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«On devait déposer le cadre financier en juin, mais à la suite entre autres de départs à la direction des finances de la Ville, on a dû retarder sa présentation. On entend le déposer au cours des prochaines semaines pour qu’on puisse disposer d’une stratégie pour demeurer la ville la moins taxée parmi les villes comparables à Lévis (tout en faisant face aux défis pour nos finances)», a partagé M. Lehouillier, lors d’une entrevue le 18 décembre.
Demandé par divers intervenants, dont l’opposition à l’Hôtel de Ville, depuis plusieurs années, le cadre financier vise à atteindre deux grands objectifs. D’abord, la stratégie financière proposera un plan de match pour réduire la dette de la Ville de Lévis, qui poursuit sa croissance selon ce qu’on a appris lors de l’adoption du dernier budget de la municipalité le 11 décembre.
Ensuite, le cadre financier s’attardera à la tarification, Lévis désirant être moins dépendante de la taxe foncière. Cette source représente encore près de 90 % des revenus obtenus par la Ville.
Ne se prononçant pas sur la possibilité que la municipalité puise de nouveaux revenus en sollicitant les particuliers comme avec des parcomètres, le maire de Lévis a beaucoup insisté sur le désir de son administration de compter sur un apport des promoteurs immobiliers dans cette optique de dénicher de nouveaux revenus.
«Lévis est l’une des villes qui tarifient le moins. Je crois que ceux qui font du redéveloppement doivent faire leur juste part, parce que cela entraîne des coûts importants à la Ville. Dans notre actuel programme quinquennal d’immobilisations (PQI), on prévoit investir 175 M$ pour la pérennité de nos infrastructures d’aqueduc/égout et routières ainsi que 130 M$ pour la mise à jour de nos infrastructures. Actuellement, nous sommes rendus au double de nouvelles unités d’habitation construites comparativement à nos prévisions pour les dernières années», a illustré le premier citoyen.
En plus des revenus, l’administration Lehouillier entend maintenir sa vigilance quant aux dépenses. Après avoir réduit de 10 % l’ampleur des investissements inscrits dans le PQI 2024-2028 comparativement à celui pour la période 2023-2027, le maire a ouvert la porte à d’autres retraits de projets dans le prochain PQI.
Pour expliquer cette orientation, Gilles Lehouillier refuse de donner raison à Serge Bonin, le conseiller municipal de Saint-Étienne et membre de l’opposition sous les couleurs de Repensons Lévis qui réclame le tout. Pour le maire, cette possible décision s’explique par la «conjoncture économique» et le désir de son équipe de ne pas augmenter le ratio d’endettement de la Ville de Lévis.
Confiance à regagner
Dans un autre ordre d’idées, Gilles Lehouillier continuera de garder un œil ouvert sur le dossier de la mobilité dans la région. Pour l’ardent défenseur du troisième lien autoroutier, le projet est plus pertinent que jamais.
«Je vais collaborer aux travaux de CDPQ Infra et présenter ma position. On ne peut pas penser à un réseau structurant de transport pour la grande région de Québec sans un nouveau lien autoroutier. J’espère que cette possibilité fera partie des scénarios étudiés. Si on un nouveau lien autoroutier, idéalement avec des voies réservées, ça change la donne pour le transport en commun, qui n’aura plus à faire le tour du fer à cheval pour se rendre sur l’autre rive. […] Toutefois, la confiance reste encore à construire avec le gouvernement à la suite de son abandon (temporaire) du projet le printemps dernier. La population a subi une blessure importante. Je crois que le gouvernement doit accélérer le tempo de réalisation de ce projet qui est attendu par une vaste majorité de résidents de la région», a soutenu Gilles Lehouillier.
Poursuivre la croissance
Enfin, plusieurs dossiers de nature économique occuperont le maire de Lévis en 2024. Malgré qu’Ottawa n’a toujours pas accordé de contrats au Chantier Davie depuis son intégration dans la Stratégie nationale de construction navale il y a quelques mois, Gilles Lehouillier est convaincu qu’il ne s’agit que d’une question de temps.
Une nouvelle fois, il a argué que le développement de la filière de la construction navale au cours des prochains mois «changera la game» et sera profitable à sa ville.
Du même souffle, il a indiqué que son administration allait poursuivre son travail au cours des prochains mois pour favoriser le développement de la filière de l’intelligence artificielle et technologique à Lévis ainsi que pour clôre le dossier de Rabaska.
Rappelons que le gouvernement provincial doit acheter les 72 hectares du site qui devait accueillir un terminal méthanier pour y concrétiser des projets économiques. Lévis désire notamment y implanter un nouveau parc industriel.