Rappelons que la Ville de Lévis a déjà refusé, en 2010 et en 2020, aux propriétaires d’effectuer la démolition du bâtiment, étant en désaccord avec le projet de remplacement proposé. C’est finalement le 30 septembre dernier que le comité de démolition avait accepté la dernière demande de démolition, en raison du nouveau projet de remplacement.
Les personnes s’opposant à la démolition avaient 30 jours pour soumettre une demande de révision, chose qui a été faite et qui explique que la décision du comité de démolition se soit rendue en appel devant les élus lévisiens. Ce sont 17 demandes de révision qui ont été déposées.
«Après 15 ans de démarches, d’études, de consultations et de réflexions, on souhaite désormais passer à autre chose et concrétiser ce beau projet», a souligné Patrick Garant, co-propriétaire de l’entreprise et du bâtiment des Scies Mercier et demandeur de la démolition.
Le projet de remplacement présenté par les demandeurs de la démolition est un projet immobilier de six unités qui, suivant la courbe du terrain, ne s’élèverait pas trop en hauteur, selon les dires de ceux-ci. Ils soutiennent également avoir travaillé avec le département d’urbanisme de la Ville afin de s’assurer que leur projet respecte les différents règlements de construction du secteur.
Une situation difficile
Parmi les opposants présents lors de la rencontre, un résident du secteur, Roger Lachance, a pris la parole pour déplorer le fait que le bâtiment ait été laissé en décrépitude. Ce dernier a également soumis une lettre au conseil municipal.
«Ça fait des années qu'on endure une situation pratiquement pas endurable. Ce que nous préconisons, ce serait le fameux lien qui part de la Traverse pour aller à la Terrasse du Chevalier De-Lévis. (Le lieu) aurait pu être (transformé en) un parc thématique. On est rendu dans une situation où le bâtiment est très peu récupérable, mais on réitère ce souhait que ce lieu devienne ce lien», a ajouté le résident de la côte du Passage.
Parmi les autres opposants présents, Thomas Mercier, fils du dernier propriétaire de la famille Mercier des Scies Mercier, a tenu à rappeler sa valeur patrimoniale importante qui devrait avoir un impact plus important sur la décision de démolition. Ce dernier souhaiterait que certaines parties du bâtiment de la rue Napoléon-Mercier puissent être conservées, si l’entièreté ne peut l’être.
D’autres descendants des Mercier en lien avec l’entreprise étaient également sur place pour déplorer la disparition d’un élément «historique» du «patrimoine industriel lévisien».
Gaston Cadrin, vice-président du Groupe d'interventions et de recherches appliquées au milieu (GIRAM), a également noté des inquiétudes envers les impacts d’un immeuble à logements à la place du bâtiment des Scies Mercier sur le paysage du Vieux-Lévis.
D’autres arguments touchant certains paramètres du bâtiment de remplacement ainsi que la possibilité de partenariat avec des organismes muséaux du Québec pour convertir le site en musée ont également été présentés devant le conseil municipal.
Une décision qui inquiète
Rappelons que lors de la séance du comité de démolition du 30 septembre, où le rendu de la décision a été réalisé, un membre du comité, le président, Serge Bonin, avait finalement fait volte-face et avait voté contre la démolition des Scies Mercier.
Quelques citoyens ont tenu à rappeler le fait que la dernière décision n’avait pas été unanime, ajoutant que cela avait soulevé des inquiétudes de leur côté.
À la suite de la séance du 3 février, le conseil municipal se rencontrera pour délibérer à propos de la décision qui sera rendue à une date à déterminer.