En se basant sur les données d’un sondage réalisé et dévoilé par Chaudière-Appalaches Économique en février 2025, la TREMCA indique que les entreprises de la région ont besoin des travailleurs étrangers temporaires (TET) pour survivre.
«Des entreprises locales sont déjà contraintes de remercier des travailleurs étrangers qualifiés et francisés, recrutés à grands frais, engendrant des pertes financières considérables et un gaspillage des efforts d’intégration. Ces restrictions menacent non seulement la survie des entreprises, mais aussi l’équilibre des communautés et le bien-être des citoyens. Nous voulons préserver la vitalité exceptionnelle de la région et sa contribution essentielle à l’économie québécoise avec la plus forte création de richesse manufacturière par habitant au Québec. Ces nouvelles mesures menacent également les emplois de travailleurs québécois, avec des risques de fermeture de quarts de travail ou de délocalisation de leur production», souligne Marc-Alexandre Brousseau, président de la TREMCA et maire de Thetford Mines, par voie de communiqué.
La TREMCA demande donc «une collaboration intergouvernementale renforcée, l’exemption des travailleurs étrangers temporaires établis au Québec avant l’imposition des nouvelles mesures d’immigration en septembre 2024, le retour des quotas de travailleurs étrangers temporaires à bas salaires à 20 % et la réinstauration des Études d’impact sur le marché du travail (EIMT) aux deux ans, en adéquation avec le nouveau salaire médian à 32,96 $/heure».
Le sondage
Selon les données du sondage mené par Chaudière-Appalaches Économique sur les impacts des nouvelles politiques d’immigration sur les activités des entreprises de la région, 40 % des répondants prévoient perdre des contrats et 23 % d’entre eux subiront des pénalités allant de 50 000 $ à 10 M$ pour non-respect des commandes ou des contrats actuels.
Encore selon l’enquête, 60 % des entreprises vont devoir diminuer leur production, dont 15 % d’entre elles qui devront la réduire de 50 à 100 %.
De plus, 25 % des entreprises répondantes prévoient fermer un quart de travail, ce qui entraînerait des répercussions auprès de 450 travailleurs québécois.
Rappelons que les nouvelles mesures en matière d’immigration comprennent notamment une baisse des quotas de TET de 20 % à 10 %, ce qui couperait le poste de 1273 TET dans la région d’ici 2026.
La position de la CCIGL
La Chambre de commerce et d’industrie du Grand Lévis (CCIGL) s’est également positionnée en faveur du maintien du nombre de TET dans la région de la Chaudière-Appalaches.
«Quand les gouvernements prennent des décisions comme celle-là, ils ne vont pas sonder, apporte Marie-Josée Morency, présidente-directrice générale de la CCIGL. Ils doivent regarder les réalités des régions. Ils regardent ce qui se passe à Montréal et ils décident de l’implanter partout. Nous sommes beaucoup plus impactés dans les régions, parce qu’on dépend des TET, surtout dans les endroits où le taux de chômage est très bas. À Lévis, c’est 3 % de taux de chômage.»
Pour la CCIGL, cette décision est un non-sens, puisque les TET sont une solution essentielle aux problèmes des entreprises de la Chaudière-Appalaches. De plus, l’organisation considère qu’un travail dans les entreprises de la région favorise une meilleure intégration des immigrants.
«Il devrait aussi y avoir un droit acquis. Par exemple, si un travailleur est installé depuis plus d’un an, qu’il a un logement stable et qu’il est en processus de francisation, il devrait y avoir une ouverture pour que les entreprises gardent ces employés, puisqu’ils cochent toutes les cases attendues par le gouvernement et qu’ils sont bien implantés dans leur milieu. C’est ce qu’on retrouve dans le sondage de Chaudière-Appalaches Économique et qu’on veut mettre en relief dans nos demandes aux différents gouvernements», explique Marie-Josée Morency.