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Ainsi, Serge Bonin et Alexandre Fallu attendent avec impatience la présentation du cadre financier de Lévis, la stratégie de l’administration Lehouillier pour réduire la dette de la Ville ainsi que pour trouver de nouvelles sources de revenus pour être moins dépendante de la taxe foncière.
Pour les représentants de RL, le plan de match devra contenir des indicateurs de performance financière utilisés par les autres grandes villes. Le parti d’opposition reproche à l’administration Lehouillier d’avoir utilisé certains indicateurs au cours des deux dernières années pour présenter une meilleure image des finances de la municipalité. Au final, RL souhaite que la stratégie permette de s’attaquer à la croissance de la dette, qui n’a cessé d’augmenter au cours des dernières années.
«Le cadre financier était promis en juin, il devrait arriver en février selon les nouvelles promesses. Encore une fois, on va l’attendre avec bon espoir. On va porter une attention particulière aux ratios et aux cibles pour s’assurer qu’ils sont vraiment adéquats à ce qu’on souhaite. Il y a des éléments importants à mettre là-dedans avant d’aller de l’avant avec une autre proposition financière. (L’adoption du budget pour 2024 en décembre dernier), c’était assez particulier. C’était loin d’être digne d’une grande ville. On espère des améliorations et plus de collaboration dans le partage des informations», a expliqué Serge Bonin, conseiller municipal du district Saint-Étienne-de-Lauzon.
Pour RL, 2024 doit également être synonyme de réalisme pour l’administration Lehouillier quant au programme quinquennal d’immobilisations (PQI) de la Ville de Lévis. Soulignant qu’il n’y pas majoritairement de «mauvais projets» dans ce dernier, Serge Bonin a une nouvelle fois argué que le plan contient trop de projets que ne pourra pas tous réaliser Lévis.
Les deux élus de l’opposition citent notamment en exemple le prolongement du boulevard Étienne-Dallaire entre les rues Chateaubriand et Charles-Rodrigue. Rappelons que RL désire que ce projet soit abandonné pour réaliser plutôt son projet de «parc Central».
«C’est un projet 100 % à politique. Au début 2023, le projet de prolongement d’Étienne-Dallaire était évalué à 5 M$ et maintenant, il coûterait plus de 9 M$. Dans un contexte où l’on augmente le compte de taxes des propriétaires résidentiels de 7,7 %, c’est dans ce genre de projet qu’on peut couper. Il n’y a toujours pas d’étude de circulation pour justifier le projet. L’administration Lehouillier dit qu’on n’en a pas besoin. Une étude montrée au comité de circulation concluait que la rue Flaubert, qui serait devenue une autoroute nécessitant le prolongement d’Étienne-Dallaire, a un débit de 1 000 véhicules par jour alors qu’elle peut en accueillir 3 000», a illustré Alexandre Fallu, conseiller municipal du district Christ-Roi.
Améliorer la part modale
Comme d’autres intervenants lévisiens, les deux élus de RL attendront avec impatience les résultats des travaux de CDPQ Infra, qui devra proposer des solutions au gouvernement du Québec pour améliorer la mobilité dans la grande région de Québec. L’opposition à l’Hôtel de Ville croit que cette démarche pourrait notamment corriger «l’erreur» de l’administration Lehouillier de ne pas avoir doté Lévis d’un réseau de transport structurant.
«Il faut améliorer la part modale du transport en commun. Le projet choisi (d’ajout de voies réservées sur certaines portions du boulevard Guillaume-Couture) ne permettra que de maintenir la part modale, selon une étude de SNC-Lavalin en 2020. Plusieurs utilisateurs ont abandonné le transport en commun en raison des impacts des travaux actuels. Est-ce qu’on va pouvoir les ramener? À l’arrivée au pouvoir de M. Lehouillier, il y avait un projet structurant sur la table, de bus à haut service, qui aurait donné une colonne vertébrale est-ouest, mais le projet a été rejeté comme le SRB plus tard par le maire», ont affirmé MM. Fallu et Bonin.
Dans un autre ordre d’idées, s’ils sont heureux que des «choses bougent» quant à la gestion de la densification, les deux conseillers municipaux ajoutent aussi qu’ils déposeront de nouvelles propositions pour assurer un «développement harmonieux» de Lévis ainsi que favoriser la lutte contre les changements climatiques et la protection du patrimoine.
À la recherche d’un nouveau chef
À l’interne, les prochains mois seront aussi chargés pour Serge Bonin et Alexandre Fallu, alors que leur parti mènera une course à la direction pour trouver un remplaçant ou une remplaçante à Elhadji Mamadou Diarra.
Si les deux élus n’ont pas voulu dévoiler s’ils comptaient se lancer dans la course à la chefferie, les deux élus de RL ont souligné qu’ils espéraient que la campagne permette de soulever des débats d’idées. De plus, Serge Bonin et Alexandre Fallu espèrent que le nouveau leader de RL respectera les valeurs progressistes de la formation ainsi que les priorités identifiées par les membres lors du congrès de novembre dernier, soit le transport et la mobilité durable, le développement urbanistique à échelle humaine et le respect et la protection de l’environnement.