mercredi 1 mai 2024
Votre Journal. Votre allié local.

Politique > Actualités

Un débat électoral pour les étudiants du Cégep de Lévis

Les + lus

Photos : Alexandre Bellemare

20 sept. 2022 06:10

C’est dans le cadre des Mardis des sciences humaines que le Cégep de Lévis a invité les candidats des cinq principaux partis en lice à l’élection provinciale de la région à venir présenter aux étudiants leurs idées et projets, le 20 septembre dernier. Martine Biron, candidate de la Coalition avenir Québec (CAQ) dans Chutes-de-la-Chaudière, Valérie Cayouette-Guilloteau, candidate de Québec solidaire (QS) dans Lévis, Mario Fortier, candidat du Parti conservateur du Québec (PCQ) dans les Chutes-de-la-Chaudière, Richard Garon, candidat du Parti libéral du Québec (PLQ) dans Lévis, ainsi que Pierre-Gilles Morel, candidat du Parti québécois (PQ) dans Lévis, ont débattu sur les thèmes de l’environnement, l’éducation, l’économie, la santé, du transport et de la participation électorale.

D’entrée de jeu, les candidats ont présenté les idées de leur parti sur la question de l’environnement.

«On veut devenir la batterie verte de l’Amérique du Nord. Comment on va y arriver? Avec notre hydroélectricité. Nous avons cette ressource extraordinaire au Québec pour remplacer tranquillement les hydrocarbures. Nous avons des cibles réalistes en accord avec les accords internationaux», a indiqué Martine Biron, avant d’attaquer Québec solidaire sur ses cibles de réduction de GES qu’elle juge «irréalistes» et ses «taxes orange».

«Notre chiffre de 55 % (pour la réduction des GES), c’est le chiffre du GIEC. Nous n’avons pas le choix, c’est la décennie de la dernière chance. 2030, c’est votre avenir à vous, […] 2030, c’est deux mandats de la CAQ. C’est assez, il faut agir!», a répliqué Valérie Cayouette-Guilloteau, devant un public conquis aux idées de sa formation politique.

De leur côté, le PLQ et le PQ ont souligné qu’ils souhaitent réduire la production de GES de 45 %. Pour sa part, Mario Fortier a rappelé que son parti désire exploiter les hydrocarbures afin d’acquérir une autonomie énergétique, tout en électrifiant le transport et investir dans les transports en commun.

À propos du sujet de l’éducation, Richard Garon a souligné que le PLQ désire baser ses décisions sur la vision des experts afin de développer des programmes spécifiques pour les cégeps en région. Il souhaite investir dans les infrastructures des cégeps qui en ont grandement besoin et bonifier le programme de bourses Perspective Québec.

Pour la candidate solidaire, elle militera pour un système d’éducation «gratuit, universel et accessible pour tous» et veut corriger l’«injustice» en rémunérant tous les stages étudiants.

Chez le péquiste, c’est sur l’accessibilité aux CPE dans les universités, la création de 5 000 nouvelles places pour des logements étudiants et l’importance de la loi 101 dans les cégeps que son parti souhaite se pencher.

La CAQ désire investir dans l’économie du savoir tandis que le PCQ veut revoir le programme de prêts et bourses pour retirer les pénalités imposées aux étudiants travailleurs. Le candidat conservateur en a profité pour lancer un message aux étudiants présents.

«Depuis quelques années, vous avez été mis à mal dans une certaine mesure. Pourtant, vous êtes une génération qui était très peu à risque. Vous avez été drillés socialement, vous avez manqué des bals de finissant, vous avez souffert d’isolement. Nous, on veut protéger les plus vulnérables, oui, mais on veut aussi vous laisser vivre votre vie», a-t-il argué.

Sur le sujet de l’économie, les représentants lévisiens des partis ont tous mis de l’avant leurs différentes propositions concernant les impôts. La représentante de la CAQ a souligné l’importance de son «bouclier contre l’inflation», le plafonnement de 3 % de l’augmentation des tarifs gouvernementaux, la baisse d’impôt générale de 1 % et souhaite offrir des bourses de 1 500 $ aux étudiants de certains programmes où la main-d’œuvre est un plus rare.

Mario Fortier a indiqué que le PCQ désire faire passer le revenu minimum sans imposition de 15 000 $ à 20 000 $ par année et retirer les taxes provinciales lors de l’achat de véhicule usagé tandis que la candidate solidaire veut retirer les taxes québécoises sur les produits essentiels et rendre la contraception gratuite. Quant à lui, Richard Garon souhaite retirer la TVQ sur les produits de première nécessité et rendre les produits d’hygiène féminine gratuits sur les campus.

Pour Pierre-Gilles Morel, c’est plutôt l’augmentation du salaire minimum qu’il propose. «On sait que la plupart d’entre vous (les étudiants) travaillent au salaire minimum et vous ne restez pas tous chez vos parents. Vous devez étudier en même temps que travailler. On pense que d’augmenter le salaire minimum à 18 $ de l’heure d’ici trois ans permettrait de vous aider le plus possible dans la conciliation travail-études», a proposé Pierre-Gilles Morel.

Santé, transport et participation électorale

Sur les enjeux du système de santé, Mme Cayouette-Guilloteau et M. Garon ont mis de l’avant l’importance de la santé mentale. Pour le représentant du PLQ, l’implantation graduelle d’une couverture universelle des soins de santé, incluant la santé mentale, est nécessaire.

«La santé mentale est un enjeu qui me touche particulièrement comme ancien militaire. Plusieurs de mes amis souffrent (de problèmes de santé mentale), […] l’anxiété est un phénomène courant, on a besoin de cette couverture universelle», a-t-il soutenu.

Également pour Québec solaire et le Parti québécois, la revalorisation des CLSC est de mise pour un meilleur réseau de la santé. Pour Martine Biron, la solution est en partie dans le projet de guichet unique en santé qui permettra de rediriger les patients vers le bon professionnel de la santé en fonction de leur problématique.

M. Fortier propose de changer complètement le système en place en y intégrant plus de privé, il juge qu’«il est temps de changer de bateau».

En transport, c’est le transport en commun qui a été la vedette de cette partie du débat. Les candidats présents se sont entendus que l’offre de service en transport en commun à Lévis mérite d’être améliorée.

Pour le conservateur, la solution passe par un projet pilote pour les gens de Lévis et Québec qui offrirait la gratuité dans le transport en commun afin d’augmenter sa part modale. Chez la solidaire, le tout passe par la réparation de la flotte de navires à la traverse Québec-Lévis et des ponts déjà existants ainsi qu’un projet de SRB entre la Rive-Sud et la Rive-Nord.

La caquiste a exposé les projets déjà entamés comme le projet de voies réservées sur le boulevard Guillaume-Couture et la transformation de la route 116 en boulevard urbain afin qu’elle soit plus sécuritaire. Une «Passe climat» donnant accès à tous les transports en commun de la province de 1 $ par jour et le projet de train léger entre Québec et Lévis ont été les propositions avancées par le péquiste. Aux yeux du libéral, la gratuité dans les transports en commun pour les clientèles étudiante et aînée ainsi que l’amélioration de l’offre des autobus, de la traverse et du futur tramway font partie des solutions.

Finalement, tous les candidats ont invité les étudiants à exercer leur droit de vote à l’élection du 3 octobre prochain. Valérie Cayouette-Guilloteau a souligné l’importance que les jeunes sortent «enfin voter» puisqu’ils représentent le tiers de l’électorat.

Les + lus