L’artiste en était à sa première participation au concours, elle qui terminera ses études collégiales après la session d’hiver 2025. Elle a su charmer les juges grâce à un numéro où elle présentait les impacts de l’émétophobie, soit la peur de vomir, en alliant l’humour et la poésie, pour terminer en chanson.

«L’émétophobie, c’est quelque chose d’assez méconnu par rapport à la santé mentale, ajoute l’artiste. Ça peut venir avec des troubles obsessionnels-compulsifs. C’est plus répandu qu’on pense et c’est quelque chose qui pèse sur le quotidien de bien des gens.»

Si le sujet est sérieux, ça n’empêche pas Marguerite L’Hérault-Patry de l’aborder avec une dose d’autodérision. Le but de son numéro est de sensibiliser à ce sujet, mais tout en appréciant l’aspect artistique de sa performance.

«Je souhaitais faire un numéro un peu humoristique où j’amène le sujet avec de l’autodérision. Quand on vit avec ce trouble, on ne veut pas être étiqueté à ça, on veut s’en sortir. Même si ce n’est pas facile, on peut en guérir. Il y a une manière d’aider et c’est ce que j’essaie de montrer dans mon numéro», supporte l’étudiante.

Le numéro qu’elle a créé de toutes pièces lui a permis d’utiliser différentes disciplines, ce qu’elle aime faire depuis un tout jeune âge. Effectivement, la représentante du Cégep de Lévis, qui est présentement dans un processus d’auditions pour les différentes écoles de théâtre de la province, a toujours touché à différentes disciplines artistiques.

«J’ai baigné dans les arts de la scène depuis que je suis toute petite, dit-elle. Je pratiquais la danse, j’animais, je chantais et j’ai appris la guitare par moi-même. Tout ce qui est artistique m’a toujours plu. Au secondaire, je faisais de l’art dramatique et de la comédie musicale. Pour terminer mon parcours collégial en littérature, théâtre et création, je trouvais que de participer à Cégeps en spectacle était parfait.»

La réaction des juges

Malgré le désir d’éventuellement vivre de son art, Marguerite L’Hérault-Patry a été étonnée de la réaction favorable des juges face à sa performance.

«J’étais surprise de remporter, parce que les commentaires des juges étaient très élogieux. C’est une grosse dose d’amour que j’ai reçue et ça fait du bien. J’ai mis beaucoup d’efforts dans la construction de ce numéro et j’en récolte les fruits. Ça fait un baume sur le cœur», indique l’artiste.

Pour la suite, l’étudiante devra refaire le même numéro lors de la finale régionale, qui aura lieu le 15 mars prochain, au Cégep Garneau à Québec. Elle ne pourra pas modifier son numéro, mais elle pourra peaufiner des éléments qui ont été soulignés par les juges, notamment son contact avec le public et son rythme.

«Les juges m’ont dit que j’avais une très bonne plume, mais que je devais ralentir le rythme pour que le public puisse l’apprécier davantage, raconte Marguerite L’Hérault-Patry. J’ai ma manière d’expliquer mon texte, parce que je le connais bien. Maintenant, je dois prendre plus de pauses et le laisser respirer. De cette manière, le public aura les clés pour absorber ce que je lui propose.»

D’ici le 15 mars, la gagnante de la finale locale de Cégeps en spectacle tentera de contrôler sa nervosité.

«Avec le stress, on est beaucoup dans sa tête. Je vais donc essayer de vivre le moment présent pour mieux partager mes expériences au public. J’irai à l’écoute des gens pour mieux livrer mon histoire. J’espère les toucher et les faire rire», mentionne Marguerite L’Hérault-Patry.

Le reste du podium

Emma Rubio, artiste multidisciplinaire mixte, a reçu la deuxième place de la finale locale de Cégeps en spectacle et Émile Morin, humour et création, a complété le podium grâce à sa performance.

Le groupe de musique, Sauce Worcesteshire, composé de Frédérique Schin, Thomas Arcand, Bastien Blanchet et Éloi Arcand, a obtenu le prix.

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