Par Éric Gourde - La Voix du Sud
Si la construction d’un bâtiment d'accueil et de services au sommet, de même que celle de micro chalets ludiques et de chalets rustiques en montagne est déjà en cours, la station touristique prévoit plusieurs nouveautés au cours des prochaines années, dont la conception et la construction d’une piscine-plage familiale en 2026, des jeux d'eau et un terrain de volley-ball de plage, en plus d’une offre de vélo de montagne, pour ne nommer que celles-là.
Pour Pierre-Yves Charest, propriétaire de la Station touristique Massif du Sud, l’annonce marque une étape significative du plan de développement sur lequel son équipe travaille depuis l'acquisition de la station il y a deux ans. «L’objectif est de devenir une montagne quatre saisons. Devenir estival aussi nous permettra de créer un engouement, de voir davantage de gens s’installer dans le secteur et faire vivre l’économie de la région en général. Avoir des activités intérieures et davantage d’employés à temps plein seront aussi des atouts.»
Pour supporter l’initiative, le gouvernement du Québec a annoncé un appui financier de près de 9 M$ pour bonifier et diversifier l'offre touristique à la station touristique et qui permettra son ouverture à l'année. L'aide financière se compose d'une somme de 5 M$ accordée par le ministère du Tourisme et d'une somme de 3,98 M$ allouée par Investissement Québec depuis ses fonds propres.
L’aide servira à bonifier l’offre touristique, mais aussi à la diversifier, estime Stéphanie Lachance, députée de Bellechasse. «On parle de tourisme de nature et d’aventure pendant les quatre saisons. Ça viendra dynamiser l’économie locale pendant toute l’année. C’est beaucoup de travail que de mettre au jour des projets du genre et la dynamique est exceptionnelle. C’est un début important, car on travaille à développer une région», a-t-elle résumé.
Une destination
L’aménagement d’un parcours intérieur d'escalade et de divertissement, tout comme celui d’une cinquantaine de kilomètres de sentiers de vélo de montagne sont déjà en planification. L’aménagement d’une tour d'observation au sommet de la montagne, d’un parcours de disque-golf, d’un parc pour vélo, de sentiers de randonnée, des plateformes de repos et des aires de pique-nique en font également partie. L’horizon est de 4 à 5 ans pour développer l’ensemble des projets.
Pierre-Yves Charest indique que plusieurs choses sont déjà en cours. «On prévoit faire 20 chalets ludiques et 10 chalets de montagne. Une dizaine sont déjà prêts. Pour le vélo de montagne, une vingtaine de kilomètres est déjà bâtie et va ouvrir graduellement en 2025. Le bâtiment au sommet serait déjà prêt n’eût été de l’arrivée hâtive de la neige», indique-t-il.
M. Charest espère augmenter considérablement l’achalandage à la station touristique au cours des prochaines années, grâce à ces investissements. «Nous sommes à environ 50 000 jours-ski actuellement et aimerions doubler ce chiffre. On souhaite également ouvrir plus tôt dans l’avenir, raison pour laquelle nous avons fait des investissements majeurs à la remontée mécanique cet été. Le système d’enneigement nécessite aussi des ajustements. On souhaite ouvrir pendant 120 jours-ski à partir de 2026».
L’investissement majeur de la station touristique sera consacré au remplacement de son chalet d’accueil actuel grâce à un nouveau bâtiment et la construction d’un condo-hôtel à même le nouvel immeuble. «Nous sommes une montagne de destination et il manque de l’hébergement un peu partout en Chaudière-Appalaches, alors c’est un investissement majeur. On pense à environ 120 unités locatives, en plus de nouveaux services, et à un début de construction en 2026 pour une ouverture en 2028», a-t-il résumé.
Pour le maire de Saint-Philémon, Daniel Pouliot, le travail doit commencer rapidement pour que le territoire puisse être prêt à recevoir ces projets d’envergure. «C’est notre projet-moteur dans la région. J’ai l’impression de vivre le jour de la marmotte, car à mon arrivée en 2009, on travaillait déjà sur la recherche d’eau pour les projets de la station, alors on doit s’assurer de pouvoir subvenir aux besoins issus de ces projets.»
Si du travail a déjà été fait dans le passé, M. Pouliot estime que la commande n’est toutefois plus la même et le potentiel évident. «Ce n’était pas clair à l’époque d’investir 9 M$ à la station de ski et c’était contesté localement. Ça veut dire qu’on ne s’était pas trompé. On a vu l’évolution. Il y a facilement 150 000 personnes qui passent au Massif du Sud dans une année aujourd’hui. Avec des projets comme ceux-là, on pourrait aller chercher un autre 100 000 personnes. Ça nous aide à maintenir nos services dans nos municipalités, l’emploi et toute la construction qui vient avec.»
L’arrivée de M. Charest comme propriétaire de la station touristique a visiblement marqué un changement de ton entre le Massif du Sud et ses voisins. Cette collaboration avec les autres entités environnantes, dont le Parc régional Massif du Sud, le parc aventure Ziptopia et autres est primordiale pour lui.
«On ne veut pas de compétition, mais se compléter. C’est capital pour nous de travailler avec les acteurs locaux pour la destination du Massif du Sud. Plus de monde au parc veut dire plus de monde à l’hébergement chez-nous et ainsi de suite. Aussi, nous engagions beaucoup de travailleurs saisonniers avant, tandis que maintenant, ce seront davantage des gens à temps plein», résume-t-il.