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Effectifs policiers

Un manque à gagner au SPVL, déplore la FPL

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Photo : Archives - Gilles Boutin

16 janv. 2025 05:35

Depuis les fusions municipales de 2002 qui ont créé la Ville de Lévis telle qu’on la connaît aujourd’hui, les planchers d’effectifs dans les différents départements du Service de police de la Ville de Lévis (SPVL) n’ont à peu près pas changé à ce jour, a indiqué la Fraternité des policiers et policières de Lévis (FPL) au Journal. Un manque d’effectifs est décrié depuis de nombreuses années par le syndicat des policiers lévisiens et la guerre en cours entre des bandes criminalisées sur le territoire amplifie cette situation.

Le président de la FPL, Sébastien Douville, souligne que c’est «une situation que nous avons dénoncée maintes et maintes fois depuis les 15 dernières années. Au SPVL, nous avons l’un des plus bas taux d’effectifs policiers par 1 000 habitants en province. Ce problème se fait d’autant plus sentir dans le contexte où la ville se développe à vitesse grand V».

Celui-ci déplore également que «ces problèmes deviennent évidemment plus criants lorsque l’on vit des situations comme celles qui sont vécues actuellement dans le cadre du conflit armé entre les gangs (guerre des stupéfiants). Malheureusement, il devient alors encore plus difficile de livrer le service auquel le citoyen est en droit de s’attendre».

Selon les derniers chiffres de Statistique Canada, qui datent de 2023, le SPVL comptait 156 policiers parmi ses rangs. De son côté, Sébastien Douville indique que ce sont 150 policiers syndiqués, environ 14 policiers-cadres et une vingtaine de policiers temporaires qui sont présentement à l’emploi du SPVL.

Ce nombre n’a pas énormément grandi depuis 2006. À l’époque, le SPVL comptait sur 137 policiers pour une population de 131 498 personnes. En 2023, la population lévisienne se chiffrait à 154 775 personnes permettant ainsi un effectif de 180 policiers au sein du SPVL, toutefois la réalité se trouvait en deçà de ce nombre avec les 156 répertoriés par Statistique Canada.

Rappelons que l’effectif autorisé des corps de police municipaux est le nombre de policiers autorisé par l’autorité municipale compétente, c’est-à-dire la Ville de Lévis dans le cas du SPVL, sur la base des effectifs minimaux prévus dans les plans d’organisation policière approuvés par le ministère de la Sécurité publique.

Si l’on compare avec une ville de taille similaire à Lévis, comme Saguenay, cette dernière comptait 149 946 habitants et son service de police employait 189 policiers, en 2023.

Notons que les corps de police municipaux de villes similaires en termes de population à Lévis, soit Sherbrooke, Saguenay et Trois-Rivières, avaient tous le même nombre de policiers en fonction que l’effectif autorisé par l’autorité municipale compétente, selon les chiffres les plus récents de Statistique Canada.

La FPL continue donc de demander au directeur du SPVL de trouver des solutions pour remédier au problème de manque d’effectifs.

«Je n’ai pas tous les outils que notre directeur a en sa possession comme le nombre d’appels, le temps de déplacement et tout ça. C’est pour ça que je pense que c’est la personne qui a tout ce qu’il faut pour régler ces problèmes-là à partir du moment où il connaît les problèmes», a ajouté Sébastien Douville en entrevue avec le Journal.

Pour l’instant, le président du syndicat des policiers ne croit pas qu’un bris de service pourrait avoir lieu, malgré la problématique. «Pour le moment, je ne sens pas ça. Est-ce qu’éventuellement cela pourrait arriver dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, dans un contexte où nos jeunes quittent? La question peut se poser. À court terme, je n’ai pas de crainte de bris de service», ajoute-t-il.

Taux de criminalité plus bas

Sébastien Douville tient à mettre en garde ceux qui pensent que comme le taux de criminalité à Lévis est plus bas que dans certaines autres villes, le besoin en nombre de policiers n’est pas criant.

«Le genre de réponse qu’on entend des fois, c’est que le taux de criminalité n’est pas si élevé que ça. Ce que je réponds tout le temps, malheureusement, ça fait drôle à dire, mais c’est la police qui criminalise les gens. Une ville qui n’aurait aucun policier aurait un taux de criminalité à zéro, ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas de criminalité. Il n’y aurait simplement pas de dossiers qui seraient rédigés et amenés au procureur de la couronne. Moins qu’il y a de policiers dans une ville, moins qu’il y a d’enquêtes qui se font et plus le taux de criminalité est bas. C’est conséquent», conclut Sébastien Douville.

Réactions

De son côté, la direction du SPVL n’a pas souhaité répondre aux questions du Journal, soulignant qu’elle se préparait à faire une sortie prochainement.

Interpellé également par le Journal, le cabinet du maire de Lévis, Gilles Lehouillier, ne s’est pas prononcé à ce sujet, notamment en raison des négociations entre la Ville et la FPL, qui sont toujours en cours pour le renouvellement de la convention collective des policiers.

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