«Lors des Fêtes, j’ai pris des moments pour discuter avec ma famille. Hier soir, lors du souper, j’ai partagé ma décision avec mes enfants. J’ai l’intention de démissionner comme chef du parti libéral et de premier ministre, une fois que le parti aura choisi son prochain chef, à l’issue d’un processus national, rigoureux et compétitif. Le pays mérite un choix clair et réel lors des prochaines élections. Si je dois me concentrer sur des batailles internes, je ne peux pas être la meilleure option lors des élections», a déclaré le premier ministre.
Dans les dernières semaines, c’est, entre autres, la démission de la vice-première ministre et ministre des Finances, Chrystia Freeland, qui a ajouté au chamboulement que le gouvernement de Justin Trudeau connaît depuis les derniers temps. Depuis plusieurs mois, certains députés de son parti se sont également prononcés en faveur de sa démission.
«Je ne suis pas quelqu’un qui recule facilement devant un combat, mais je fais ce travail parce que l’intérêt et le bien-être de notre pays me tient à cœur et c’est devenu clair que je ne peux pas être le chef aux prochaines élections à cause des batailles internes», souligne Justin Trudeau, ajoutant que «comme vous le savez, je suis un "fighter". Et le fait est que malgré les efforts déployés pour passer à travers, le Parlement a été paralysé depuis des mois».
En bilan de son parcours comme premier ministre du Canada depuis 2015, Justin Trudeau mentionne notamment regretter de ne pas avoir travaillé sur le changement du mode de scrutin.
«Je continue à penser que si notre système électoral avait été changé pour y mettre un premier, un deuxième, un troisième choix, les partis auraient passé plus de temps à regarder les points qu’ils avaient en commun plutôt que de voir la polarisation, mais je ne pouvais pas de façon unilatérale changer notre mode de scrutin dans ce pays», indique-t-il.
Justin Trudeau n’a pas répondu quant à la raison qui le mène à ne pas annoncer d’élections à ce moment-ci. Un vote de confiance à la Chambres des communes pourra avoir lieu au mois de mars.
«On a pu très peu accomplir pendant les derniers mois au Parlement. La Chambre des communes a besoin d’un "reset", de se calmer le pompon pour se remettre au travail et ne pas faire de la petite politique. Donc ce "reset" aborde deux éléments, une prorogation pour qu’on recommence avec une fraîche approche au Parlement. Et deuxièmement, le Parti libéral va entamer une course au leadership parce que je m’attends que si ce n’est pas moi qui mène le parti dans les prochaines élections, la polarisation qu’on voit aussi à la Chambre des communes devrait se calmer un peu», conclut M. Trudeau.