Bonjour M. le premier ministre,
Je m’appelle Florence Lemieux, j’ai 14 ans et je fais partie du programme Sports-Études, en gymnastique. Je suis dans ce programme depuis ma quatrième année du primaire. Depuis ce temps, je vais à l’école chaque avant-midi et pratique la gymnastique tous les après-midis pour un total de plus de 23 heures par semaine. La gymnastique, un sport individuel, est une passion que plusieurs jeunes filles et garçons pratiquent. Mes entraînements me permettent de continuer d’être motivée à réussir mes études et d’évoluer en tant que gymnaste.
Je comprends très bien votre décision d’avoir confiné la population, en mars dernier, considérant la pandémie. Suite à cette annonce, je me suis entraînée rigoureusement à la maison et espérant que tout ça ne dure pas trop longtemps. Toutefois, de ne plus pratiquer ce sport du jour au lendemain, alors que plusieurs gymnastes comme moi et tant d’autres avaient l’habitude d’en faire à tous les jours ou presque, est extrêmement difficile physiquement et moralement. Depuis les dernières semaines, je me sens triste. De s’entraîner dans le gymnase avec nos amis(es) et nos entraîneurs(es), c’est très motivant puisqu’ils nous aident à garder le sourire et la motivation. C’est comme une grande famille.
Étant donné de la situation, je m’éloigne aussi de plus en plus des objectifs de gymnastique que je m’étais fixée pour cette année et pour l’année prochaine. La gymnastique est un sport qui demande énormément de travail et de persévérance afin de réussir de nouveaux mouvements. Ça me rend triste de savoir que j’étais si proche d’atteindre mes objectifs et que maintenant, je m’éloigne de plus en plus de mes rêves. Avec les mesures qui se prolongent en ce qui concerne les sports, mon anxiété augmente et ma motivation diminue.
Au cours des derniers jours, vous avez déconfiné certaines choses : mon petit frère et ma petite sœur sont retournés à l’école, plusieurs ont repris le travail et certains sports individuels extérieurs ont pu reprendre. Avec tout le respect que je vous dois, je ne crois toutefois pas que ces sports sont les plus pratiqués par les enfants et adolescents. Je comprends que vous vouliez protéger la population, mais je vous entends régulièrement dire à la télévision que les enfants et les adolescents ne sont pas à risque. C’est alors difficile pour moi de comprendre. C’est difficile pour moi de garder la motivation.
Je suis convaincue que des mesures d’hygiène peuvent être mises en place, par exemple l’utilisation de désinfectant à chaque appareil et que mon entraîneure porte un masque lorsqu’elle doit s’approcher de moi, tout comme les enseignants avec les élèves. Aussi, il est possible de diminuer le nombre de personnes dans le gymnase lors des entraînements.
Je crois que protéger la population c’est aussi protéger la santé mentale des athlètes.
Merci de votre compréhension!
Florence Lemieux