François Paquet et Yves Lessard œuvraint ensemble dans le domaine de la santé alors qu’ils sont respectivement médecin et infirmier retraité à l’urgence du même hôpital.
Avec La pandémie Ohshit, les deux professionnels de la santé racontent de manière humoristique les comportements humains surprenants, voire douteux, qui ont émergé au sein de la population, tant à l’échelle locale que mondiale lors de la pandémie de COVID-19. Le quatrième tome des deux bédéistes issus du monde médical fait voyager les lecteurs de la Chine, au Québec, en passant par Washington.
«La pandémie OhShit, ça faisait deux ou trois ans que nous travaillions là-dessus. Nous avions un projet similaire en animation, mais malheureusement il y a une pandémie qui nous est arrivée en pleine face, donc nous avons mis le projet sur la glace. En attendant, moi je faisais des esquisses, des dessins et François fignolait le texte. C’est une parodie de ce qu’on a vécu. Il y a beaucoup de clins d’œil et d’œufs de Pâques», raconte Yves Lessard, dessinateur.
Ainsi, les deux Lévisiens avaient élaboré un scénario autour d’une pandémie, qui devait leur servir de prélude à cette série d’animation.
«Le truc, c’est que le moment où tu trouves quelque chose de drôle, tu le prends en note. J’en avais ramassé des dizaines, plus de 90 % des histoires, ce sont des histoires qui sont arrivées à moi ou à Yves Lessard. Une autre partie, ce sont des amis proches. Nous avions travaillé une histoire en groupe pour ce projet d’animation. C’est cette histoire-là que nous avons remise au goût du jour durant la pandémie. Intégré à toutes sortes d’histoires que nous avons eues, autant nous que les autres», ajoute François Paquet, rédacteur.
C’est le 25 novembre dernier qu’a été publié La pandémie Ohshit.
«Les tomes 1 et 2, c’étaient des revues à une ligne. Code bleu, c’était une histoire en une page, plus dans l’histoire de bandes dessinées. Le dernier album, La pandémie Ohshit, c’est une histoire au complet, donc 59 pages d’une histoire sur la pandémie», explique François Paquet.
Pour rédiger leurs bandes dessinées, Yves Lessard et François Paquet s’inspirent de leur quotidien, en changeant parfois l’âge, le sexe et le contexte d’un sketch. Ils ne rient pas des bénéficiaires, mais plutôt du système. Les lecteurs se sentent interpellés par les scénarios présentés par les auteurs. «On rit de tout le monde, sans être méchants», rapportent-ils.
«Nous sommes inspirés par notre quotidien. Plus ça va, plus on met notre grain de sel. François a des anecdotes du côté médical de la vue d’un médecin, moi, j’ai la vue du côté d’un infirmier. J’ai travaillé presque 40 ans comme infirmier au chevet des patients, la routine du travail, le lien avec les patients, les changements de technologies, le système, etc.», confie Yves Lessard.
Leurs débuts
Le duo lévisien s’est associé en 2011 pour créer des bandes dessinées issues de leur réalité au sein des urgences. Depuis, ils ont publiés les tomes 1 et 2 de STAT, une urgence en BD, Code Bleu ainsi que La pandémie Ohshit.
«François s’est toujours dit qu’il serait plaisant de raconter les histoires de notre urgence et de ce qui se passe à l’urgence de manière humoristique. Il cherchait un illustrateur, nous travaillions ensemble à l’urgence à Lévis et à un certain moment donné, il m’a remarqué en train de faire des esquisses au poste. Je suis illustrateur dans mes temps libres. François m’a parlé de son projet et, moi aussi, j’avais envie de faire une bande dessinée qui relatait notre travail», explique Yves Lessard.
Les deux bédéistes ont profité de la parution de La pandémie Ohshit pour faire la réédition intégrale de leurs deux premiers albums ainsi que de Code Bleu, qu’on ne retrouvait plus en magasin. Cette nouvelle édition est disponible en librairie sous le nom STAT, une urgence en BD : Les Archives.
«Nous avons pris l’automate tome 2, qui était épuisé et nous l’avons réédité avec notre maison d’édition. Nous avons rajouté des inédits. Un album presque complet de nouvelles pages avec de nouveaux gags. Quelqu’un qui ne l’a pas lu va pouvoir s’y retrouver», conclut François Paquet.
Pour la suite, les Lévisiens souhaitent embrancher un projet de réalité virtuelle pour présenter aux étudiants en santé différentes techniques qui diffèrent des appris que l’on retrouve dans les livres. Ils souhaitent également faire des conférences pour «faire vendre qu’il y a un côté positif à leur profession». Ils souhaitent à l’avenir publier un album par an au cours des prochaines années.