Par l’Agence Science-Presse (www.sciencepresse.qc.ca)[1]
Au terme d’une synthèse d’études étalées sur 30 ans et couvrant 628 espèces, une équipe de chercheurs de plusieurs pays conclut qu’une telle analyse de la «diversité génétique» permet d’identifier les actions qui seraient les plus efficaces — ou les plus ciblées — pour ralentir cette perte de biodiversité.
Leur constat rejoint pourtant les estimations inquiétantes publiées dans d’autres études ces dernières années : entre 1985 et 2019, écrivent-ils, pas moins des deux tiers des espèces analysées — animales et végétales, terrestres ou marines — étaient en déclin. Les auteurs insistent toutefois sur le fait qu’on peut démontrer que, dans certaines régions, des efforts de conservation ont permis d’arrêter ce déclin et dans certains cas, l’inverser. Et on ne parle pas seulement ici d’arrêter le déclin en ce qui concerne le nombre d’individus au sein d’une population, mais aussi la diversité génétique.
C’est que le décodage du génome d’un grand nombre de représentants d’une espèce permet assez vite de se faire une idée de la diversité : dans les cas extrêmes, cette diversité génétique est très faible, ce qui signifie que l’espèce est à risque de disparaître s’il n’y a pas suffisamment d’individus capables de s’adapter à un changement dans l’environnement — comme un virus. En conséquence, les «actions» que cible cette étude sont celles qui permettent avant toute chose d’accroître la diversité génétique d’une population.
Par exemple, ce que les biologistes appellent la translocation : cela consiste à déplacer un animal d’un groupe à un autre, précisément dans le but d’accroître la diversité génétique de ce groupe. Ou le contrôle des populations, qui peut conduire à retirer un individu d’un groupe, ou à contrôler la présence des prédateurs ou des pathogènes, pour accroître les chances de survie du reste du groupe. Et la restauration de certains habitats, méthode plus traditionnelle, mais qu’il serait désormais possible de cibler là où on a pu associer la perte d’un habitat à la perte de diversité génétique.
Parmi les études englobées dans cette méta-analyse, parue le 29 janvier dans la revue Nature, certaines mentionnent le succès de la translocation de renards arctiques de Suède et de poulets des prairies des États-Unis.
[1] Lien vers l’article original : https://www.sciencepresse.qc.ca/actualite/2025/02/06/genetique-arme-contre-pertes-biodiversite.