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«Comme l’a mentionné un haut dirigeant de la Banque du Canada, je crois qu’on va vivre une période de transition en 2024. Nos entreprises vont devoir vivre l’adaptation, des choix financiers difficiles devront être faits et elles devront faire de la priorisation. Les entreprises ont été mises à dure épreuve en 2023 avec la pandémie, l’augmentation des taux d’intérêt et des taxes municipales, l’inflation et les coûts croissants liés à la main-d’œuvre. On ne se le cachera pas, les entreprises ont de la difficulté à garder la tête hors de l’eau avec le contexte actuel difficile. On ne sait pas s’il va y avoir une récession. Mais comme à notre habitude, nous serons présents pour nos membres», a d’emblée partagé Marie-Josée Morency, lors d’une entrevue avec le Journal le 18 décembre.
En raison des nuages noirs qui sont apparus et qui semblent vouloir grossir en lien avec la situation économique, la présidente-directrice générale espère donc que les différents paliers de gouvernement donneront des coups de pouce aux entreprises. Toujours déçue de la hausse record du compte de taxes à laquelle feront face les entrepreneurs lévisiens en 2024, Marie-Josée Morency fonde beaucoup d’espoir sur le gouvernement fédéral pour aider les entreprises de la région.
«Comme l’a encore fait la Fédération des chambres de commerce du Québec à la fin décembre, on demande à Ottawa de reconsidérer un report additionnel d’un an, au moins, jusqu’en janvier 2025 pour le remboursement des prêts du compte d’urgence. Cela donnerait une bouffée d’air frais à plusieurs entreprises, en enlevant cette pression de remboursement au 18 janvier dans ce contexte économique difficile. Si elles ne remboursent pas ou elles ne refinancent pas le prêt, elles perdent le 20 000 $ qui était donné par le gouvernement fédéral dans le cadre de ce programme. Ce 20 000 $, plusieurs de nos PME en ont actuellement besoin», a-t-elle soutenu.
Si les gouvernements et les municipalités ne sont pas au rendez-vous, Marie-Josée Morency craint que la vague de fermetures qui a touché plusieurs entreprises depuis la fin de la pandémie se poursuive au cours des prochains mois.
Un lien de remplacement, «ce serait un échec»
Cheval de bataille de la CCIGL depuis plusieurs années, l’amélioration de la mobilité dans la région continuera d’être l’un des enjeux principaux de la région en 2024, estime la présidente-directrice générale de l’organisme. Ayant reçu la confirmation que son organisation sera entendue par CDPQ Infra à l’occasion de ses travaux en vue de présenter des solutions aux problèmes de mobilité dans la grande région de Québec, Marie-Josée Morency entend partager une nouvelle fois sa conviction qu’un troisième lien doit voir le jour à l’est de Lévis.
«Un lien de remplacement à côté du pont Pierre-Laporte, ce serait un échec. Ce serait inconcevable qu’on aille vers une solution comme cela, on n’écouterait absolument pas nos entrepreneurs et même les particuliers. Il faut que le troisième lien soit dans l’est pour désengorger, pour créer un périphérique comme toutes les grandes villes ont», a affirmé Mme Morency.
Parmi les autres dossiers qui la tiendront occupée au cours des prochains mois, la présidente-directrice générale de la CCIGL cite également la zone économique métropolitaine (ZEM) et la pénurie de main-d’œuvre. Croyant énormément à la concertation pour assurer le développement économique, Marie-Josée Morency espère que la ZEM permettra notamment l’arrivée d’un centre d’innovation à Lévis ainsi que le développement du secteur touristique sur la Rive-Sud afin de bonifier l’offre touristique de la grande région de Québec.
Quant à la pénurie de main-d’œuvre, la responsable de la CCIGL réitère son souhait de voir les gouvernements simplifier les démarches que doivent entreprendre les entreprises pour recruter des travailleurs de l’étranger, s’attaquer à la crise du logement et soutenir financièrement les entreprises pour mettre en place des solutions en intelligence artificielle ou en robotisation.