Alors qu’il était en bonne santé, Jacques Boutin a commencé à ressentir une douleur au niveau des dents et un mal de tête grandissant. En l’espace d’une fin de semaine, son état a commencé à s’aggraver, ce qui a mené la famille Boutin à aller consulter un médecin à l’urgence de l’Hôtel-Dieu de Lévis, lieu de travail de Jacques Boutin où il œuvre comme serrurier et ébéniste.
«Le sentiment qui nous habite c’est l’impuissance. On sait qu’il n’y a rien qu’on peut faire. Il faut faire confiance aux médecins. En organisant une course comme ça, moi, ça m’a aidé à cheminer là-dedans parce qu’on se raccroche aux aspects sur lesquels on a du contrôle», souligne Rosaly Boutin, une des quatre filles de Jacques Boutin.
Son épouse et ses quatre filles ont été présentes pour supporter le Lévisien dès le début.
Nouvelle reçue comme une «claque derrière la tête», le saut dans l’inconnu provoqué par la maladie fait peur à la famille Boutin. De son côté, Jacques Boutin a vécu les étapes qu’il a traversées d’une manière bien à lui, créant des parallèles avec la mission spatiale Apollo 13.
«C’est comme si on m’annonçait que je partais en mission. Ça n’a pas été long qu’ils sont arrivés avec la date de l’opération. Pour moi, c’était le compte à rebours», raconte Jacques Boutin.
Après son opération, le Lévisien a réussi à reprendre des forces rapidement. Il a eu la chance de ne perdre aucune capacité, ni au niveau de sa mémoire ni physique.
L’importance de la forme physique
Maintenant âgé de 60 ans, c’est à l’âge de 52 ans que Jacques Boutin s’est mis à la course à pied. Accompagné par ses filles, il a développé une passion pour ce sport qui l’a mené à compléter plusieurs défis, dont des marathons, un ultramarathon ainsi qu’une randonnée de 303 km sur le long de la côte de Terre-Neuve.
«Les médecins me l’ont dit, ce qui m’aide à passer au travers (de ce que je vis présentement), c’est ma forme physique. Tu commences à perdre de la masse musculaire, il t’en reste encore, ce qui fait que tu peux recommencer à marcher beaucoup plus rapidement», ajoute Jacques Boutin.
Dès sa sortie de l’hôpital, ce dernier n’a pas perdu de temps pour se remettre à marcher, y allant sur de petites distances, en passant par l’ajout de petit pas de course jusqu’au 19 octobre où il a couru 10 km.
«On ramasse des sous pour les prochains. Je veux vraiment aider les autres. Il faut que ça ait une portée. Il faut bouger, il ne faut pas rester assis. Bouge à ton rythme, ne bouge pas pour te blesser. La musculation va se faire petit à petit. Il faut que ce soit un loisir, un plaisir, sans savoir que tu mets ça dans ton petit baluchon et la journée où tu en auras besoin, ce sera là», continue Jacque Boutin.
Pour sa course du 19 octobre, le sportif y est allé un morceau à la fois, et prendra le temps de se reposer pour reprendre ses forces. Le combat contre le cancer n’est pas fini pour le Lévisien qui devra subir prochainement un traitement de chimiothérapie. Mais, jusqu’à maintenant, les médecins sont positifs quant à l’évolution du traitement.
La famille Boutin s’était fixé l’objectif de départ d’amasser 1 000 $. Grâce à la course, celui-ci a toutefois été dépassé depuis longtemps, plus de 10 000 $ ayant déjà été amassés pour la recherche en neurochirurgie.
Il est possible de contribuer à l’activité de financement de la famille Boutin jusqu’au 1er décembre via le bit.ly/courir_ pour_la_neurochirurgie.