leur radar. «Il y a quand même du mouvement dans la région. Dans le transport, il y a un comité en place et la volonté de faire bouger les choses. Toutefois, ça prend du financement», explique la représentante du GRAP de Lotbinière.

Le service de l’Express vers Sainte-Foy est bien établi et répond à un besoin. Cependant, celui à l’intérieur du territoire doit encore être développé.

Quant à l’accès au logement, Mme Turgeon note que la grande fusion des organismes municipaux d’habitation (OMH) aura sans doute un impact dans l’accès au logement abordable. Actuellement, il y en a deux dans la MRC de Lotbinière, soit celui du Nord de Lotbinière et celui du Sud de Lotbinière. Cette nouvelle organisation englobera des OMH des secteurs de la Beauce, de Frontenac et de Lotbinière. «Il y aura une autre structure, c’est en changement et peut-être que cette ressource pourra développer plus de logements sociaux ou aura plus d’ampleur.»

Cependant, Martine Turgeon estime que cela prendra du temps avant que cette nouvelle entité soit pleinement fonctionnelle et que pour le moment il est difficile d’évaluer si les effets seront positifs ou négatifs.