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Comptoir alimentaire le Grenier

24 % plus de demandes d’aide alimentaire au Grenier en 2024

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Photo : Archives

11 déc. 2024 05:32

Alors que l’Indice de prix à la consommation (IPC) a augmenté de 2 % d’une année à l’autre en octobre dernier, selon Statistique Canada, on observait une augmentation de la population qui peine à bien se nourrir en raison des augmentations du coût de la vie. Pour le Comptoir alimentaire le Grenier, la situation ne semble pas être sur le point de se rétablir.

Pour l’année 2024, le Comptoir alimentaire le Grenier a noté une augmentation considérable de sa demande en aide alimentaire. Ce sont 24 % de personnes supplémentaires à l’année précédente qui ont fait une demande de services au comptoir.

«La problématique qu’on vit est que les dons de Moisson Québec, au niveau des donateurs et de la nourriture, ont baissé un peu. Nous n’avons pas plus de dons, mais nous sommes obligés de compenser par des achats pour être capables de permettre aux usagers d’avoir la même quantité de nourriture qu’ils ont habituellement. C’est une réalité qui se reflète partout sur le territoire de Lévis», explique Stéphane Clavet, directeur général du Comptoir alimentaire le Grenier.

L’objectif du comptoir alimentaire est de compenser pour la diversité des produits, qui n’y est plus, afin d’offrir un panier d’épicerie varié à la population. Pour pouvoir profiter des services qu’offre le Grenier, les usagers doivent démontrer qu’ils en ont vraiment besoin. À partir d’une rencontre et de l’évaluation de leur dossier, une fréquence de dons est établie avec l’organisme.

«Ce qu’on ne veut surtout pas, c’est de commencer à diminuer les dons que l’on donne aux usagers. Tant que nous allons être capables de le faire, on va offrir aux usagers la même quantité pour qu’ils puissent se nourrir convenablement durant une semaine. Nous avons plus d’achats à faire, donc ça amène plus de dépenses. Nous avons des donateurs fidèles, mais nous avons eu de la pression avec l’immigration importante. Ces gens-là, on ne les laissera pas repartir le ventre vide. Personne ne repart le ventre vide au Grenier», ajoute le directeur.

Depuis l’agrandissement de ses locaux, il y a trois ans, l’organisme lévisien peut desservir jusqu’à deux fois plus de personnes qu’avant. Lors des périodes de fort achalandage, l’organisation doit parfois bloquer ses services durant une heure pour desservir les gens déjà à l’intérieur puisque les locaux sont pleins. Contrairement aux années précédentes, le Grenier observe plus souvent une file qui se forme à l’extérieur de ses portes.

«Nous avons eu beaucoup de pression sur le service à la clientèle. Des journées, nous avions 90 dossiers à traiter en une journée et la salle d’attente était pleine. Ce sont des moments que l’on a vécu qui amenaient beaucoup de pression de desservir tous ces gens-là. L’immigration y joue un rôle, mais aussi nous avons des gens qui travaillent et qui viennent chercher de l’aide alimentaire», confie Stéphane Clavet.

Actuellement, au Grenier, 28 % de la clientèle desservie est en situation d’emploi. 12 % des usagers sont en invalidité, 9 % des retraités, 24 % sont des gens bénéficiaires de l’aide sociale ou sans possibilité de retour sur le marché du travail et 14 % sont des gens sans revenus. La catégorie d’âge de personnes qui viennent le plus chercher de l’aide alimentaire est la tranche 31 à 44 ans.

«Ce qu’on voit chez nos usagers, ça peut être des gens avec une famille qui ont une maison, une voiture et qui vont travailler, mais un des conjoints perd son emploi ou il lui arrive une situation particulière, une maladie ou quoi que ce soit, ça fait en sorte qu’ils viennent chercher de l’aide alimentaire. Aussi, ceux qui sont en logement avec l’augmentation du coût des logements et de la nourriture. C’est le nerf de la guerre, c’est une augmentation considérable.»

Stéphane Clavet se dit «conscient qu’il n’éradiquera pas l’aide alimentaire», mais son objectif est de mettre sur pied des projets et de prendre des initiatives pour venir en aide à ceux qui sont touchés par la crise actuelle.

«Nous avons des projets aussi avec d’autres organismes comme de pouvoir préparer des boîtes-repas pour les itinérants. Nous faisons aussi des dîners communautaires pour briser l’isolement. Les gens pensent que la pauvreté est juste monétaire. La pauvreté, c’est au niveau social aussi, au niveau des contacts et de l’estime de soi. Il y a tellement de pauvreté qui existe sous diverses formes que le dîner communautaire vient combler un besoin de simplement pouvoir partager et échanger avec des gens», conclut le directeur général.

Plus tôt cette année, le Grenier a lancé la plateforme Dorimène 3.0, une application mobile qui permet d’éviter le gaspillage alimentaire au sein des organismes communautaires lévisiens. L’initiative regroupe 13 organismes communautaires de la région afin qu’ils puissent se partager leurs excédents alimentaires pour que ceux-ci soient redistribués plutôt que d’être gaspillés.

Pour ceux qui souhaitent s’impliquer, il est toujours possible de réaliser du bénévolat auprès de l’organisme le Grenier ou de faire un don en denrées alimentaires. Il est également possible de faire un don monétaire directement à l’organisme.

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