L’altercation a été captée par le micro d’un journaliste et a été rapportée dans un article du Soleil. Réjean Lamontagne aurait, entre autres, dit à Serge Bonin : «Tu vas voir, tu vas trouver ça dur […]. On va jouer 13 [conseillers] contre deux. Tu vas voir, tu vas trouver ça dur».
L’élu de Repensons Lévis a déploré qui s'agissait, selon lui «d’intimidation». «C’est inacceptable comme façon de s’exprimer. C'est un appel à entrer dans le rang qui n’a pas lieu d’être», a-t-il renchéri.
«Le droit d'exprimer mon opinion»
Serge Bonin a ensuite défendu sa position dans le dossier des Scies Mercier et sa l'importance de sa «liberté de parole comme pouvoir du conseiller municipal».
«En tant que président du comité de démolition, j’ai pris une décision qui ne convenait pas aux autres élus. Le maire avait récemment déclaré qu’il ne voulait pas que la Ville procède à l’acquisition du site des Scies Mercier. J’ai le droit d’exprimer mon opinion au terme d’une réflexion approfondie jusqu’à la prise de décision. J’ai le droit de faire évoluer ma pensée. Je comprends que ça peut déplaire, mais je n’ai pas à subir de l’intimidation», a martelé le chef de Repensons Lévis.
Rappelons que lors du rendu de la décision, Serge Bonin a exprimé son désaccord avec la décision d’autoriser la démolition du bâtiment des Scies Mercier. Pour expliquer son opposition, l'élu de l'opposition a cité le projet de remplacement prévu sur le futur terrain vacant. Le conseiller de Saint-Étienne-de-Lauzon aurait préféré que la Ville se porte acquéreur du site pour le transformer en parc municipal ou lieu d’interprétation historique à la place d’un bâtiment comprenant plusieurs unités d'habitation.
Dans sa lettre transmise aux médias par voie électronique, Serge Bonin a déploré que les échanges sont tendus depuis plusieurs semaines au conseil municipal entre les élus de Lévis Force 10 et ceux de Repensons Lévis.
«Le climat ne s’améliore pas. La dernière semaine a été particulièrement tendue. Il nous reste un peu plus d’un an à travailler ensemble au conseil municipal. (...) Le maire doit être le gardien du décorum, de l’ouverture et de l’accueil lors des séances du conseil. Il assume également la responsabilité de l’attitude des membres de son équipe. La tension monte et des comportements ont dépassé les limites de l’acceptable. Je ne m’empêcherai pas d’exprimer mon opinion, en respect, mais avec franchise, après avoir bien pris le temps de mesurer les tenants et aboutissants de chaque dossier.»
Le conseiller a conclu sa missive avec un plaidoyer pour une attitude d’ouverture et de respect entre les élus de la Ville de Lévis.
Le Journal a tenté de joindre l'équipe du cabinet de maire pour obtenir une réaction à la sortie de Serge Bonin, mais il n’avait reçu aucun retour au moment de mettre ce texte en ligne.