dimanche 8 septembre 2024
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Budget 2024 de la Ville de Lévis

«Un budget brouillon, improvisé et néfaste pour les citoyens»

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Les conseillers de Repensons Lévis, Serge Bonin en tête (sur la photo), se sont opposés en vain à l'adoption du budget 2024 de la Ville de Lévis. Photo : Archives - Gilles Boutin

11 déc. 2023 05:40

L’opposition à l’Hôtel de Ville de Lévis a accueilli froidement le plus récent exercice financier de l’administration Lehouillier et ses deux représentants, Serge Bonin (Saint-Étienne) et Alexandre Fallu (Christ-Roi) ont été les seuls élus à voter contre l’adoption du budget 2024. En plus de ses habituelles doléances quant à la transparence du processus de préparation budgétaire ainsi que la gestion des finances de la municipalité, Repensons Lévis (RL) estime que l’augmentation importante du compte de taxes est trop élevée dans le contexte économique actuel.

À lire aussi : Hausse salée du compte de taxes pour les contribuables 

«C’est la plus haute augmentation de taxes depuis les fusions municipales en 2002 et elle est, jusqu’à maintenant, la plus importante hausse parmi les grandes villes québécoises. Je trouve cela irrespectueux de ne pas en avoir parlé avant et d’avoir consulté les citoyens. On a une augmentation de la masse salariale de 13 % ainsi que du service de la dette. Pourquoi? Parce qu’on a mis beaucoup de projets dans le programme quinquennal d’immobilisations. On s’y est opposé lors des trois dernières années parce qu’il y en a trop dans les premières années du plan. Je sens que c’est une fin de mandat où l’on veut tout faire pour rattraper ce qu’on n’a pas pu faire en pandémie. Là on arrive avec une facture très salée pour le citoyen qui n’est pas acceptable et je refuse de cautionner cela. […] Chaque seconde, la dette de la Ville augmentera de 2,70 $ en 2024, 233 000 $ par jour», a critiqué Serge Bonin, avant la séance extraordinaire du conseil ayant l’adoption du budget à l’ordre du jour.

Également, les deux élus de RL ont encore déploré «une mauvaise planification et l’absence de cadre financier adopté en conseil» que leur parti réclame depuis plusieurs mois, un processus de travail au conseil pour la préparation du budget «de plus en plus opaque», la présentation de «mauvais chiffres» pour parler du ratio de la dette sur les revenus ainsi qu’une «grande pression des nombreux projets» sur la dette et la masse salariale de la Ville.

«Nous avons demandé à plusieurs reprises une variation des sources de revenus pour Lévis, qui est encore cette année dépendante à 86 % de ses revenus de taxes. On nous fournit de moins en moins d’informations pour adopter le budget. C’est inacceptable pour le rôle que nous avons et pour lequel nous sommes imputables devant les citoyen.nes. De plus, le surplus accumulé semble fondre à vue d'œil. Les citoyen.nes devront subir une augmentation de taxes beaucoup plus grande que ce qui est raisonnable», a argué M. Bonin.

«Il faut respecter la capacité de payer des citoyen.nes, et l’augmentation des taxes ne devrait jamais dépasser l’indice des prix à la consommation. Cette année, nous voyons le résultat d’une mauvaise planification, nous n'avons aucun cadre financier. La Ville manque de prévisibilité et la population devra payer de sa poche une augmentation importante», a pour sa part renchéri M. Fallu.

 Citoyens aussi déçus

 En plus des deux conseillers de l’opposition, plusieurs citoyens ont profité de la période de questions de la séance extraordinaire pour critiquer les choix effectués par l’administration Lehouillier à l’occasion de l’élaboration de son plus récent exercice financier.

Selon les hommes qui ont pris la parole, la municipalité aurait pu effectuer des compressions. De plus, l’importante hausse du compte de taxes pour 2024 en a surpris plusieurs. «D’ici le milieu de l’année prochaine, la Banque du Canada estime que l’indice des prix à la consommation sera de 3,5 %. On dépasse de beaucoup cette estimation avec la hausse de 6 % de la taxe foncière», a notamment souligné Gaston Cadrin.

 L’équipe Lehouillier défend son budget

Après que la présidente du comité des finances et conseillère du district Villieu, Isabelle Demers, ait rappelé que la Ville ne pouvait se baser sur des prévisions, mais sur l’inflation réelle au moment de la conception du budget, plusieurs élus du parti du maire, Lévis Force 10, ont défendu l’exercice adopté le 11 décembre lors de la période d’intervention des membres du conseil.

Les conseillers des districts Saint-Nicolas et Notre-Dame, Jeannot Demers et Steve Dorval, ont rappelé que le budget 2024 n’entraînait pas de coupes dans les services municipaux, des organismes reconnus de la Ville et de la Société de transport de Lévis. «Beaucoup de gens parlent de l’endettement de la Ville, mais le budget permet le maintien des services municipaux et le soutien aux organismes. J’aime mieux voir les bénévoles s’activer et les jeunes bouger que le contraire», a notamment illustré M. Demers.

Quant à lui, Michel Patry, le conseiller de Taniata et maire suppléant, a profité de l’occasion pour critiquer une nouvelle fois Repensons Lévis. «J’ai entendu qu’il faudrait limiter les grands projets. Est-ce qu’on doit couper le projet de centrale de police et de maison de justice de proximité? La dernière fois que j’ai été au poste de police de Lévis, des trappes à souris étaient installées derrière les portes. Lors de la fusion, Lévis était une ville jeune qui a dû se mettre au monde et qui a dû réaliser plusieurs projets majeurs pour disposer des infrastructures nécessaires pour livrer les services demandés aux citoyens», a-t-il conclu.

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