Sur le mur où se tient désormais la fresque, auparavant, il était écrit en grandes lettres «Commission scolaire des Navigateurs» alors qu’il s’agit du Centre de services scolaire des Navigateurs (CSSDN). À la direction de l’ESLE depuis quatre ans, Sonia Bédard avait déjà en tête de faire faire une fresque dans l’école depuis deux ans.
C’est au vu de l’offre de la Table régionale en agression sexuelle de la Chaudière-Appalaches d’un projet de fresque dans un établissement sur le territoire lévisien qu’elle a pu concrétiser son ambition. Le thème du consentement prévu par le regroupement était également important pour Sonia Bédard.
«En même temps que nous commencions ce projet et que la fresque n’était pas encore faite, le duo des présidents d’école, entre autres Rosalie, avait demandé une rencontre avec moi pour venir me parler de comment c’était préoccupant chez les jeunes, le consentement», ajoute la directrice.
C’est avec l’artiste montréalaise Emmeline que le projet a été mis sur pied. Celle-ci est allée à la rencontre des élèves en option arts plastiques de l’école secondaire afin de comprendre les symboles qui pour eux représentent le consentement à partir du concept de consentement libre, enthousiaste et éclairé. L’artiste est ensuite repartie avec les dessins des élèves pour intégrer leur vision à la murale.
Ce sont six jours qui ont été nécessaires à Emmeline afin de réaliser son œuvre sur le mur qui se situe dans la cage d’escalier devant l’auditorium de l’ESLE, un endroit très passant selon les dires de la directrice de l’école alors que l’auditorium est également utilisé par plusieurs autres organisations de Lévis et visité par la population.
De la sensibilisation à faire
En plus de la murale, des formations en classe et de l’information sont déjà offertes aux élèves. Sonia Bédard aimerait toutefois en faire plus.
«De grosses murales comme ça font de la prévention, mais il faut s’assurer que lorsque l’on parle de ce sujet-là, il y a des ressources appropriées parce que ça fait jaser et ça peut faire ressortir des dévoilements ou des personnes qui se rendent compte que leur consentement n’était pas tout le temps complet. D’avoir cette deuxième vague de préventions et d’avoir accès à des services est important», souligne Véronique Larouche, intervenante jeunesse du Centre d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS) Rive-Sud.
«En parlant un peu plus avec les autres élèves et en entendant les rumeurs, on voit qu’on ne sait pas nécessairement vers où aller et pourtant on a plein de ressources à l’école, on a plein de personnes qui sont capables de nous aider. C’est juste que les élèves ne sont pas nécessairement au courant», souligne Rosalie, une des deux élèves présidentes de l’ESLE.
Elle suggère notamment de faire de l’affichage dans divers endroits comme dans les salles de bain afin de faire connaître les ressources disponibles aux élèves de manière plus discrète.
«Il y a plein de mouvements partout dans le monde. À l’école, on entend des choses et des fois on n’est pas certain de ce qu’est le consentement ou si quelque chose était correct ou non», ajoute-t-elle pour expliquer le besoin des adolescents.
Une plaque explicative de la murale sera ajoutée près de celle-ci afin de la faire perdurer dans le temps et de permettre à tous de comprendre les éléments qui la composent.