Le paradoxe ici vient du fait que son principal avantage ait finalement été la cause de son échec.

J’aborde ce paradoxe puisqu’il semble qu’il pourrait s’appliquer à un désir de grandeur qu’a la Ville de Lévis actuellement. Bien que nous puissions reconnaître l’expertise et l’expérience de sa grande équipe dans une grande Ville, il semble qu’un désir de grandeur fasse oublier la base de ce qui anime le désir de prolonger le règne, soit mettre «Le citoyen au cœur des préoccupations» et voir grand avec «Une grande équipe, une grande ville».

Les coudées franches

C’est armé d’une équipe expérimentée et ayant les coudées franches qu’on lance des projets ici et là avec un désir de grandeur. La densification à grands pas, quitte à vexer un peu au passage. Il y a d'ailleurs quelques regroupements citoyens çà et là démontrant une certaine grogne et un désir de se faire entendre.

Avoir des idées de grandeur, c’est certes une qualité importante pour Icare voulant atteindre les sommets. Difficile de reprocher cela à un maire ayant un peu d’ambition. Par contre, quand les ambitions empiètent sur la qualité de vie et la sécurité de nos proches, ça devient un peu embêtant!

D’abord, comme simple citoyen, on s’adresse à une dame devant nous représenter, mais elle aussi a des idées de grandeur. Le simple citoyen comprendra rapidement que nous, les conseillers (ères), on gouverne pour eux qui ne sauraient que faire de grandes ailes comme les nôtres. Qu’ils écoutent et regardent nos projets, car après tout ils font partie de ce qui deviendra «une grande Ville avec une grande équipe» grâce à nous les conseillers (ères).

Mais si on revient à la base…

 Le site du ministère des Affaires municipales et de l’Habitation nous parle du rôle du conseil municipal et spécifiquement du rôle des élus. Attardons-nous un peu sur un passage déterminant sur le rôle du conseiller(ère).

En plus d’assister aux assemblées du conseil et d’y faire valoir les intérêts des citoyens de la municipalité, les conseillères et conseillers peuvent :
- éclairer le conseil sur des sujets particuliers;

- participer à des commissions ou à des comités.

Les conseillères et les conseillers doivent voter à chaque proposition débattue lors des assemblées du conseil, sauf s’ils sont en situation de conflit d’intérêts…

J’aborde ce passage puisqu’il nous est difficile d’avaler le fait que malgré que nous ayons voulu depuis longtemps comprendre et nous impliquer, on nous a bien tenus à l’écart de ces idées de grandeur, nous qui ne comprendrions certainement pas!

Et si nous aussi, nous avions des idées de grandeur?

Comme citoyen, on a aussi des possibilités de faire valoir nos droits. Le premier et probablement le plus important est celui de participer à la vie communautaire et de faire valoir nos opinions de façon civilisée et selon les règles. Cela peut même mener certains à envisager un rôle dans un parti politique pour ne plus être figurant, mais acteur de ce qui se passe dans notre milieu de vie.

Ce n’est pourtant pas donné à tous de vouloir participer à la vie politique et bien que nous puissions respecter une grande équipe, il peut être parfois opportun de lui rappeler qu’elle gouverne d’abord et avant pour des gens comme nous qui ne sommes pas rémunérés pour siéger au conseil.

Un retour là où tout devait débuter

 Avec tout le respect que nous puissions avoir pour vous, il est important de vous signaler ouvertement qu’on ne s’est jamais senti écouté, voire compris, lors de cette séance d’information du 15 avril dernier. L'essence même du paradoxe évoqué précédemment s'applique peut-être là sous nos yeux et bien qu’avec une équipe d’expérience, les victoires et les prouesses les conduisent souvent à des excès qui les entrainent tout droit à leur perte…..Simplement parce qu’on a oublié que «le citoyen est au cœur des préoccupations».

Mais est-il vraiment trop tard ?

Il y a un vieil adage qui dit qu’il n’est jamais trop tard! Particulièrement pour une grande équipe ayant de grands moyens. On ne doute pas que vous puissiez avoir les droits. La question est aussi de savoir quand l’exercice de ces droits se met à brimer ceux des autres. On ne peut prétendre qu’on ne peut pas quand on a les coudées franches et qu’on vote même les règles du jeu! Si on veut mettre «le citoyen au cœur des préoccupations» la première règle est de se présenter pour écouter et de faire preuve d’ouverture.

Donnons-nous une seconde chance de voir si on peut avoir des idées de grandeur ensemble en ayant un souci d’uniformité et surtout de sécurité pour nos familles. Nous, représentants du comité des citoyens, sommes disposés à revoir avec vous nos inquiétudes, mais avons besoin de sentir de l’écoute et une ouverture à réaliser avec nous pour que nous ne soyons pas que des citoyens qui n’ont rien compris, mais bien des citoyens ayant collaboré.

Signé par Francis Carrier, représentant le comité citoyen, représentant du collectif, et les 445 autres signataires de la pétition portant sur le développement du secteur de la rue de l'Aquifère, à Saint-Nicolas.