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Le Rêve du Diable

À travers 50 ans de musique traditionnelle

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Groupe dynamique et naturel, Le Rêve du Diable ne prépare jamais les chansons qui seront jouées en spectacle. Ils vont avec les demandes que le public crie dans la salle pour offrir une soirée qui répond à leurs attentes. Photo : Jocelyne Asselin

23 janv. 2024 09:05

Fondé en 1974 par Gervais Lessard et Claude Méthé, Le Rêve du Diable souligne ses 50 ans d’existence cette année. Plus vieux groupe de musique traditionnelle au Québec, ce dernier a contribué fortement à la popularisation de ce style. Le Journal s’est entretenu avec Gervais Lessard, membre lévisien du groupe.

Seul membre à avoir tenu le fort pendant les 50 ans, Gervais Lessard a fondé le groupe à la suite de sa rencontre avec Claude Méthé dans une soirée chez sa sœur Danièle. Ces derniers ont eu un coup de foudre musical qui a rejoint deux musiciens au parcours bien différent.

De son côté, Gervais Lessard est issu d’une famille de musiciens où il a fait ses débuts comme batteur dans l’orchestre de son père. Il avait toutefois eu un coup de cœur pour les musiques traditionnelles et les danses, comme les sets carrés, qu’il trouvait plus dynamiques.

Claude Méthé vient, lui, d’une famille où la musique était pratiquement inexistante. Il avait appris tout de même à jouer de la guitare et à se développer avec cet instrument. Il a toutefois quitté le groupe en 1985.

Après plusieurs formations différentes allant de duo à trio à quatuor, Le Rêve du Diable compte désormais quatre membres. Claude Morin, aussi appelé Le Clin, a rejoint le groupe en 1983. Depuis environ huit ans, Daniel et Louis-Simon Lemieux ont rejoint le groupe pour former le quatuor «le plus dynamique», selon Gervais Lessard.

 Les débuts du trad

 À l’époque où le groupe a été créé, Gervais Lessard raconte que la musique traditionnelle était plutôt «morte». «Les seules choses qui fonctionnaient, c’était très conventionnel avec des gens habillés pareil avec des ceintures fléchées. C’était vraiment dans le style Soirée canadienne et je trouvais que ça faisait faux», ajoute-t-il.

Fondé à une époque de questionnements et de grands changements pour le Québec alors que le mouvement indépendandiste avait le vent dans les voiles, Gervais Lessard souligne qu’«il y a eu une montée en flèche de tout ce qui est patrimoine québécois». Leur premier album, sorti en 1976, a donc été très populaire.

Aujourd’hui, plusieurs autres groupes traditionnels ont vu le jour à travers les années. Gervais Lessard souligne que la plupart, comme La bottine souriante, «se sont inspirés du Rêve du Diable».

Le Rêve du Diable a d’ailleurs reçu la médaille de l’Assemblée nationale pour son importance dans la musique au Québec en 2012. Gervais Lessard a quant à lui été honoré du prix «Artisan de la Fête nationale du Québec» en 2016.

Après toutes ces années, Gervais Lessard a vu la popularité du style fluctuer. Il souligne toutefois que depuis quelque temps, il observe une certaine «augmentation du nombre de personnes dans les festivals et les spectacles». Il existe aussi de plus en plus de festivals de musique traditionnelle durant les différents mois de l’été.

 50 ans et d’autres années à venir

 Maintenant à la retraite de sa carrière dans le domaine de la biologie, Gervais Lessard souhaite continuer le plus longtemps possible à faire vivre le groupe en compagnie des autres membres actuels.

Comptant huit albums à son actif, dont le dernier est sorti en 2013, le membre fondateur ne ferme pas la porte à de la nouvelle musique qui pourrait sortir dans les prochaines années. Ce dernier pourrait être composé de chansons originales et de musiques traditionnelles comme les albums précédents.

Avec déjà plusieurs spectacles de prévus à l’agenda pour 2024, Gervais Lessard conclut en souhaitant réaliser un spectacle à Lévis, là où l’aventure du Rêve du Diable a commencé afin de souligner les 50 ans du groupe.

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