Après des études en design industriel et en design de chaussures, Myriam Belzile-Maguire a travaillé pendant quelque temps pour la compagnie Aldo en tant que designer de chaussures. C’est grâce à cette expérience que cette dernière a pu apprendre à connaître les dessous de ce milieu. Vers 2017, celle-ci a décidé de se lancer en affaires et créer sa première paire de chaussures pour Maguire.
Accompagnée de sa sœur, Romy Belzile-Maguire qui possédait de l’expérience en communication et marketing, les deux entrepreneures lévisiennes se sont lancées dans l’aventure afin de bâtir leur propre compagnie de souliers, un produit à la fois.
«Dans mon travail, je voyais des produits très chers être produits au même endroit que des produits moins chers. J’ai vu une ouverture pour proposer des options haut de gamme à un prix plus juste», raconte Myriam Belzile-Maguire.
Après un an en tant qu’entreprise incorporée, une première boutique-test à l’intérieur d’une lunetterie de Montréal aura permis aux deux sœurs de tâter le terrain pour une première boutique physique. Comme ce point de service est rapidement devenu trop petit, c’est en 2019 que la première succursale officielle Maguire a ouvert ses portes à Montréal.
S’en est ensuite suivie l’ouverture d’une boutique à Toronto, en 2020, et à New York, en 2022. La nouvelle boutique de Brooklyn, qui ouvrira en décembre, marque une réussite dans le marché américain pour les sœurs Maguire.
«Quand on regarde nos statistiques en ligne pour les États-Unis, la place numéro un où les clients se trouvent c’est à Brooklyn. New York, c’est grand. Il y a beaucoup de gens qui habitent à Brooklyn et qui ne vont pas traverser de l’autre côté pour aller magasiner. La démographie dans ce secteur est à l’image de nos clientes», explique Myriam Belzile-Maguire.
Dans ce quartier de New York en plein essor, la nouvelle boutique Maguire s’installera dans le secteur de Williamsburg, endroit où de grandes marques comme Chanel et Hermès sont déjà établies.
Après avoir été sur une liste d’attente pendant un an et demi pour l’obtention d’un local, c’est finalement avec l’aide d’Exportation et développement Canada (EDC), qui les ont aidées à sécuriser six mois de loyer, qu’elles ont pu obtenir leur nouveau pied à terre.
«Au mois de juin, mon agente m’a dit ‘‘Ok, j’ai vu quelque chose, c’est sur le marché depuis deux jours’’. On a fait une offre et il y avait 15 autres offres sur le même local. Il y avait sûrement des marques plus grandes que nous. C’est grâce à notre système canadien qu’on a pu être compétitives et remporter l’offre. Je n’y croyais presque pas quand ils nous ont dit qu’on l’avait», indique Myriam Belzile-Maguire.
Une expansion lente, mais constante
Depuis le début de leur parcours entrepreneurial, les deux sœurs de Lévis ont pris leur temps pour construire les fondations de leur entreprise.
«Quand nous avons démarré l’entreprise, il y avait beaucoup de direct consumer qui venait avec d’importants financements de capital de risques. Tout le monde recevait d’immenses montants par un bureau de capital de risques. Ensuite, ils ouvraient des magasins partout. Pendant longtemps, on se disait que notre croissance n’était pas assez rapide. Après la COVID-19, les ventes ont descendu. Ces magasins ont dû vendre d’urgence leurs entreprises. Souvent, ces compagnies n’étaient pas profitables. Nous, le fait que nous n’avons pas pris d’investissement comme celui-là et qu’on ait continué avec nos propres moyens, ça fait qu’aujourd’hui, on est en contrôle de la compagnie», ajoute-t-elle.
Continuant leur croissance à un rythme qui leur convient, les deux sœurs continuent de voir grand pour leur entreprise, souhaitant développer davantage le marché américain tout en restant présentes au Québec et au Canada. Leurs décisions restent «réfléchies et bien évaluées» afin de permettre de maintenir la mission qu’elles se sont donnée dès le départ : offrir un produit haut de gamme à prix moindre.