D’abord, l’élue fédérale a interrogé Pablo Rodriguez, ministre libéral des Transports, sur l’évolution du dossier du pont de Québec lors de la séance d’information sur l’infrastructure au Canada. Dominique Vien a alors déploré que l’état du lien interrives continuait de se dégrader malgré l’engagement pris par le Parti libéral du Canada avant son arrivée au pouvoir en 2015.
«En 2015, le Parti libéral a fait la promesse solennelle que le dossier du pont de Québec serait réglé le 30 juin 2016, sinon le gouvernement allait montrer les dents. Sept ans plus tard, en octobre 2023, les libéraux ont soutenu que le dossier du pont de Québec était sur le point d’être réglé, que ça allait être imminent. En mars, on pensait que vous veniez à Québec pour nous annoncer une bonne nouvelle, mais vous avez répété la même chose qu’à l’automne. La seule réalisation du gouvernement libéral dans ce dossier, c’est l’épaisseur de la rouille sur le pont. Avez-vous une date à donner pour la conclusion de ce dossier?», a demandé Mme Vien.
Pablo Rodriguez a rétorqué en affirmant que le gouvernement libéral continuait de travailler sur le dossier pour en arriver à une solution.
«Vous êtes très impatiente et je le suis également. On a réglé beaucoup de choses, il reste une dernière chose (à voir) avec le CN et lorsque ce sera résolu, le dossier sera réglé», a déclaré l’élu montréalais.
Lors d’un autre tour de parole, Dominique Vien s’est ensuite inquiétée de l’absence d’octroi de contrats de constructions de navires au Chantier Davie, malgré son inclusion à la Stratégie nationale de construction navale il y a près d’un an.
Le ministre des Transports a alors ironisé en arguant que le précédent gouvernement conservateur «avait oublié» l’entreprise lévisienne. Du même souffle, il a soutenu que le gouvernement libéral s’était engagé à faire construire des navires par Chantier Davie, dont les deux nouveaux traversiers qui assureront la liaison Îles-de-la-Madeleine/Île-du-Prince-Édouard.
À la défense d’une solution «adaptée» pour la région
Plus tard lors de la séance, Dominique Vien s’en est également pris à Steven Guilbeault, ministre de l’Environnement, à la suite d’une déclaration du député libéral il y a quelques semaines. En voulant parler du projet de troisième lien interrives entre Lévis et Québec, le membre du cabinet Trudeau a affirmé qu’Ottawa n’allait plus investir dans les infrastructures routières.
«Vous essayez de nous faire croire que vous faites maintenant partie du club des mal cités et que c’est la faute des journalistes, mais je ne suis pas d’accord avec votre lecture. Vous avez clairement énoncé votre pensée d’arrêter d’investir dans les routes ainsi que dans un troisième lien. Les gens de la grande région de Québec ont reçu cette déclaration comme une gifle. Un troisième lien autoroutier, ce n’est pas un caprice. Dire le contraire, c’est mal connaître la réalité de nos communautés. Chez nous, l’automobile, ce n’est pas une option, c’est une nécessité», a lancé la députée de Bellechasse-Les Etchemins-Lévis.
Par la suite, Dominique Vien a même accusé Steven Guilbeault de ne «pas connaître la réalité, de porter un jugement sur les besoins de mobilité de la grande région de Québec et d’être condescendant envers le gouvernement du Québec» qui veut réaliser ce projet.
Comme son collègue des Transports précédemment, le ministre fédéral de l’Environnement a répliqué en pointant les positions, «paradoxales» selon lui, du Parti conservateur du Canada sur la question.
«Je n’ai pas dit que j’ai été mal cités, mais que j’aurais dû être plus précis en mentionnant que je parlais du troisième lien. Je suis né à La Tuque, je connais très bien la réalité des régions. En ce qui a trait au troisième lien, la position de votre parti est dure à suivre. Vous avez fait une profession de foi envers le projet, mais encore faudrait-il savoir de quel troisième lien on parle? Dans sa dernière version, le gouvernement du Québec proposait un troisième lien entièrement dédié au transport collectif», a conclu M. Guilbeault.