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Perspectives 2025

Prévoir l’avenir

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Photo : Archives - Gilles Boutin

07 janv. 2025 05:32

Si plusieurs décisions prises à l’Hôtel de Ville ont fait couler beaucoup d’encre à Lévis au cours de la dernière année, le maire de Lévis, Gilles Lehouillier, estime que plusieurs d’entre elles ont été effectuées en prévision de l’avenir et c’est dans cette lignée qu’il souhaite poursuivre en 2025.

Pour le premier citoyen, l’une des décisions clés de 2024 est la mise sur pied d’un cadre financier.

«C’est la grande décision qui est importante à retenir. On redéfinit enfin notre façon de voir les choses et ça vient encadrer un peu les décisions des cinq prochaines années», souligne-t-il en entrevue de fin d’année avec le Journal.

C’est notamment avec ce nouvel outil que l’administration Lehouillier a élaboré son programme quinquennal d’immobilisations (PQI) où elle s’est serrée la ceinture et l’a réduit de 135 M$ afin d’atteindre les cibles établies.

Si la Ville de Lévis a déposé un budget de 428,5 M$ en décembre dernier, imposant une hausse de taxes du secteur résidentiel de 2,9 %, ce sont les propriétaires de multilogements de six unités et plus qui ont connu une hausse plus importante de 6 %. Rappelons que la Ville avait prévu dans son budget 2025 imposer une hausse de quatre fois le taux de base aux propriétaires de terrains vagues desservis avant de faire volte-face quelques semaines plus tard.

«Il faut arriver à un point d’équilibre et (avec le cadre financier), on est en mesure de planifier le futur avec une stratégie et de s’assurer que le citoyen paye sa part dans le développement, mais que les autres acteurs qui participent au développement payent également leur juste part», martèle le premier citoyen, mentionnant que les revenus tirés des taxes du secteur résidentiel s’élèvent à 127 M$ tandis qu’ils se chiffrent à 27 M$ pour les multilogements.

Moratoire

Le maire de Lévis annonçait, le 29 novembre, la mise en action d’un moratoire de deux ans dans les secteurs Desjardins et Saint-Nicolas mettant ainsi sur pause l’émission de nouveaux permis de construction pour ces arrondissements de la ville.

«On a dû prendre cette décision pour régulariser notre développement et prendre le temps de se remettre à niveau (pour répondre à la demande). Nous sommes la Ville qui connaît la plus forte croissance économique et démographique», explique-t-il.

Ce dernier rappelle que malgré le moratoire, ce sont 2 000 unités par année pendant ce temps qui pousseront de terre dans ces secteurs alors que les permis avaient déjà été octroyés. Ces deux années permettront à la Ville de Lévis d’augmenter la capacité de ses usines de traitement d’eaux usées pour pouvoir poursuivre son développement, assure le maire.

C’est notamment avec le début des activités entourant la construction navale au Chantier Davie que Gilles Lehouillier estime que la demande pour le développement sera grande dans les années à venir. Beaucoup de préparation sera à prévoir au cours des prochaines années, croit le maire de Lévis.

«Il faudra trouver la bonne transition pour l’aménagement durable du territoire. Nous sommes dans un processus de densification, on consolide nos milieux urbains, on a deux pôles importants de densification, mais là, il faut trouver une façon de faire un développement encore plus intelligent de ces zones en tenant compte du volet qualité de vie et de la fluidité du transport», avance-t-il.

Troisième lien

Le sujet du troisième lien est un incontournable à Lévis et le premier citoyen ne cache pas sa grande déception dans ce dossier. Celui-ci déplore que le projet ne fasse plus partie d’aucun plan du gouvernement, notamment en raison de son absence dans le plan Circuit intégré de transport express (CITÉ) de Québec.

«Le troisième lien ne se retrouve nulle part, il est accroché quelque part dans les nuages. […] On n’est pas capable d’avoir de vision d’ensemble sur le développement. Tant que le lien autoroutier n’est pas inclus dans le plan CITÉ, il n’est malheureusement qu’un leurre. […] Je souhaite que le gouvernement précise ses intentions, les gens de Lévis sont en droit de savoir», se désole Gilles Lehouillier.

2025 axée sur la qualité vie

La qualité de vie devrait être à l’honneur tout au long de l’année 2025 à la Ville de Lévis. Pour le maire, plusieurs projets sont sur la table, dont la poursuite des travaux des voies réservées sur le boulevard Guillaume-Couture, l’inauguration du parc de la Pointe-Benson, la phase 2 de la terrasse du Chevalier De-Lévis, la reconstruction du pont Garneau à Saint-Romuald et l’avancement du dossier de la salle de spectacle du Cégep de Lévis.

En ce qui a trait à la deuxième glace de l’Aréna de Lévis, M. Lehouillier indique qu’il songe de plus en plus à aller de l’avant avec un partenariat public-privé, notamment avec «le groupe derrière le projet de complexe multisport» et qu’une étude de marché devrait être lancée en début d’année.

Aussi, il aimerait travailler sur un projet de patinoires réfrigérées, en identifiant au moins trois sites pour que les trois arrondissements de la municipalité soient desservis. Cependant, ce projet ne serait pas prévu pour 2025, mais les premiers pas dans ce dossier pourraient se faire cette année.

La sécurité publique fait partie des priorités de Gilles Lehouillier, lui qui souhaite que son administration demeure au premier rang des grandes villes à ce chapitre en «se donnant le plus de ressources et de moyens» pour y arriver. Ce sont sept à huit nouveaux effectifs qui s’ajouteront à la direction de la sécurité publique et d’autres sont à prévoir pour 2026. Notons que la nouvelle centrale de police sera inaugurée au cours de 2025.

Avenir politique

Alors qu’une élection municipale est prévue à l’automne prochain, le maire de Lévis n’a toujours pas pris sa décision quant à son avenir politique. «La flamme est là», soutient le principal intéressé qui souligne toutefois que sa décision porte plutôt sur la conciliation qualité de vie et famille.

Gilles Lehouillier veut prendre une décision réfléchie et sans regret. Il dit devoir «regarder le temps qu’il lui reste», même s’il est actif et en santé, il ne se dit pas à l’abri d’un pépin de santé.

«Il faut peser le pour et le contre parce que de mon côté, la moitié d’un mandat, ça ne m’intéresse pas. Si je m’embarque, je me lance pour quatre ans, pas moins», partage-t-il.

Le premier citoyen devrait prendre sa décision dans les prochaines semaines, lui qui prévoit faire la grande annonce à la fin janvier.

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